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Blog : 613 Camp - La Brigade JuiveISRAEL GAZA EXCLUSIF - Interview EXCEPTIONNEL : Amjad Rafeeq Shihab, université Al-Kuds : "La bande de Gaza a été perdue à une vitesse qui a choqué beaucoup de monde."Si le Hamas réussit à stabiliser les choses, à maintenir le calme, à relancer les activités économiques de base, il gagnera encore en crédibilité.
Le Fatah n'arrive pas à payer les salaires de l'administration palestinienne. Celle-ci compte 126000 fonctionnaires, dont 4/5 sont du Fatah. Et qui ne touchent plus rien depuis des mois. C'est l'une des raisons aussi du succès du Hamas à Gaza. Enfants terroristes du Fatah Puis du Hamas... Aucune différence pour Israel L'université Al-Kuds est située à Abu-Diss, territoire palestinien autonome, faisant face à la vieille ville de Jérusalem. Elle est née, dans les années 80, en tant qu'Institut universitaire, de la volonté de quelques intellectuels de Jérusalem-est. Soutenu financièrement par le Koweït, l'Institut s'est développé pour devenir une université dans toute l'acception du terme. 8400 étudiants, aujourd'hui, dont 22% de Jérusalem-est, près de 18% de Hébron et le reste venant des différentes agglomérations de la Cisjordanie. Amjad Rafeeq Shiab y enseigne les sciences politiques. C'est un proche de l'ancien premier ministre Abû Allah. Au lendemain de la constitution du gouvernement d'union nationale, suite aux accords de la Mecque, il avait pronostiqué, ici même, que ce gouvernement ne tiendra pas la route, tant les divergences entre Fath et Hamas étaient profondes. Mati Ben-Avraham : Une page est tournée, dirait-on' Amjad Rafeek Shiab : Oui, et en ce sens décréter l'état d'urgence dans la bande de Gaza est étonnant. Une telle mesure se proclame quand on a les moyens de rétablir l'ordre. Or, le Hamas a pris le contrôle de cette partie des territoires autonomes. Il a saccagé tous les symboles de l'Autorité palestinienne: le siège de la présidence, les bureaux des forces préventives, de la police. Et je pense que, aujourd'hui, la lutte entre le Fatah et le Hamas, c'est une lutte entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Le Fatah, à l'heure présente, se préoccupe de sauver les meubles en Cisjordanie. La bande de Gaza a été perdue à une vitesse qui a choqué beaucoup de monde.
MBA : Comment expliquez-vous l'effondrement des forces de sécurité? Amjad Rafeek Shiab : La prise de contrôle des points stratégiques du Fatah par le Hamas montre qu'il y avait un problème interne au Fatah, qui a trait tout d'abord aux dirigeants. Mohamed Dahlan est une grande déception. Il a disparu depuis quelques jours, après avoir envoyé sa femme et ses enfants au Caire. Son adjoint, Rachid Abû Shabak, est introuvable. Du coup, les hommes se sont retrouvés sans commandement. Ils se sont retranchés dans leurs bases car l'ordre de riposter, de se battre n'est pas venu! De plus, même si les forces de sécurité étaient supérieures en nombre, près de 40000, elles étaient loin d'égaler celles du Hamas qui comptent 7000 hommes environ. Mais 7000 hommes bien mieux armés, mieux entraînés, bien nourris, avec une idéologie chevillée au corps et strictement disciplinés. Côté Fatah, les rivalités entre les différents services de sécurité ? pas moins de 14 ? ont empêché toute cohésion. Et de plus, les hommes des forces de sécurité n'étaient plus payés depuis plusieurs mois. Selon des informations vérifiées, sur les 20000 fusils d'assaut dont disposaient les policiers et soldats, les 2/3 avaient déjà été vendus au Hamas, uniquement pour assurer la subsistance de leurs familles. Un autre point qui a compté dans cette déroute : une complicité certaine entre la branche armée du Fatah et les brigades d'El-Aqsa, celles-ci ayant manifestement observé une neutralité sur le terrain. Par ailleurs, la manière dont le Hamas a réussi son coup de force démontre qu'il bénéficie d'une assise populaire. Et si le Hamas réussit à stabiliser les choses, à maintenir le calme, à relancer les activités économiques de base, il gagnera encore en crédibilité. Et il n'est pas impossible, alors, que ce modèle inspire des mécontents de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie.
