Publié sur Nouvelles d'arménie
La reconnaissance du Génocide Arménien est un acte de première importance
Samedi 30 janvier 2010
Alors qu'Israël commémore cette semaine le second Holocauste du 20 ème siècle, j'étais à la librairie Gulbenkian à Jérusalem, tenant les listes manuscrites et imprimées des victimes du premier
Holocauste du siècle. C'était une sensation étrange.
Les Arméniens ne participaient pas aux cérémonies officielles d'Israël pour se souvenir les six millions de Juifs morts, tués par les Allemands entre 1939 et 1945, peut-être parce qu'Israël
refuse de reconnaître officiellement que le million et demi d'Arméniens morts de 1915-1923 étaient victimes d'un Holocauste turc. Les liens diplomatiques et militaires Israélo-Turcs sont plus
importants qu'un génocide. Ou l'étaient.
George Hintlian, historien et membre éminent de la communauté arménienne de Jérusalem comptant 2000 personnes, désignait les affiches à quelques mètres du monastère arménien vieux de 1 500 ans.
Elles annonçaient les commémorations du 24 Avril d'Arménie. Toutes étaient effacées à l'exception d'une seule, arrachées du mur ancien, ou, au moins dans un cas, portant des tags en hébreux.
"Peut-être n'aiment-ils pas qu'il y ait eu un autre génocide," me dit George. "Il y a des choses que je ne peux m'expliquer." Plus de 70 personnes de la famille de Georges ont été tués dans la
boucherie et les marches de la mort de 1915 - quand les officiers allemands étaient témoins du système des exécutions, des déportations par voie ferrée dans des camps du choléra et de l'asphyxie
par la fumée dans des grottes - les premières chambres à gaz du monde. Un témoin, le vice-consul d'Allemagne à Erzurum, Max von Scheubner-Richter, finit comme l'un des plus proches amis et
conseillers d'Hitler. Ce n'est pas comme si aucune connexion n'existait entre le premier et le second Holocaustes.
Mais les temps apportent des changements. Sans arrêt, depuis que la Turquie a commencé à hurler au sujet des massacres de Palestiniens à Gaza il y a un an, des personnages en vue israéliens ont
redécouvert soudainement le Génocide Arménien. Qui sont les Turcs qui parlent de massacres de masse ? A-t-on oublié 1915 ? Pour George et ses compatriotes - ils sont en tout 10 000 en
Israël et en Cisjordanie occupée, 4 000 d'entre eux étant titulaires d'un passeport israélien - ils ont été manifestement oubliés jusqu'à la guerre de Gaza.
" En 1982, l'entrée à une conférence sur l'Holocauste à Jérusalem fut interdite aux Arméniens, " a-t-il dit. "Pendant trois décennies, aucun documentaire sur le Génocide Arménien ne pouvait être
montré en Israël parce que cela aurait offensé les Turcs. Puis tout à coup, l'an passé, d'importantes personnalités de la Knesset demandèrent qu'un documentaire soit montré. Trente membres de la
Knesset nous ont soutenus. Nous avions depuis toujours celui de Yossi Sari de La Paix Maintenant, mais nous avons à présent des Israéliens de droite."
Maariv et Yediot Ahronot ont commencé à mentionner le Génocide Arménien et George Hintlian est apparu à la TV israélienne avec Danny Ayalon - le ministre des affaires étrangères qui a humilié
l'ambassadeur turc en le forçant à s'asseoir sur un sofa plus bas que son siège - et le Président de la Knesset Reuven Rivlin qui a dit qu'Israël devrait commémorer le Génocide Arménien "tous les
ans". La presse israélienne appelle à présent "Shoah" le Génocide Arménien - le même mot que les Israéliens emploient pour l'Holocauste juif. Comme l'a relevé George avec une précision
cinglante : "Nous avons été promus !!!"
Cet exemple d'hypocrisie tape-à-l'?il n'a pas manqué d'être relevé par Yossi Sarid qui a décrit comment, quelques mois après que Recep Tayyip Erdogan ait dénoncé la guerre de Gaza, "une
importante personnalité Israélienne m'avait téléphoné et dit : ?A présent, vous devez répliquer aux Turcs, en les dénonçant pour les crimes qu'ils ont commis contre les Arméniens.
Vous, Yossi, avez le droit de le faire...? Sarid était scandalisé. ?J'étais pris de révulsion et j'ai eu la nausée,? a-t-il écrit dans Haaretz. "La personne qui m'avait appelé était un exemple de
vilains Israéliens qui s'était maintenu honteusement à la tête de ceux qui niaient le Génocide Arménien." Ainsi, à présent, "un nouveau refrain" - l'expression est de Sarid - est entendu à
Jérusalem : "Les Turcs sont les derniers à avoir le droit de nous donner des leçons de morale."
Le bon côté de ce débat douloureux est que l'un des experts de l'Holocauste les plus célèbres a insisté courageusement - à la fureur du ministre des affaires étrangères d'alors, à présent
Président, Shimon Peres - que les massacres d'Arméniens étaient sans aucun doute un génocide. Des dizaines de milliers d'Israéliens ont toujours pensé de même ; on espère que plusieurs
centaines seront présents à la commémoration arménienne le 24 avril, et la plupart des Israéliens en réfèrent au Génocide Arménien comme à une "Shoah" plutôt que le complaisant "massacres" qui a
la faveur jusqu'à présent des élites politiques.
