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Blog : DrzzLa culpabilité de l'Occident envers les Juifs après la Shoah : une contre-véritéPar Jean-Charles Chebat, CQ
Un argument central et obsessif de la propagande arabe est que la création d'Israël est le produit du sentiment de culpabilité que les Occidentaux auraient éprouvé après la découverte des camps de concentration. Un argument subsidiaire est que les Arabes ont payé pour effacer ce sentiment de culpabilité.5 ans plus tard il est grand temps de mettre les pendules de l'Histoire à l'heure. Voici pourquoi.
Tout d'abord les Alliés ne se souciaient guère spécialement des Juifs. Lorsque les troupes américaines libérèrent certains camps de la mort, pour leur général en chef, Dwight Eisenhower, le problème était de renvoyer les survivants chez eux. Eisenhower ne concevait pas que les Juifs aient droit à un traitement différent de celui des non-Juifs. Les Juifs polonais devaient retourner en Pologne, les Juifs allemands en Allemagne, etc. Pas question pour lui de les envoyer dans ce qui allait devenir Israël et qui était sous mandant britannique. Les américains n'étaient pas dérangés par l'idée que les Juifs soient renvoyés dans les pays qui venaient de les persécuter et de les massacrer.
Pour Winston Churchill, alors premier ministre de Grande-Bretagne, comme pour son successeur Clement Atlee, pas question non plus de donner un asile aux Juifs rescapés des camps. Les multiples Livres Blancs des années trente étaient encore en vigueur. La politique des britanniques interdisant l'immigration juive dans le territoire sous mandat britannique n'avait pas changé d'un iota : les ports fermés aux Juifs dans les années 30 restaient fermé aux Juifs après la découverte des camps de la mort. L'épisode du bateau Exodus illustre bien l'attitude anti-juive des britannique. Bien plus, les britanniques équipèrent, financèrent, entraînèrent et encadrèrent les armées arabes d'Égypte, d'Irak, d'Arabie et de Jordanie, en particulier la fameuse Légion Arabe. Ils donnèrent aux Arabes une structure politique commune la Ligue sous l'impulsion de leur ministre des affaires étrangères Anthony Eden.
400 officiers britanniques s'enrôlèrent comme volontaires dans les armées arabes pour combattre l'armée d'Israël qui venait de naître pour l'écraser dans l'?uf. Pour les Britanniques, les intérêts pétroliers de Shell et de British Petroleum pesaient beaucoup plus que la culpabilité d'avoir laissé des millions de Juifs se faire massacrer en leur fermant les portes de leur Empire, dont le Canada. Qui oubliera que McKenzie King, premier ministre du Canada durant la guerre, avait dit à propos des Juifs qui voulaient échapper à la Shoah en émigrant au Canada « None is too many!».Voilà pour ce qui concerne les Alliés occidentaux.
Qui de la France' Les Juifs français rescapés des camps et revenus en France trouvèrent le plus souvent leurs maisons occupées par leurs voisins. L'antisémitisme ambiant du régime pétainiste n'avait pas disparu. Après que l'Algérie, alors française, eût été libérée par les anglo-américains et grâce à des commandos de 200 jeunes juifs d'Alger et d'Oran, les lois anti-juives furent maintenues par les Alliés et les français de peur de froisser les sentiments anti-juifs des Pieds-Noirs. Le fait que la police française, la gendarmerie française et la milice française aient collaboré à la déportation des juifs vers la s camps de la mort, souvent au-delà de ce que les nazis leur demandaient n'avait pas généré en France de sentiment de culpabilité, tout au mieux de compassion. Rien qui ait une allure politique.
En Pologne, centre de gravité de la Shoah, où chacun avait vu de ses propres yeux les horreurs des massacres pendant cinq années consécutives, eut lieu le pogrom de Kielce. Des trains ramenant des Juifs rescapés des camps de concentration furent arrêtés par la populace. On en fit descendre les Juifs, maigres, en haillons, désarmés et on les massacra.
En Autriche, les étudiants des universités de Vienne et de Linz firent des Welcome parties à leurs professeurs nazis qui revenaient leur enseigner après avoir servi dans l'armée d'Hitler.
La Suisse ne fut pas de reste. Des milliers de Juifs allemands avaient déposé dans des comptes en banque ce qu'il avaient pu sauver du racket nazi. Après la guerre, le gouvernement suisse confisqua les « biens allemands » déposés dans les banques suisses en compensation des prétendus dégâts causés par des bombardements allemands en Suisse. Or, les autorités suisses savaient pertinemment que ces « biens allemands » étaient des biens de juifs sans doute exterminés par les nazis.
