Les dernières décisions gouvernementales touchant la construction juive en Judée-Samarie ont sans aucun doute semé la confusion au sein de la direction des localités juives de cette région. Et
c'est dans ce contexte de tension que Pinhas Wallerstein, directeur général du conseil de Yésha, a décidé de donner sa démission.
Wallertein est une des personnalités les plus marquantes du public national religieux et ?uvre sans répit, depuis près de 35 ans, pour le repeuplement juif dans les « implantations ».
S'il a décidé de quitter son poste, c'est qu'il considère qu'il ne peut plus agir comme par le passé et « ne parvient pas à définir clairement les limites de son travail », comme il l'a
expliqué lui-même dans une lettre adressée à ses collègues. Sa démission sera effective à la fin du mois.
Pinhas Wallerstein, 61 ans, a grandi dans la ville de Kfar Ata et a été grièvement blessé pendant la Guerre des Six Jours. Après avoir entamé une carrière d'enseignant, il a été nommé en 1975
secrétaire de la localité d'Ofra, dans la région de Binyamin, dont il est l'un des fondateurs, et a occupé les mêmes fonctions à la tête du Goush Emounim (le Bloc de la Foi), organisme ?uvrant
pour le repeuplement juif en Judée-Samarie et à Gaza. En 1979, Wallerstein a été nommé à la tête du conseil régional de Binyamin, fonctions qu'il a conservées jusqu'au mois de novembre 2008.
C'est à ce moment là qu'il a accédé au poste de directeur général du conseil de Yésha.
Dans la lettre qu'il a envoyée lundi matin à ses collègues, Wallerstein ne s'est pas montré très tendre. Il a écrit notamment qu'il avait beaucoup hésité avant de prendre sa décision qui avait
été pour lui extrêmement difficile. Et d'ajouter: « Je le fais surtout pour permettre à Dany Dayan de marquer de son empreinte les actions du conseil de Yésha, avec ses propres
méthodes ». Il a encore tenu à souligner que sa polémique avec Dayan portait davantage sur la tactique que sur le fond.
Wallerstein a rappelé notamment qu'il s'opposait à toute politisation de l'armée et condamnait donc l'attitude des soldats qui avaient brandi des banderoles contre l'évacuation des localités
juives. Il a ajouté qu'il aurait fallu réagir avec vigueur à cet indicent, vu les circonstances. Et de préciser encore: « Nous avons le devoir d'agir pour que Tsahal ne soit pas mêlé à des
opérations politiques consistant à évacuer ou à détruire, mais nous n'avons pas le droit non plus de permettre à des soldats en uniforme de commettre des actions risquant de porter atteinte à la
valeur sacrée de Tsahal ».
Dany Dayan a réagi à l'annonce de la démission de Wallerstein en saluant l'action qu'il avait réalisée depuis plus d'une trentaine d'années. Rappelant qu'il l'admirait beaucoup, il a ajouté:
« Je suis convaincu qu'en dépit de ce qu'il a écrit, Pinhas Wallerstein continuera à faire partie intégrante de la direction des localités juives et du conseil de Yésha ». Il a conclu
en affirmant qu'il ne pouvait qu'admirer Wallerstein pour tout ce qu'il avait accompli.
par Claire Dana-Picard