Publié sur Actu.co.il
Durant les mois et les années qui suivirent les Accords d'Oslo, deux mythes importants volèrent en éclat, au sens propre comme au sens figuré du terme. Celui selon lequel « des concessions de la
part d'Israël amèneraient les Palestiniens à renoncer à la violence », et d'autre part, celui très souvent avancé par la gauche israélienne selon lequel « les Juifs habitant en Judée-Samarie
étaient les premiers visés par les terroristes palestiniens ».
Dans la vague d'attentats qui suivit la signature de ces accords de « paix », l'un des plus spectaculairement symbolique fut celui perpétré le 4 mars 1996 près du le grand centre
commercial de Tel-Aviv, le fameux Canyon « Dizengoff Center », temple de la société de consommation insouciante tel-avivienne.
Le terroriste du Hamas venu de Gaza avait fait exploser la charge explosive de 20kg qu'il portait sur lui, tuant 13 passants, dont des enfants et des jeunes venus fêter Pourim au Canyon, et
blessant 75 autres personnes dont de nombreux femmes et enfants. Les dégâts matériels infligés aux alentours avaient été estimés à 8 millions de shekels.
Le terroriste avait en fait prévu d'entrer dans le Centre Commercial pour y faire exploser sa bombe, ce qui aurait provoqué un plus grande nombre encore de victimes. Mais à la vue du vigile qui
se trouvait à l'entrée du bâtiment, il avait choisi de rester devant le passage clouté et d'actionner sa charge au moment où les passants traversaient la rue.
Suite à cet attentat, le Premier ministre par intérim, Shimon Pérès, artisan de ces « accords de paix », avait pris la décision de créer le Conseil de Lutte contre le Terrorisme, à la tête duquel
il nomma Amy Ayalon.
Le choc dans la population fut terrible, d'autant que le même jour, plus tôt, un attentat-suicide du Fatah avait fait 19 morts et des dizaines de blessés dans un autobus à Jérusalem. De nombreux
citoyens de la « majorité silencieuse » qui avaient cru en une paix possible avec les Palestiniens suite aux Accords d'Oslo, se heurtaient soudain à la dure réalité d'un terrorisme aveugle et
barbare en plein « processus de paix ».
Cette cruelle désillusion fut sans doute parmi les raisons principales de la défaite de Shimon Pérès aux élections qui suivirent, le 29 mai 1996, face à Binyamin Netanyahou, alors que selon toute
logique, Pérès aurait dû bénéficier d'une large victoire, ayant le vent en poupe suite à l'assassinat d'Ithsak Rabin quelques mois plus tôt.
par Shraga Blum