Publié sur Actu.co.il
Guidon Levi, journaliste pour les uns, polémiste pour les autres, a été invité à défendre ses idées, identifiées avec la mouvance d'extrême-gauche de l'éventail politique, par le directeur du
lycée Tichon ?Yroni Aleph de Tel-Aviv. (Il s'est notamment illustré en 2007 en s'opposant farouchement aux révélations sur le faux reportage de l'enfant Al-Dura). En effet, une habitante du
village d'Ofra, en Judée-Samarie, Mme Gold, s'est sentie personnellement visée par les propos tenus dans un article du journaliste.
Cet événement, passé inaperçu dans la presse, a été relevé par le site d'Aroutz 7. Mme Gold, ex enseignante et directrice de la maison pour tous de son village, s'est sentie interpellée par un
article intitulé « Le colon, quel est son but ?». Elle résume ce qu'elle a retenu de son article: « Il prétend décrire le bourrage de crâne subi par les jeunes des villages juifs de
Judée-Samarie. Il nous accuse de les empêcher de penser par eux-mêmes, et de leur imposer arbitrairement notre vision politique. »
Elle explique que cette démonstration n'a pas été le déclic qui l'a poussée à réagir: « Quelques jours plus tard, voici qu'il écrit un autre article, intitulé cette fois » Un bon professeur
« , dans lequel il ne tarit pas d'éloges pour le directeur du Tichon ?Yroni Aleph de Tel-Aviv, qui soutient le militantisme d'extrême gauche qui trouble l'ordre public tout près de chez
nous, et qui se déclare opposé au service militaire là où il faut être en contact avec des Arabes. »
Elle s'est décidée alors à s'emparer de son stylo pour envoyer une lettre à Lévi, lui demandant pourquoi dans ce cas, empêcher les jeunes de penser en leur imposant un point de vue politique ne
le dérangeait pas. Après un échange épistolaire entre l'enseignante de Judée-Samarie et le journaliste, le directeur du lycée concerné les a invités à prendre la parole devant les élèves de son
établissement.
Quelque peu décontenancée par cette offre, elle a décidé d'y répondre positivement, bien qu'elle s'attendît un peu à se retrouver dans un environnement hostile, ne serait-ce qu'au niveau des
idées. Elle raconte avoir été agréablement surprise par l'attention que portaient les élèves au débat, et par la correction de ses hôtes qui lui ont permis de s'exprimer sans l'interrompre. « Ils
avaient l'air heureux qu'on leur apporte enfin quelqu'un de » là-bas » ».
Elle décrit ensuite brièvement le contenu du débat: « Ils m'ont parlé des droits de l'homme. Je leur ai dit que nous étions aussi des hommes et de surcroît des Juifs revenus vivre et faire
revivre leur terre ancestrale. Ils m'ont dit que la situation sur le terrain allait plus loin que les idéaux, et qu'il fallait tenir compte d'une autre population. »
Elle a soutenu que l'expérience du Goush Katif et de l'abandon de la bande de Gaza à des terroristes était une expérience que tous considèrent aujourd'hui comme désastreuse, et qu'il ne fallait
l'empêcher de se répéter à une échelle beaucoup plus grande, en cherchant toujours à vouloir déplacer spécifiquement les populations juives.
Mais pour elle, l'essentiel était l'ambiance ouverte, l'acceptation d'écouter des idées différentes: « Il n'y a pas eu d'agressivité, ni d'ironie, la discussion était équilibrée. Je ne prétends
pas les avoir convaincus, mais ils sont peut-être conscients qu'il peut exister un autre regard, qu'il ne faut pas nécessairement museler ceux qu'on a tendance à prendre pour ses adversaires. »
par Yéochoua Sultan