Quel est le rapport entre la liberté de presse en Israël et la plainte déposée par l'ancienne gouvernante de Sarah Netanyahou ?
Depuis des dizaines d'années, la presse israélienne fut principalement représentée par trois grands quotidiens, « Yediot Aharonot », « Maariv » et « Haaretz ». Ces journaux, dirigés par des
grandes familles ou des groupes d'intérêts liés au monde politico-industriel, ont toujours su imposer leur point de vue qui se situait généralement à gauche, ou minimum au centre-gauche. Mais ce
qui caractérisait le plus leurs lignes éditoriales, c'était l'hostilité ? voire la haine ? commune aux trois journaux, envers Binyamin Netanyahou et sa famille.
Puis est arrivé, comme un chien dans un jeu de quilles, le milliardaire juif américain Sheldon Edelson, qui a commencé à inonder le paysage israélien du journal « Israël Hayom », distribué
gratuitement dans les rues et carrefours du pays, et surtout, qui présente une autre image de Netanyahou, qui est lié d'amitié avec Edelson.
Depuis quelques semaines les articles, éditoriaux et colonnes de « Yediot Aharonot » et « Maariv » n'épargnent guère Edelson et son journal, dont l'apparition en Israël a tout simplement faut
baisser ostensiblement les ventes de ces dinosaures de la presse écrite.
Celui qui se distingue le plus dans cette lutte de plus en plus ouverte et publique contre « Israël Hayom », Edelson et Netanyahou, est Noni (Arnon) Moses, richissime héritier de la famille des
propriétaires de « Yediot Aharonot », personnage aux relations très étendues, et qui a promis à plusieurs reprises de « livrer un guerre totale à Edeslon et Netanyahou », qui menacent son pouvoir
et son influence.
C'est « Yediot Aharonot » qui a par exemple publié, contrairement au code de l'éthique journalistique, le contenu de la plainte portée par une ancienne gouvernante de Sarah Netanyahou, ce qui
fait soudainement revenir l'actualité au précédent mandat du Premier ministre, où son épouse et sa vie privées étaient sans cesse dans le collimateur de « médias bien intentionnés».
On sait par exemple, que des représentants du journal et les avocats de l'ancienne employée sont en contact depuis un certain temps, et ont « préparé » leur coup. Noni Moses considère Binyamin
Netanyahou comme le principal responsable du succès d'Edelson et de son journal, qui entre quotidiennement dans les maisons, les bureaux et les entreprises.
Noni Moses, en plus de « Yediot Aharonot », règne sur d'autres moyens médiatiques, tels que le réseau de câbles « HOT », il a également une influence notoire sur le magazine « Globes » sur «
Haaretz » qu'il a aidé financièrement, ainsi que sur la 2e chaîne de télévision, Aroutz 2, où des « hommes à lui » tiennent des postes-clé. C'est le cas par exemple du jounaliste Yaïr Lapid, qui
comme par hasard, a fait couper l'interview de Me David Shimron, avocat du couple Netanyahou, qui venait sur le plateau pour contrer la version de l'employée des Netanyahou !
L'obsession de Moses contre le journal « Israël Hayaom » l'a poussé à proférer de multiples menaces et à entamer des procédures judiciaires qu'il n'est pas sûr du tout de gagner. Il avait
notamment averti Edelson, « que s'il décidait de commencer à publier son journal le vendredi, il ferait tout pour détruire Bibi ». On ne saurait être plus clair. Edelson d'ailleurs, ne s'était
pas laissé faire et l'avait menacé en retour de « submerger le pays de centaines de milliers d'exemplaires supplémentaires, et de rayer ?Yediot Aharonot' du marché » !!!
Voilà un exemple de la lutte implacable qui sévit dans le monde de la presse écrite, avec ses ramifications qui vont parfois jusqu'aux hautes sphères de l'Etat. Il est clair que le règne presque
sans partage des trois quotidiens précités, sous couvert de pluralisme démocratique n'était en fait qu'un domaine réservé à certains milieux appelés « élite », et qui voient d'un très mauvais ?il
l'arrivée d'un outsider populaire, qui de plus, reflète et exprime davantage les pulsations du « peuple réel ».
par Shraga Blum