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Blog : Ragazou

Opération PROTEUS : Établir une force de sécurité palestinienne

Les stagiaires des Forces de sécurité nationale palestiniennes reçoivent leur instruction au Centre international de formation policière de Jordanie.


par LCDR/CAPC SCOTT MARTIN

Assis dans le bureau du consulat général des É.-U. à Jérusalem, le Colonel Fred Lewis, commandant de la Force opérationnelle à Jérusalem, se rend compte qu'il est de retour à la case départ. Il y a 22 ans, il était un jeune major affecté à l'Organisme de l'ONU chargé de la surveillance de la trêve (ONUST) au Moyen-Orient.

   

« Je me souviens d'avoir conduit du plateau du Golan jusqu'à Jérusalem, raconte-t-il. À cette époque, aucune barrière ne séparait la Cisjordanie et Israël. Les Forces israéliennes de défense n'avaient pas de postes de contrôle de la circulation.

Ce n'était qu'une route traversant beaucoup de charmants petits villages palestiniens. »


Depuis, les choses ont changé. Ce changement a commencé en 1987, lors de la première Intifada. La famille du Col Lewis lui rendait visite à Noël lorsque les hostilités ont commencé. La première Intifada fut une période de désobéissance civile palestinienne qui visait la création d'un État distinct.

Aujourd'hui, le Col Lewis est à la tête de l'opération PROTEUS, la contribution canadienne au Bureau du coordonnateur de la sécurité des É.-U (USSC). Ce dernier travaille avec l'Autorité palestinienne pour développer la capacité de sécurité palestinienne à l'appui du processus de paix au Moyen-Orient.

Pour résoudre un conflit qui crée une certaine instabilité régionale depuis plus de 60 ans, on doit veiller à ce que les Palestiniens aient une force de sécurité compétente et efficace. Il s'agit de la première étape visant l'établissement d'une solution pacifique et durable à long terme entre les deux États.


« Nous tentons vraiment d'appuyer l'Autorité palestinienne dans la création d'un secteur de la sécurité efficace, durable et fiable fondé sur la primauté du droit, explique le Col Lewis. Nous voulons essentiellement créer un sentiment de confiance et éliminer toute appréhension d'Israël à l'égard d'un État palestinien voisin. »


 

Des recrues des Forces de sécurité nationale palestinienne portent fièrement leur nouvel uniforme.

par LCDR/CAPC SCOTT MARTIN


D'origine militaire, l'opération PROTEUS est devenue une approchepangouvernementale. Des membres du personnel du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, de l'Agence canadienne de développement international, de Justice Canada et de l'Agence des services frontaliers du Canada y apportent leur expertise.

Le Col Lewis insiste sur le fait que « la mission ne sera couronnée de succès qu'avec la création de partenariats avec d'autres ministères. »


Les 18 membres des FC affectés à l'opération PROTEUS travaillent à l'USSC avec des Britanniques, des Turcs et des États-Uniens pour veiller à ce que les forces de sécurité palestinienne reçoivent l'instruction et l'équipement nécessaires au maintien de l'ordre en Cisjordanie.


« La contribution canadienne est inestimable, fait savoir le Lieutenant-général Keith Dayton, coordonnateur de la sécurité des É.-U. Nous ne pourrions jamais accomplir notre travail sans la contribution canadienne [?] [et] les personnes incroyablement talentueuses que le gouvernement du Canada a envoyées ici. » Grâce à cette approche pangouvernementale très fructueuse, les militaires affectés à l'op PROTEUS participent d'une façon ou d'une autre à presque tous les domaines de l'USSC, notamment les domaines militaires non traditionnels comme la justice et les mouvements transfrontaliers.


Le personnel des FC affecté à l'op PROTEUS participe beaucoup à la création d'une capacité de soutien du commandement à l'intention des Forces de sécurité palestiniennes. « La façon dont les Palestiniens commandent et conduisent leurs opérations est très élémentaire et nous allons les aider à moderniser leurs pratiques, notamment par des moyens informatiques, c'est-à-dire par des méthodes très semblables à celles utilisées par les Forces canadiennes, précise le Col Lewis.

Il est question d'équipements modernes de commandement et de contrôle tels que des ordinateurs, des projecteurs, des logiciels et de l'instruction. Ce sont des méthodes que l'armée canadienne apprenait à utiliser, il y a de trois à cinq ans de cela. »


Les ingénieurs des FC participent à des projets d'infrastructures, tels que l'aide à concevoir des camps pouvant abriter des unités des Forces de sécurité nationale (FSN) de la taille d'un bataillon. Étant donné que les sapeurs canadiens savent de quoi l'infrastructure de sécurité devrait avoir l'air, ils fournissent des conseils précieux aux architectes, aux ingénieurs et aux entrepreneurs palestiniens qui construisent les installations.


