Les employés de l'usine Ackerstein de Yéroham, dans le Néguev, ont fait la grève lundi en raison de la réduction de leur travail, certaines chaînes de montage ayant été remises à un entrepreneur
privé. Ils protestent de plus contre la direction qui refuse de reconnaître leur comité d'entreprise.
Le président du comité, Benzi Sangorker, a déclaré: « Suite au mouvement de protestation et d'organisation au sein de l'entreprise, de nombreux employés ont reçu des lettres de convocation en vue
de leur licenciement. » La direction, quant à elle, réfute ces accusations et soutient que cette mesure n'a été prise qu'à l'encontre d'un seul employé.
Les ouvriers se sont enfermés lundi dans l'usine et l'ont immobilisée. « La direction a muté des ouvriers qui ont déjà vingt ans d'ancienneté dans d'autres régions », ajoute le président du
comité d'entreprise.
L'un des employés a été interrogé par la presse. Il raconte qu'il ne gagne que 3500 shekels par mois, malgré 10 ans d'ancienneté. Il doit nourrir une famille de 6 enfants et rembourse 2000
shekels par mois à la banque pour le prêt bancaire avec lequel il a acheté sa maison.
Un autre ouvrier, qui travaille 18 ans dans la même entreprise, avait atteint un salaire brut bien plus honorable, avec 10000 shekels par mois. Bien qu'il ne se fût jamais plaint, il a eu
la désagréable surprise de découvrir que son salaire vient d'être divisé par deux. Il déclare que l'union est devenue urgente:
« J'avais des heures supplémentaires et des encouragements, et tout à coup, plus rien. Nous n'avons pas la possibilité de nous défendre. Les gens vivent dans la crainte de se retrouver sans
travail. Il y a une ambiance de dictature, il faut absolument s'unir. »
Suite à cette manifestation, la direction de la fabrique de tuiles et de pavés s'est déclarée prête à se réunir avec des représentants des ouvriers.
La réunion qui s'est tenue lundi dans la journée a abouti à un accord ; les ouvriers reprendront donc le travail mardi. La direction et le comité d'entreprise ont accepté d'entamer des
discussions.
par Yéochoua Sultan
