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Blog : Carnets d'actualitéDeux victoires de gauche1. Deux occasions de se réjouir : le fait est trop rare pour qu'on le boude. La première nous est donnée par le succès de Barack Obama après une bataille qui a duré quatorze mois pour étendre la protection sociale et médicale à la presque totalité de la population américaine. Si le mot « historique » n'est pas ici galvaudé, c'est parce que, depuis un siècle, c'est-à-dire depuis Théodore Roosevelt, aucun président n'avait réussi à vaincre une opposition littéralement déchainée contre tout projet de réforme dans ce domaine. Barack Obama a eu raison de choisir ce combat aux dépens de tous les autres .Son autorité, jugée déclinante depuis quelque temps, s'en retrouve plus rayonnante. Il est désormais disponible pour le reste du monde. Notamment pour affronter l'Israélien Benyamin Netanyahou et ses alliés américains. J'y reviendrai... Une seconde occasion de se rasséréner, c'est la gauche française qui la procure par sa victoire aux élections régionales, qui marque la volonté des électeurs de sanctionner une politique d'un volontarisme trop omniprésent pour demeurer clair. Les diverses composantes de la gauche ont montré qu'elles pouvaient se ressaisir mais rarement une victoire aussi éclatante aura imposé aux vainqueurs de si nombreux devoirs. 2. Pour détourner le courant de son impopularité et masquer l'échec de ses partisans, la seule espérance que pourrait avoir encore Nicolas Sarkozy serait que les gauches rechutent dans leur vicieuse incapacité à se réunir et à s'unir. Mais chacun semble avoir compris qu'après avoir su remporter la victoire sur la droite, les socialistes et leurs alliés vont avoir à remporter une victoire sur eux-mêmes. Tous les signaux d'alarme sont en effet au rouge. La crise est loin d'être derrière nous, le chômage va augmenter, la croissance va diminuer et les mécontentements vont s'accumuler pour se traduire par des mouvements sociaux et des grèves dans un climat dont on ne peut exclure qu'il devienne émeutier. Pour l'opposition de gauche, il va falloir épouser les impatiences tout en gardant jusqu'à la présidentielle de 2012 un sens très difficile des responsabilités sociales d'un côté, nationales de l'autre. Comment faire pour ne pas céder à la tentation du radicalisme révolutionnaire et, pour ceux qui s'y laisseraient entrainer, comment éviter de consolider le redressement du Front national ? Pour ma part, c'est une réelle inquiétude. Il y a des régions où le Front national s'est réimplanté au point d'y acquérir un réel poids politique. Le choix que Marine Le Pen et surtout son père ont fait du thème de l'invasion des immigrés correspond à l'inconscient de trop de Français pour que l'on puisse ne pas en tenir compte. Or les gauches sont loin d'avoir trouvé le langage et les méthodes qui seraient conformes à la justice envers les émigrés et à la sensibilité des problèmes qu'ils posent. 3. Il reste qu'un Français sur deux n'a pas cru devoir voter. En Grèce, les lois de Solon, au VIème siècle avant J-C, faisaient des abstentionnistes des citoyens « inutiles » passibles de la privation de leurs droits civiques. Tocqueville voyait dans cet éloignement de la vie politique l'un des aspects les plus pervers de la démocratie, qui consiste à fabriquer des citoyens pour qui la Cité n'existe pas et qui se confinent dans un univers limité à eux-mêmes ou à leur famille, uniquement préoccupés par des intérêts particuliers. En tout cas, un grand nombre de ceux qui avaient donné la victoire à Sarkozy en 2007 n'ont cru devoir, cette fois, ni le soutenir ni le condamner. Il sera intéressant de savoir comment Nicolas Sarkozy, dont j'ai souligné la semaine dernière la dimension romanesque, jusque là enivré de son parcours, de ses succès et de sa confiance dans sa capacité de séduire et de convaincre, arrivera à conjurer le désastre. Je n'exclus pas, pour ma part, que s'il s'estimait, en 2012, en situation de pouvoir perdre l'élection présidentielle, il renonce par orgueil à l'affronter. 4. Revenons à Barack Obama .Lui-même et son vice-président Jo Biden ont subi tous les affronts imaginables de la part de Benjamin Netanyahou et de sa coalition religieuse. Jamais on n'aura vu les dirigeants d'un Etat se comporter de manière aussi suicidaire. Je ne crois pas que les déclarations lénifiantes sur l'éternelle amitié des nations israélienne et américaines puissent faire oublier aux deux peuples l'irresponsabilité actuelle des dirigeants israéliens. On se demande encore comment un homme comme Benjamin Netanyahou, considéré tout de même, jusqu'ici, comme responsable et lucide a pu se montrer aussi grossier avec le seul homme, Barack Obama, qui était capable d'entraîner presque tous les Etats arabes vers une véritable paix qui garantirait la sécurité de l'Etat juif. La réponse est hélas trop simple : la coalition religieuse d'Israël a décidé qu'il n'y aurait qu'un seul Etat hébreu et que sa capitale serait pour toujours la totalité de Jérusalem. Arguments sur lesquels Netanyahou fonde son intransigeance : depuis « la guerre de Gaza », il y a beaucoup moins d'attentats en Israël ; les Palestiniens sont divisés entre le Hamas islamiste à Gaza et l'Autorité palestinienne à Ramallah ; la majorité des Etats arabes ont bien plus peur de l'Iran que d'Israël. Quant à Obama, la puissante organisation pro-israélienne IPAC, qui se réunit en ce moment à Washington, est supposée l'empêcher d'exercer une répression financière comme celle que Jim Baker avait exercée sous la présidence de Georges Bush père. C'est cette analyse des dirigeants israéliens que Georges Mitchell a rapporté la semaine dernière de Jérusalem à la Maison Blanche. A quoi le général Jim Jones, conseiller spécial pour la Sécurité, a répondu que ces raisonnements ne résisteraient pas au déclenchement d'une troisième Intifada. D'autre part, on ne peut considérer comme négligeable que l'ONU, la Russie et la Chine, l'Union européenne et la Grande Bretagne aient décidé de tout faire pour que le plan de Barack Obama puisse être imposé. D'autant que les principaux Etats arabes concernés ont solennellement déclarés que, sans la paix en Palestine, ils ne pourraient entrer dans une coalition avec les Etats unis contre l'Iran. Barack Obama n'a pas dit son dernier mot. J.D. P.S : On pourra désormais trouver sur mon blog, outre mon éditorial, de courts développements sur des thèmes que je n'aurai pas pu mettre dans l'hebdomadaire, ainsi que des réponses à certaines lettres, critiques ou non, qui me paraitront importantes. Cette semaine, j'ai notamment évoqué l'hommage à Simone Veil.
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