Le rapport Goldstone sur les événements de Gaza, commandité par l'Onu, a sans aucun doute causé beaucoup de tort à Israël, accusé par le juge sud-africain chargé de l'enquête d'avoir commis des
« crimes de guerre » lors de l'opération Plomb Durci, l'an dernier dans la bande de Gaza.
Revenant sur ce sujet, le quotidien Haaretz a indiqué lundi matin que le président honoraire de la Cour suprême Aaron Barak aurait recommandé dernièrement au conseiller juridique du gouvernement
Menny Mazouz de former une commission d'enquête de l'Etat ou une commission de contrôle gouvernementale pour examiner les arguments de Goldstone qui parle dans son rapport de
« violations des droits de l'homme » au cours de l'intervention de Tsahal contre le Hamas.
De son côté, Mazouz hésiterait encore, envisageant soit la création d'une commission habilitée, soit un autre contrôle, soit tout simplement renoncer à toute vérification.
Aaron Barak aurait déclaré à Mazouz qu'Israël devait réagir à ce document, de quelque façon que ce soit, en désignant une commission qualifiée étant en mesure de convoquer des témoins. Cette
demande pourrait, selon Haaretz, être prise en considération en raison de la notoriété dont jouirait l'ancien juge dans les sphères juridiques internationales.
Les positions de l'ancien président de la Cour suprême iraient à l'encontre de celles du ministre de la Défense Ehoud Barak qui refuse quant à lui tout examen externe remplaçant les enquêtes de
Tsahal placées sous son contrôle.
De leur côté, selon un expert en matière, le ministère de la Justice, le ministère des Affaires étrangères et le parquet militaire sembleraient souhaiter l'intervention du juge Barak qui
examinerait l'aspect juridique du rapport Goldstone et donnerait son aval aux enquêtes réalisées par Tsahal.
Mais Aaron Barak ne serait pas intéressé à jouer ce rôle, estimant que cette procédure ne serait pas suffisante pour répondre réellement aux accusations du rapport Goldstone sur les actes de
l'armée israélienne pendant l'opération Plomb Durci.
En fait, si certains optent pour la solution d'une enquête menée par une commission officielle, c'est parce qu'elle satisferait les Américains qui pourraient alors opposer plus facilement leur
veto à toute proposition anti-israélienne à l'Onu et empêcher ainsi que l'affaire soit portée devant la Cour de Justice internationale de la Haye.
Ces derniers jours, précise encore Haaretz, des démarches auraient été entreprises au sein du ministère de la Justice et du parquet militaire en vue de promouvoir éventuellement la désignation de
plusieurs professeurs de droit israéliens, ou même de l'étranger, spécialisés dans les lois de la guerre et en droit international.
Si ce projet est réalisé, l'équipe qui sera formée devra examiner de près les enquêtes internes de Tsahal et juger de leur impact.
par Claire Dana-Picard