MBA : Parlons-en de la Cisjordanie, quel est le rapport des forces' Amjad Rafeek Shiab : Pour l'instant, le Fatah domine la situation. La branche armée du Hamas est quasi-inexistante. Quelques poches à Jenine ou Naplouse, c'est tout. Mais si l'Autorité palestinienne continue à perdre de sa crédibilité, si elle continue à donner l'image de dépendre des Etats-Unis ou d'Israël, elle risque de donner des idées à l'opposition. A mon sens, l'Autorité palestinienne doit se consacrer à résoudre tous les dossiers en suspens, comme par exemple celui de la corruption des grands dirigeants du Fatah. Autre point épineux : le Fatah n'arrive pas à payer les salaires de l'administration palestinienne. Celle-ci compte 126000 fonctionnaires, dont 4/5 sont du Fatah. Et qui ne touchent plus rien depuis des mois. C'est l'une des raisons aussi du succès du Hamas à Gaza. Qui a encore envie de se battre pour une idéologie qui a fait faillite' Pour des promesses non tenues' Pour une paix qui n'arrive pas' Le Hamas, lui, présente des solutions. Il est actif sur le terrain, mettant à profit les faiblesses des dirigeants du Fatah, y compris Abû Mazen.
MBA : Comment le président est-il perçu par la rue palestinienne' Amjad Rafeek Shiab : Mahmoud Abbas n'a pas réussi à s'imposer. Il est faible. Son entourage décide à sa place. Il manque de caractère. En ce, il incarne la faiblesse de l'Autorité palestinienne. Il a, certes, été élu à une forte majorité, mais son incapacité à résoudre les questions et de paix et d'intendance, fait que aujourd'hui le palestinien de la rue souhaite son départ. De plus, il se dit de plus en plus que Yasser Arafat n'aurait jamais permis la séparation de fait entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Un point de plus en défaveur du président. Tenez, l'un des grands reproches adressé à Mahmoud Abbas a trait à ses déplacements incessants à l'étranger. En clair, il n'était jamais là quand la situation l'exigeait. Au moindre problème, il devait s'en aller quérir de l'aide à l'étranger. Je me souviens qu'un jour Ariel Sharon lui a dit ? Mais reste donc ici, car c'est ici que ça se passe.?
MBA : Revenons aux salaires impayés des fonctionnaires. Depuis 1994, l'Autorité palestinienne a perçu plus de dix milliards de dollars de la communauté internationale. Où est passé l'argent' Amjad Rafeek Shiab : Depuis l'instauration de l'Autorité palestinienne, disons de 1994 à la 2ème Intifada d'El-Aqsa, il est reconnu que la corruption au sein de l'Autorité palestinienne a été énorme. Ce qui a créé une caste de nantis tandis que la population ne touchait aucun dividende des accords conclus avec les israéliens. Le niveau de vie de la population n'a pas suivi. D'où une fracture sociale, avec d'un côté ceux qui ont bénéficié de cette corruption et de l'autre une classe dont la précarité s'accentuait. Ce qui, au fil du temps, a fait le jeu des mouvements fondamentalistes. Le Hamas a ainsi développé un réseau d'entraide sociale, un réseau éducatif qui ont pallié les manquements de l'Autorité palestinienne. Principalement dans la bande de Gaza. En Cisjordanie, les tentatives du Hamas n'ont pas pris parce que, ici, le niveau de vie est quand même plus élevée qu'à Gaza. Donc, il ne peut développer une même assise. Ce qui laisse un avantage au Fatah. Il faut relever aussi que la présence active de l'armée israélienne en Cisjordanie a contré les visées du Hamas. Autre indicateur intéressant : les élections dans les universités de Cisjordanie témoignent de l'assise populaire du Fatah par rapport au Hamas. Mais encore une fois, le Fatah doit rapidement apporter des réponses concrètes aux problèmes de la société ici, pour éviter tout débordement.
MBA : Dernière question : Mahmoud Abbas est faible, vous l'avez souligné, mais j'ai entendu dire, du côté de Ramallah, que ni l'Egypte, ni les Etats-Unis, ni Israël ne l'ont beaucoup aidé?Des engagements n'ont pas été tenus : allègement des barrages routiers, mécanisme alternatif d'assistance financière, entre autres.
Amjad Rafeek Shiab : Tout à fait. Mais le fond du problème est ailleurs. Le gel de l'aide financière à l'Autorité palestinienne, au lendemain de la victoire du Hamas aux élections législatives de janvier 2006, n'a profité qu'au Hamas lui-même. Depuis lors, le niveau de vie de l'écrasante majorité des fonctionnaires s'est sensiblement dégradé du fait qu'ils relèvent du Fatah. C'est eux que le boycott a pénalisés. Le Hamas n'a pas été touché. Il reçoit de l'argent de différentes sources. Ce qui lui a permis d'entretenir une véritable armée et, surtout, de poursuivre ses activités sociales, de les développer même. C'est bien pour cela que le Hamas n'a pas insisté, qu'il n'a pas cherché de compromis. Le temps ne pouvait que jouer en sa faveur. Plus spécifiquement, il est certain que les incursions de l'armée israélienne, les bombardements n'ont guère joué en faveur de Mahmoud Abbas et que les Etats-Unis sont restés en de ça de l'aide, tant financière que militaire qu'ils pouvaient lui apporter. D'une manière générale, je dirais que la communauté internationale n'a rien tenté de tangible pour soutenir les palestiniens modérés face à l'intransigeance du Hamas. Par Mati Bne Avraham à Jérusalem Pour Israelvalley.com | Membre Juif.org
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