Les membres des FC à Jérusalem aident également les Palestiniens à développer une capacité logistique pour leurs forces de sécurité. « Nous développons l'ensemble du processus, de l'aspect stratégique jusqu'à l'aspect tactique, de la rédaction de politiques à l'élaboration d'un cours de base sur la logistique et la maintenance à l'intention des officiers », ajoute le Col Lewis.


Le travail est éprouvant et sa complexité est intimidante. Selon le Col Lewis, la plus grande épreuve est de tenter de comprendre qui sont les intervenants et ce qu'ils font. Ces derniers sont notamment l'USSC comme tel, le ministère de l'Intérieur de la Palestine, les nombreuses forces de sécurité palestinienne, les Israéliens et tous les autres intervenants internationaux.


« Lorsque nous avons commencé [en 2005], et même jusqu'en 2007, l'Autorité palestinienne faisait encore affaire avec le Fawda, que l'on traduit librement par ?chaos', explique le Lgén Dayton. Le sens de l'ordre public était très rudimentaire et les gens étaient très anxieux. Maintenant, nous pouvons affirmer sans exagérer que, grâce à un travail acharné, les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne ont ramené l'ordre public en Cisjordanie. »


Il attribue cet exploit en grande partie aux efforts des FSN nouvellement instruites. Grâce au financement de l'USSC, les FSN sont tout d'abord formées par les Jordaniens au Centre international de formation policière de Jordanie (JIPTC), où une partie importante de l'instruction est axée sur les droits de la personne, l'usage approprié de la force et l'appui de la primauté du droit.


« La discipline et le moral des unités instruites en Jordanie sont incroyables, commente le Lgén Dayton. Lorsqu'elles rentrent, les unités pensent qu'elles fondent un État palestinien. Depuis deux ans et demi, les Palestiniens ont pris le commandement de la restauration de la sécurité et de l'ordre public en Cisjordanie; c'est comme le jour et la nuit. »


Toutes les initiatives de l'USSC sont mises en ?uvre à la demande de l'Autorité palestinienne et requièrent l'étroite collaboration du ministère de l'Intérieur de la Palestine. Les militaires canadiens servent souvent d'intermédiaire de communication capital entre les Palestiniens et l'USSC, car un des membres affectés à l'op PROTEUS parle couramment l'arabe.


« Je ne pourrais jamais vivre sans ce service essentiel fourni par l'équipe canadienne, et les membres incroyablement talentueux et compétents de descendance arabe qui font partie de l'équipe, poursuit le Lgén Dayton. Ils sont non seulement interprètes et traducteurs, mais aussi des conseillers importants pour le commandant de l'op PROTEUS et pour moi quand on traite de questions liées à la société palestinienne et à l'Autorité palestinienne. »


Ces fonctions sont actuellement assurées par le Capitaine Nasser El-Beltagy. Né à Port-Saïd, en Égypte, il est arrivé au Canada à l'âge de 15 ans. Il aime particulièrement interagir avec les Palestiniens et faciliter leur communication avec l'USSC. « Pensez-y, commence-t-il. Nous entrons dans une pièce et nous nous présentons. Mon tour venu, je me présente en arabe, ?Salâm Âaleykum', et la glace se brise instantanément, car les Palestiniens sentent que les Canadiens veulent sincèrement aider. »


Les contributions du Capt El-Beltagy à la mission sont essentielles et variées, explique le Col Lewis. « Nasser est mon adjoint particulier, mon officier d'état-major, mon traducteur, mon conseiller culturel et parfois, il est même conducteur. Une telle personne, qui comprend la culture canadienne, la culture des militaires canadiens, ainsi que les cultures existantes ici, décuple la force de combat et offre une énorme contribution. »


Le Capt El-Beltagy aime surtout voir à quel point son travail à Jérusalem fait une différence. Il est affecté à l'op PROTEUS depuis sept mois et il devrait rentrer chez lui dans cinq mois, dès que son année de service sera terminée. « J'aimerais bien rester encore plus longtemps, fait-il savoir. On dit que d'ici deux ans il y aura un État palestinien, et je veux faire partie de ce processus. Je veux dire à mes enfants plus tard que j'étais là, en Palestine, quand on a fondé le futur État palestinien. »

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 38 minutes