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Blog : PAF 2.0 - Politique Arabe de la France

La politique arabe de Sarkozy

Le voyage de Bernard Kouchner est le premier acte qui vient gommer l’impression d’immobilisme des 12 années de présidence Chirac. Evidemment l’épisode Lybien a suscité des questionnements, et il semble que l’objectif de Sarkozy, la libération des infirmières Bulgares, n’ait pas empêché les critiques. L’Etat a en effet payé le prix fort, semble-t-il, pour que ces pauvres femmes recouvrent la liberté. Les versements faits lors de la libération de Florence Aubenas ou des humanitaires en Afghanistan n’avaient pas suscités autant de commentaires alors que l’utilisation possible des fonds versés a de quoi inquiéter.

 

Depuis son élection, que note-t-on dans la politique arabe de la France de Sarkozy ? D’abord une autre posture envers Israël, qui « a le droit de se défendre s’il est attaqué » datant de l’été 2006, accompagnée d’un nouvel activisme en faveur de Gilad Shalit. La « surveillance » du Liban poursuit celle du dernier Chirac, alors même que celui-ci n’a adopté cette position qu’après l’assassinat de son ami Rafic Hariri. On en se souvient pas en effet que la France ait critiqué un tant soit peu la Syrie pendant des années. D’ailleurs il est noter que Afez El Assad est en train de réussir sa sortie dans cette affaire, et qu’un procès n’aura vraisemblablement jamais lieu pour condamner les auteurs de l’attentat contre le premier ministre libanais.

 

Sarkozy n’a cependant pas exprimé de position claire sur l’emprise du Hamas à Gaza, en partie à cause des négociations pour libérer Shalit, mais certainement aussi parce qu’il cherche à savoir si Abou Mazen sera capable de faire contrepoids ou non. De plus, Sarkozy doit être relativement attentiste vis à vis de l’exécutif israélien qui bougera certainement dans les prochains mois. A quoi bon en effet rencontrer Olmert si celui-ci est voué à quitter son poste ? On peut parier que Sarkozy avait vu d’un bon œil l’initiative de Sharon mais qu’il a ensuite été pris de cours devant les affrontements interpalestiniens qui ont rendu accessoire la polémique sur le retrait unilatéral (ce mot étant équivalent à criminel dans les médias français).

 

Sarkozy reste également discret du côté de l’Egypte, alors que Moubarak était un vieil ami de Chirac. Le côté patelin, la négociation à l’orientale, circulaire, convenait certainement mieux au grand Jacques qu’au nerveux Sarko. Mais l’Egypte est pourtant au carrefour de plusieurs grands dossiers : le terrorisme avec des attentats délocalisés au Sinaï, l’islamisme radical avec des Frères Musulmans puissants, d’autant plus puissants que le Hamas détient la province voisine, et la paix israélo-arabe.

Enfin, le voyage de Kouchner en Irak a une première signification symbolique : elle prend acte du nouvel Irak, aussi incertain et violent soit-il. La position Française de Chirac et De Villepin donnait souvent l’impression d’attendre que Saddam revienne sur son trône. Sarkozy est entré dans la période en cours. La France avait longtemps refusé d’annuler la dette irakienne, puis s’était vue exclue des contrats de reconstruction. Le nouveau gouvernement vient parler avec les responsables irakiens, élus faut-il le rappeler par des électeurs et électrices (une révolution) venus en nombre. Dans Le Monde du 20/08, Daniel Vernet ironise sur ce voyage en écrivant : « Que faire dans ce qu'un haut responsable de l'armée française considère sans détour comme "un beau bordel" ? » Il dit également que le premier ministre irakien est « discrédité » même à Washington. Que n’ajoute-t-il pas le discrédit dont devrait être frappé les Saoudiens, les Syriens, les Iraniens…

Dernier dossier à suivre, l’union de la méditerranée, qui devra à la fois s’éloigner du modèle de type Eurabia ou Françafrique, et consoler la Turquie.

En bref, la politique arabe de Sarkozy se veut directe, équilibrée, sans a priori, mais pour l’instant sans idée neuve. La différence majeure étant l’absence de relations privilégiées du nouveau président avec les divers potentats en place (de type Chirac) et l’absence d’une pensée structurée par l’histoire (de type Mitterrand ou Védrine).

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 18 minutes