English Version Force de Défense d'Israel sur Internet
Inscription gratuite
AccueilInfos IsraelBlogs Juifs et IsraéliensVidéo IsraelOpinions : monde Juif et IsraelLe MagTOP SitesLa BoutiqueJuif.org TV

Blog : Ragazou

En attendant de la découvrir, le Liban redoute la vérité du crash du Boeing d'Ethiopian Airlines

Le Hezbollah qualifie les victimes du vol de "martyrs" et entretient l'hostilité à l'égard de l'Etat libanais

Les Libanais en général, et les familles des victimes du vol d'Ethiopian Airlines en particulier, attendent la conclusion de l'enquête sur la destruction du Boeing 737-800 devant relier Beyrouth à Addis Abeba. Mais ils redoutent cette vérité, tant les hypothèses et les spéculations sur les origines du drame sont nombreuses et souvent contradictoires.


Plusieurs pistes ont en effet été explorées pour tenter de comprendre le drame. Il en va de la piste de l'accident dû aux conditions climatiques, hypothèse écartée par l'ensemble des professionnels de l'aviation civile qui estiment que ni l'orage ni la foudre ne peuvent à eux seuls détruire l'avion ou provoquer son explosion. L'autre piste est l'avarie technique qui aurait poussé le pilote à commettre des erreurs en chaîne, provoquant son « virage engagé » et la destruction de l'appareil. Mais à ce stade, cette piste reste fragile, d'autant plus que la compagnie éthiopienne est connue pour son sérieux. Il s'agit de l'une des premières compagnies en Afrique en matière de sécurité et de modernité.


Reste la piste de l'acte criminel. Nous avions déjà évoqué, dans nos différents points de vue de ces derniers jours, la piste terroriste dans ses deux volets : Al-Qaïda et le Hezbollah (sans exclure une coopération entre les deux, ou avec des factions palestiniennes alliées). Mais deux sources libanaises réputées très sérieuses viennent de nous apporter une nouvelle piste qui tend à blanchir le Hezbollah et à incriminer ses ennemis, à savoir Israël.


Bien que cette piste nous semble peu crédible, bien que probable, il est de notre devoir de la relater. En effet, une source libanaise appartenant à un cabinet ministériel dans le gouvernement Hariri actuel, nous a révélé cette nuit que « la piste accidentelle du crash de l'avion est difficilement convaincante ». Et notre interlocuteur ajoute : « l'avion semble avoir été victime d'un attentat ou d'un sabotage ».

Car, ajoute-t-il, « une délégation du Hezbollah devait embarquer sur l'appareil en direction de l'Afrique, où le parti chiite bénéficie d'une forte présence. Dans leur majorité, les Libanais immigrés dans cette partie du Continent noir sont de confession chiite. Ils constituent un réservoir humain et surtout financier du parti, lequel entretient des liens forts avec eux tant pour les mobiliser au niveau électoral (à l'approche des élections municipales) que pour les exploiter financièrement (commerce de diamants) ou dans la prosélytisme (exportation de la Révolution chiite pour le compte de l'Iran).

Pour ces raisons, les responsables du Hezbollah effectuent régulièrement et très fréquemment des tournées dans ces contrées d'Afrique ». Et de conclure, notre source estime que « la destruction de l'avion éthiopien pouvait avoir visé à éliminer la délégation du parti. Ce qui suppose une implication israélienne ». Cliquez ici pour lire la chiitisation de l'Afrique.


S'il est vrai que le député du Hezbollah, Nawwar Al-Saheli, avait annulé son voyage sur le vol sinistré à la dernière minute, aucune autre personnalité de premier rang du parti de Hassan Nasrallah ne devait néanmoins s'y trouver, du moins officiellement. Interrogé à ce sujet, un officier des renseignements libanais nuance cette hypothèse, sans pour autant l'exclure. Il affirme que cette piste est peu crédible. Car, ajoute notre deuxième interlocuteur, un spécialiste de la lutte contre le terrorisme qui nous avait mis en garde, le 12 octobre 2009, contre la multiplication des attentats contre les avions, « si une délégation du Hezbollah se trouvait réellement à bord, et qu'elle soit recherchée, Israël aurait pu détourner l'avion et le forcer à atterrir sur son territoire, pour cueillir les personnes recherchées, sans avoir à détruire l'avion en vol.

L'autre solution qui s'offrait à l'Etat hébreu serait de les arrêter à Addis Abeba, les deux pays étant liés par une coopération étroite depuis des années ». Notre source ajoute que, « de plus, le Hezbollah a verrouillé la sécurité de l'aéroport de Beyrouth depuis le début des années 1990, avec l'intégration de près de 3.000 employés chiites, jadis miliciens du Mouvement Amal de Nabih Berri. La sécurité de l'aéroport est également entre les mains de Wafik Chkeïr, un proche du parti. El la Sûreté générale lui est acquise. De ce fait, il semble impossible que la liste des passagers puissent être communiquer aux Israéliens, à moins qu'ils aient réussi à implanter des agents doubles ».


Il en ressort qu'en privé, les officiels libanais n'écartent pas la piste terroriste. Au contraire, ils tendent à la privilégier, mais divergent sur les responsabilités. S'agit-il d'un acte israélien contre le Hezbollah, synonyme d'une déclaration de guerre ? Ou plutôt d'un acte visant la France ou l'Ethiopie ? (comme nous l'avions déjà évoqué). Dans cette ambiance lourde de suspicion, les familles des victimes vivent dans l'angoisse et redoutent la vérité. Ils craignent que l'enquête ne confirme l'une ou l'autre piste et ne conduise à une nouvelle guerre avec Israël qui anéantira le Liban et l'achèvera, ou à une nouvelle tension avec la France qui réduira à néant les bénéfices de la dernière visite officielle du Premier ministre à Paris.


D'ailleurs, des voix commencent à s'élever pour dénoncer « le maintien en activité de l'aéroport de Beyrouth pendant l'orage ». D'autres, comme le député franco-libanais Nabil Nicolas, du Courant Patriotique Libre (CPL) du général Michel Aoun, allié du Hezbollah, critiquent la compagnie libanaise, la Middle East Airlines (MEA), qui, « en ne desservant pas l'Afrique, oblige les passagers à voyager avec des compagnies peu sûres... ». Sur le plateau de la télévision « Al-Manar », Nabil Nicolas a affirmé mardi que « la MEA cherche la rentabilité de ses dessertes européennes au détriment de l'Afrique et des voyageurs les plus modestes ! ».


Ainsi, tout est fait pour entretenir l'hostilité entre les familles sinistrées, leur leur communauté (chiite) et leurs alliés, d'un côté, et l'Etat et ses institutions de l'autre. Le Hezbollah et son secrétaire général, Hassan Nasrallah, n'ont pas hésité à qualifier les victimes de ce drame de « martyrs, morts dans leur combat pour une vie digne et pour gagner l'argent en Afrique », une prise de position particulièrement symbolique pour les Chiites.

Khaled Asmar


« MediArabe.info »

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 47 minutes