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Blog : Michelle Goldstein

Des immeubles sur le lieu de sépulture du Gaon de Vilna

Des immeubles sur le lieu de sépulture du Gaon de Vilna
Yael Ancrivendredi
24 août 2007 - 00:02



Un nouveau projet de construction de résidences, qui a commencé à Vilna, provoque la colère de la communauté juive de la ville. Selon cette dernière le projet va voir le jour sur les ruines de l'ancien cimetière juif et ouvre ainsi les plaies encore mal cicatrisées de ceux qui ont vu périr plus de 200.000 Juifs de la ville pendant la Shoah.
« C'était un endroit vraiment particulier, » affirme Mordekhaï Gurwicz, âgé de 84 ans, en marchant lentement sur le terrain du cimetière de Snipiskes, vieux de 600 ans, et appelé en Yiddish Shipishok. Il s'agit du cimetière où fut inhumé le rabbin Elihayou ben Shlomo Zalman, plus connu sous le nom du Gaon de Vilna, en 1797, mais son cercueil a été déplacé entre temps.
Gurwicz se remémore de son emprisonnement au ghetto de Vilna pendant la Seconde guerre mondiale, sa fuite, puis la résistance contre les Allemands et plus lard, à l'époque soviétique, son émigration en Israël.
La Russie des Tsars a fait fermer le cimetière en 1831 et des bâtiments ont déjà été construits sur le terrain. Dans les années cinquante, les autorités soviétiques y ont fait construire un stade et une salle de concert, mais ont permis de déplacer les restes du Gaon de Vilna. Les Juifs de la communauté considèrent que le cimetière est sacré : « Un ancien cimetière juif ça n'existe pas, » a déclaré le grand rabbin de la Lituanie, le rav Haïm Burshtein.
Les entrepreneurs responsables du projet rejettent les arguments de la communauté juive, affirmant qu'il n'est pas certain que le terrain où sera fondé le projet fasse réellement partie du cimetière. Malgré les protestations, la première partie du projet est déjà terminée : une tour d'appartements, surnommée King Mindaugas s'élève déjà de toute sa hauteur.
« Malheureusement le gouvernement lituanien et la municipalité de Vilna ne font pas preuve de sensibilité envers cet important sujet. Cela ne se serait pas passé de la sorte dans un pays d'Europe occidentale, » a ajouté le rav Burshtein.
Sous la pression, le gouvernement lituanien a accepté de fonder une commission chargée d'examiner la question, mais en attendant la construction se poursuit. « Les conclusions de la commission seront publiées avant la fin de l'année, » a affirmé Vilius Kavaliauskas, un conseiller du Premier ministre lituanien, Gediminas Kirkilas. Selon Kavaliauskas, le gouvernement est concerné par ce désaccord et cherche une solution.
En juin, des représentants de la communauté juive ont protesté devant les locaux de l'Onu à Bruxelles et ont menacé de renforcer leur lutte. Même des diplomates occidentaux ont exprimé leur mécontentement : « Tout ce qu'ils demandent c'est que les restes de leurs ancêtres soient conservés. Ce n'est pas naturel de construire sur un cimetière, » affirment des officiels de l'ambassade américaine à Vilna.
Les avis des spécialistes lituaniens sont partagés sur la question de savoir si le projet résidentiel passe dans le terrain du cimetière. Mais pour l'entrepreneur, il n'y a pas de doute : « C'est un scandale artificiel. Il n'y a pas la moindre preuve que sur ces lieux se trouvait un cimetière. Il ne s'agit que d'une évaluation. » Un des principaux responsables de la construction a ajouté qu'aucun ossements humains n'avaient été découverts sur les lieux, mais seulement des ossements d'animaux.
Les appartements construits sont des appartements de luxe, dont le prix est de 4.000 euros le mètre carré. « Lorsque le prix moyen d'un appartement est de plus de 400.000 dollars, qui peut vouloir arrêter une telle construction ? » explique le leader de la communauté juive.
Membre Juif.org





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