Mais la plus extraordinaire ironie s'est produite lorsque les gouvernements arméniens et turcs ont convenu l'an passé de rétablir des relations diplomatiques et passer l'Holocauste arménien à
l'enquête d'une commission mixte d'universitaires qui déciderait "si" il y a eu un génocide. Comme le professeur israélien Yaïr Oron de l'Université ouverte d'Israël a dit : " je crains que
les pays n'hésiteront pas à reconnaître le Génocide [Arménien] Ils diront : " Pourquoi devrions nous faire la reconnaissance si les Arméniens y ont renoncé ?"
La reconnaissance du Génocide Arménien est un acte moral et éducatif de première importance. Nous en Israël avons l'obligation de le reconnaître. " Un professeur arméno-américain de l'UCLA,
Richard Hovannisian a demandé : " Le peuple juif serait-il prêt à oublier la mémoire de l'Holocauste pour avoir de bonnes relations avec l'Allemagne si l'Allemagne en faisait la
demande ?" George Hintlian qualifie l'accord arméno-turc - qui en fait pourrait n'être ratifié par aucune des parties - de "pareil à un tremblement de terre".
Nous avons marché ensemble dans le froid après-midi dans la sombre enceinte du grand monastère arménien de Jérusalem avec ses icônes et ses candélabres. George ouvrit une armoire, pour révéler un
escalier où les prêtres se seraient tenus pendant une semaine, lors du passage des envahisseurs par Jérusalem. Dans ce lieu sombre, rempli de piété, Ronald Henry Arnhurst Storrs, gouverneur du
mandat britannique sur Jérusalem, se serait souvent assis pour méditer sur ce qu'il appelait "la gloire et la misère d'un peuple".
Misérable a été ce lieu pour des milliers d'Arméniens ici.
Jusqu'à 15 000 vivaient en Palestine jusqu'à 1948, dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste. Mais 10 000 de ces Arméniens ont partagé le sort des Arabes Palestiniens, fuyant ou
chassés de leur foyer par l'armée de l'état nouvellement créé d'Israël. Beaucoup ont perdu leur activité à Haïfa et Jaffa, beaucoup cherchant refuge - pour la seconde fois - à Jérusalem. Quelques
uns se sont installés à Chypre où ils ont été dépossédés pour la troisième fois par l'invasion turque de 1974. Comme George le dit sombrement, "aujourd'hui, 6 000 Arméniens sont résidents de
Jérusalem et de Cisjordanie. Ils ne peuvent pas voyager et sont comptés comme Arméniens palestiniens. Pour la bureaucratie Israélienne ils sont Palestiniens."
George lui-même est le fils de Garbis Hintlian qui, âgé de 17 ans, a réchappé des marches de la mort depuis sa maison de Talas en Cappadoce. "Nous avons perdu mon oncle - mon grand père a été tué
à la hache devant lui. "Après l'armistice de 1918, il a travaillé pour les britanniques, portant des dossiers de preuves pour les procès entamés (mais vite abandonnés) à Constantinople des
auteurs turcs de crimes de guerre. Pour rien.
Et gloire à Dieu, si les choses ne changent pas encore une fois ! La Turquie et Israël sont redevenus de bons amis. Yossi Sarid l'avait prévu. Supposons que la Turquie rétablisse ses liens
avec Israël. Alors quoi ? Quoi alors ? Allons-nous de nouveau porter notre contribution à la négation de l'Holocauste Arménien ?"
Traduction Gilbert Béguian
"Les Arméniens ne participaient pas aux cérémonies du génocide juif peut-être parce qu'Israël refuse de reconnaitre le génocide arménien"!!!
tiens je croyais que la loi du talion était une loi juive et non chrétienne?!
faut laisser le temps au temps, je leur signale que la France n'a pas tout de suite et a mis un certain temps à reconnaître ce génocide de part ses relations avec la turquie.
et je trouve très mesquin de leur part de dire que les juifs n'acceptent pas un 1er génocide !!!
Dans ces cas là les arméniens n'acceptent pas le retour des juifs sur leur terre après l'holocauste.
parce que les arméniens ont retrouvé leur pays en Russie après le génocide turc
contrairement aux juifs après le génocide nazi
est-ce aux juifs de payer la déportation des arméniens dans les provinces turques qui leur ont donné un état dans notre pays volé(ex palestine) par les romains
Ces arméniens qui ont aidés les croisés à liberer et prendre Jérusalem et Maintenant qui font partie aux côté arabes de ces pauvres palestiniens qu'on a spolié
Mais de quel côté sont exactement les arméniens ?
ils ne sont pas très clairs alors de grâce qu'ils ne parlent pas d'hypocrisie
contrairement aux juifs après le génocide nazi qui ont dû se battre pour être proclamé seulement en 1948
et aujourd'hui encore leur propre terre est contestée
combien les arméniens veulent de terre ils en ont déjà une en arménie russe et de surcroit indépendante
les juifs c'est la seule et unique qu'ils ont et qu'il n'ont jamais eu ce depuis 3000 ans
volée après les déportations romaines après jésus christ