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Blog : Ragazou

Le Liban est dans une impasse, face à une nouvelle offensive de la Syrie

Après avoir "normalisé" ses relations avec l'Europe, sous l'impulsion de la France notamment, la Syrie relance une offensive qui ne dit pas son nom sur le Liban. Elle a renoué avec ses anciennes méthodes en vue de bloquer la situation, avec les mêmes acteurs. S'estimant en position de force, Damas accentue aussi ses pressions sur Bagdad en vue de peser sur les prochaines élections législatives.


Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, insiste sur la déconfessionnalisation politique, en dépit de l'opposition de la majorité des communautés libanaises. Bien que cette mesure figure dans les Accords de Taëf (1989), la classe politique libanaise refuse de l'appliquer avant le désarmement du Hezbollah et le démantèlement des milices libanaises et palestiniennes.

Mais à juste titre, Berri relance aujourd'hui ce chantier pour faire faire diversion et passer au second plan le désarmement du Hezbollah. D'ailleurs, Naïm Qassem, le N°2 du parti de Dieu, vient d'affirmer que le Hezbollah ne désarmera jamais, même après la disparition de l'entité sioniste, objectif suprême du parti chiite devenu l'instrument de l'Iran dans al région. Ce sont d'ailleurs des miliciens du Hezbollah qui auraient assassiné l'expert nucléaire iranien Massoud Ali Mohammedi, la semaine dernière.


La man'uvre de Nabih Berri vise sans doute à imposer la « logique du nombre » qui devrait bénéficier à la communauté chiite qui serait la plus nombreuse au Liban, bien que le dernier recensement date de 1932 ! En effet, cette proposition intervient alors que le gouvernement peine à nommer les hauts fonctionnaires, sélectionnés sur des critères confessionnelles (moitié pour les chrétiens, moitié pour les musulmans).

Tout échec des nominations, à défaut d'un consensus, menace de bloquer les institutions. Et pour ne rien arranger, le clan pro-syrien au sein du gouvernement réclame une réforme constitutionnelle par décret, afin de permettre aux citoyens de voter dès l'âge de 18 ans (actuellement, seuls les Libanais âgés de plus de 21 ans sont électeurs). La majorité accepte cette réforme à condition qu'elle permette aux Libanais de la diaspora de voter dans les représentations consulaires du Liban dans leur pays de résidence. La majorité tente ainsi de rééquilibrer les jeux puisque les chrétiens forment l'essentiel de la diaspora. L'opposition refuse.


L'offensive syrienne par libanais interposés ne se limite pas à cet aspect institutionnel. Damas vient en effet de ressortir de ses cartons le palestinien Abou Moussa, chef de Fatah-intifada, et de le propulser sur le paysage libanais. Abou Moussa avait servi la Syrie en 1983 pour affaiblir Yasser Arafat et diviser le Fatah et ruiner l'OLP. Depuis, il possède au Liban plusieurs camps, notamment dans la Bekaa, à proximité de la frontière avec la Syrie.

Depuis plusieurs jours, il effectue une tournée au Pays du Cèdre, se rendant chez plusieurs hommes politiques affiliés à Damas. Depuis Saïda, la ville natale du Premier ministre Saad Hariri, Abou Moussa a réitéré son opposition au désarmement des Palestiniens dans et à l'extérieur des camps. Ce message s'adresse avant tout à Hariri, attendu cette semaine à Paris. Sur service commandé, Abou Moussa cherche à l'affaiblir, le paralyser voire le menacer, pour mieux le soumettre.


Il convient ici de rappeler que le Fatah Al-Islam était fondé dans les bureaux des services syriens par un ancien officier d'Abou Moussa, Chaker el-Abssi. L'histoire semble se répéter plus vite que les Libanais ne le croyaient. La déstabilisation du Liban commence, mais à travers des Libanais dont la loyauté pour la Syrie reste inébranlable, ainsi que grâce aux Palestiniens.

Officiellement, le rôle de Damas doit rester invisible pour que Bachar Al-Assad puisse continuer de bénéficier de la générosité européenne (un don de 35 millions de dollars accordé par l'Union européenne à Damas la semaine dernière) et de consolider ses relations avec l'Arabie saoudite et la France. Ces « nouvelles amitiés » permettent à la Syrie de demander la suppression de la résolution 1559 du Conseil de sécurité (septembre 2004) et d'exiger l'annulation du Tribunal international, estime-t-on à Damas.


Notons aussi que le Hezbollah, le Hamas et les autres organisations palestiniennes qui sont basées en Syrie et qui détiennent des éléments armés au Liban ont récemment créé un commandement unifié, avec la contribution des Gardiens de la révolution iranienne. (Abou Moussa a déposé une gerbe et s'est incliné devant la tombe du chef militaire du Hezbollah, Imad Maghnieh, à la tête d'une délégation de son mouvement. Il a promis de continuer le combat, rappelant que « Maghnieh a humilié l'ennemi sioniste et défait le mythe de l'invincibilité de Tsahal »)

Ce faisant, les Palestiniens bénéficient de la protection du Hezbollah dans la Bekaa et en contrepartie, le parti de Hassan Nasrallah et les Pasdaran exploitent les Palestiniens pour infiltrer les camps contrôlés par le Fatah et l'OLP dans le Sud du Liban, mais aussi pour infiltrer les pays arabes, l'Egypte et les monarchies du Golfe notamment. C'est dans ce cadre que les soupçons planent sur l'implication du Hezbollah et des Palestiniens dans l'attentat manqué contre l'ambassadeur israélien en Jordanie, la semaine dernière.


Parallèlement, la Syrie accentue ses pressions sur l'Irak. Lors d'une réunion tenue à Damas ce 19 janvier, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Al-Mokdad, a vivement dénoncé Bagdad, affirmant que le gouvernement ne verse pas assez de fonds pour financer les aides aux réfugiés irakiens établis en Syrie depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.

Al-Mokdad a exclu toute amélioration des relations avec le gouvernement de Nouri Al-Maliki. « Nous attendons le gouvernement issu des futures élections pour normaliser avec Bagdad », a-t-il précisé. Ce faisant, la Syrie ne cache pas ses tentatives d'ingérence en Irak, en pesant sur le scrutin législatif. Sans doute, cette offensive est liée à la décision irakienne d'exclure des prochaines élections les candidats issus du Baas. Ce qui priverait la Syrie d'un levier important sur la scène irakienne.


Ainsi, la Syrie croit bénéficier d'une perpétuelle impunité et poursuit son bellicisme au Liban et en Irak, sans hésiter à exploiter les malheurs des réfugiés et à utiliser les Irakiens et Palestiniens comme chair à canon.


Il convient de souligner, ici, que notre article sur le lobbying syrien à Paris a suscité de nombreuses réactions. Nous avons en effet reçu plusieurs courriers électroniques dénonçant l'absence d'objectivité de nos rédacteurs. A cet égard, nous précisons que plus nos analyses sont pertinentes, plus elles font réagir. Et c'est l'un de nos objectifs le plus recherché.


Khaled Asmar.


« MediArabe.info »

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 20 minutes