En Belgique, Paul-Henri Spaak, ministre des affaires étrangères qui avait vu de ses propres yeux ses concitoyens juifs de Bruxelles et d'Anvers se faire déporter par les nazis avec la collaboration de la police belge, ne se sentait pas enthousiaste à voter pour la création d'un État juif simultanément avec un état arabe sur le territoire du mandat britannique.
Aucun gouvernement occidental ne fournit d'aide militaire à la jeune et faible armée d'Israël en 1948. Seule et notable exception : la Tchécoslovaquie, qui fournit des mitraillettes, des mitrailleuses et quelques avions. Curiosité de l'Histoire : ces avions étaient des Messerschmidt, assemblés dans une usine tchèque par les allemands pour leurs propres besoins pendant la guerre.
Si Israël fut créé par l'ONU c'est que furent respectés les engagements pris par son ancêtre, la Société des Nations, envers les Juifs. Les Alliés votèrent en faveur du partage du territoire du mandat britannique à la notable exception de la Grande-Bretagne qui s'abstint pour ne pas offenser les pays arabes riches en pétrole. Aujourd'hui, la propagande arabe, ingrate envers les protecteurs britanniques accusent les britanniques d'avoir aidé à la création d'Israël. C'est l'inverse qui est vrai. Quid des arabes dans cet épisode' Comme le monde occidental, le monde arabe s'est fermé devant les massacres de la Shoah en empêchant que les Juifs trouvent refuge dans les pays de la Ligue arabe. Pire, ils faisaient pression pour que se ferment hermétiquement les portes devant ceux que les nazis destinaient aux camps. L'attitude pro allemande ne s'est jamais démentie ni pendant ni après la seconde guerre mondiale.
Les partis politiques égyptien, syrien et irakien qui ont dominé le Moyen-Orient arabe étaient directement inspirés des nazis. Après la guerre, donc après la découverte des camps de la mort, des centaines de nazis y ont trouvé refuge et y ont formé policiers, tortionnaires et propagandistes. Le mufti de Jérusalem, oncle de Yasser Arafat, fut pour Hitler un allié précieux qui non seulement servait la propagande nazie mais recrutait les musulmans du Moyen-Orient et d'Europe. Lorsque les troupes allemandes du maréchal Rommel avançaient victorieuses de la Tunisie vers la Libye, elles étaient toujours précédées de l'enthousiasme des populations locales. Cela allait de pair avec persécutions et massacres de Juifs dans ces pays. Pour mémoire : en 1941, le pogrom de Bagdad, le pogrom d'Alexandrie, les pogroms de Tripoli en 1945 et 1947, celui d'Aden en 1947. Encore aujourd'hui la presse arabe est remplie d'éditoriaux admiratifs envers Hitler. On regrette sa défaite militaire sans laquelle le « problème juif »aurait été résolu.
Alors, je dis doublement: Non, Israël n'est pas le fruit de la culpabilité occidentale. Non, les gouvernements arabes ne sont ni neutres ni innocents. Souvenons-nous en en ce jour de Yom HaShoah avant que nous nous réjouissions de Yom Hatsmaout.
Note sur l'auteur de l'article :
Le Professeur Jean-Charles Chebat, Ph. D. (sociologie), enseigne à l'HEC Montréal. Ces recherches sont souvent réalisés avec des équipes multidisciplinaires et ont été publiés dans des revues prestigieuses et très diversifiées. La production académique du professeur Chebat est imposante par le nombre d'articles de revues scientifiques, de livres et de chapitres de livres, dont certains traduits en plusieurs langues. Nombre de ses articles sont des classiques, inclus dans les syllabus d'universités à travers le monde occidental. Ses travaux ont eu et continuent d'avoir un impact sur de nombreuses disciplines comme le montrent les nombreuses citations de ses travaux dans des revues très variées et le nombre et la variété des revues scientifiques qui l'ont accueilli à leurs comités de rédaction. En février 2010 il est lauréat du prix du meilleur article de l'American Society of Business and Behavioral Sciences (ASBBS), dans la catégorie problématique multiculturelle.
Le professeur Chebat a reçu huit prix pour ses recherches (Best paper awards) ainsi que de nombreux prix au Canada, aux États-Unis et en Europe. Il fut élu président de l'Académie I de la Société Royale du Canada et vient de recevoir le titre de Chevalier de l'ordre National du Québec, la médaille Sir John William Dawson de la Société royale du Canada et un doctorat honoris causa de l'université de Rennes 1
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