L'action se déroule à l'intérieur d'un tank israélien, et ce n'est qu'à travers l'?il du tank que le spectateur peut voir l'extérieur.
A l'intérieur, trois soldats crasseux dans une cabine pas moins crasseuse. Toute l'humanité du film est là. Le réalisateur israélien racontera son propre vécu lors du début de la guerre
du Liban de 1982, lorsqu'il avait 20 ans, ses doutes, sa méconnaissance du terrain et de l'ennemi, ses peurs !
A l'extérieur, des soldats israéliens, à pied, sur terre libanaise. Des morts étalés par terre, Une prise d'otages dans un immeuble. Un âne éventré agonise... il respire encore et laisse
couler une grosse larme... Une femme dénudée en gros plan qui cherche sa fille... Et plusieurs gros plans sur des visages... des visages et des regards qui parlent d'eux mêmes !
Un quatrième locataire va prendre place dans la cabine, c'est un prisonnier syrien à qui un phalangiste chrétien, allié d'Israël, va promettre à l'oreille les pires tortures... Les
soldats israéliens lui remettront-ils le prisonnier ?
Le tank va s'égarer. Ses occupants resteront-ils tous en vie ?
C'est la première fois de ma vie que j'assiste à une projection cinématographique avec présentation du film par un cinéaste invité, Gérard Krawczyk qui, après le film, et accompagné par une dame, celle qui distribue le film en France, vont animer une
séance de questions-réponses avec le public. Je reste pour y assister.
Plusieurs personnes dans la salle prendront le micro, dont une Libanaise qui le reprendra trois fois pour dire la même chose : ce film est une propagande israélienne où l'on voit
des soldats apeurés, attaqués de partout, alors qu'en réalité ce sont eux les attaquants, les envahisseurs...
D'autres voix dans la salle essaieront de lui donner tort, en faisant remarquer le côté artistique, humain,
autobiographique du film, le vécu d'un soldat de 20 ans, 25 ans après... C'est le temps qu'il lui a fallu pour coucher ce vécu sur le papier, puis sur la pellicule !
Une autre dame fera référence à l'expression "terroriste abattu" que les soldats israéliens utiliseront une fois, tout au début du film. Elle fera le rapprochement avec les
Palestiniens d'aujourd'hui, et elle s'interrogera : pourquoi un Palestinien est un terroriste, alors qu'un Français était un résistant pendant la Seconde guerre mondiale ? Elle dit adorer le
cinéma israélien, et regrette que le cinéma palestinien ne soit pas pour demain !
Lebanon, un chef d'?uvre à ne pas rater !
