Publié sur Actu.co.il
On est bien loin de l'état d'esprit des fondateurs de l'Etat, même s'ils furent tous issus de la pensée socialiste. Le monde universitaire rue dans les brancards depuis que le journal « Maariv »
a révélé que le ministre de l'Education veut instaurer dans les universitaires et instituts académiques des heures obligatoires « d'Histoire du Peuple juif et du Sionisme ».
L'ex-ministre de l'Education, Youli Tamir, elle qui avait tenté d'introduire dans les programmes scolaires l'étude de la « Nakba » palestinienne, s'oppose par contre totalement à cette initiative
de son successeur, estimant « qu'il s'agit d'une intention inadmissible », « que le gouvernement n'avait pas le droit de fixer les programmes universitaires »?et que « ces cours amèneront la
polémique plus qu'ils ne relieront les Israéliens à leur passé » !!!Le Professeur Eli Zamsky, Président de l'Institut « Ah'va », attribue cette idée « aux régimes politiques les plus obscurs
».
Ce furent deux enseignants de ce même Institut qui avaient récemment lancé un appel à tous les enseignants de littérature du pays afin qu'ils introduisent des poèmes palestiniens sur Jérusalem
dans leur programmes. Cette décision du ministre a été prise dimanche lors du Conseil des ministres qui s'est tenu à Tel-Haï, et lors duquel le Premier ministre a présenté son programme
concernant la Préservation des sites du Patrimoine Juif en Israël.
Le plan du ministre de l'Education, qui va dans le même sens, est déjà à un stade bien avancé dans les services du ministère.
Le Prof. Yossi Ben Artzi, doyen de l'Université de Haïfa, met en relation cette décision avec celle d'introduire le Caveau des Patriarches et le Tombeau de Rachel dans la liste des sites à
préserver : « La définition que donne le gouvernement au sens du mot ?patrimoine' est problématique dans un pays où vivent plusieurs nationalités et religions, et cette vision est unilatérale et
à courte vue.
Le Patrimoine d'Eretz Israël n'est pas seulement juif et sioniste, mais également chrétien et musulman » !!!
De son côté, le Président de l'Union des Etudiants israéliens, Boaz Toporovsky, critique aussi cette initiative, déclarant « que les politiques ne doivent pas intervenir dans le choix des
matières à étudier dans les universités, et si le gouvernement considère à juste titre que les connaissances de la jeunesse sont largement déficientes dans le domaine de l'Histoire du Sionisme,
qu'il impose des cours dans les écoles mais pas dans les universités ».
Autre son de cloche bienvenu, celui du Prof. Ouriel Reichman, Président du Centre Interdisciplinaire de Herzliya, qui voit dans cette décision « un pas positif et nécessaire, mais dont la mise en
?uvre devrait être faite en collaboration avec les établissements universitaires plutôt que par contrainte ». De même, la députée Youli Shmouelov-Berkovitz (Kadima), soutient le projet, estimant
« qu'il n'y avait-là aucune ingérence du gouvernement dans la liberté académique ».
par Shraga Blum
