Blog : Ragazou

By ELIAS LEVY, Reporter (CJN)

 

?Je suis persuadé que si l'État d'Israël disparaissait un jour de la carte du monde, on inaugurerait, en guise de souvenir, une Place d'Israël dans chaque capitale occidentale. 

 

On a bien commémoré en grande pompe le souvenir des 6 millions de Juifs exterminés par les nazis à Auschwitz..

 

Je ne veux pas être trop dur, mais j'ai l'impression que le monde est beaucoup plus enclin à commémorer des Juifs morts que des Juifs vivants.

 

Aujourd'hui, on dénigre avec véhémence Israël, un pays qui incarne avec force la survie du peuple juif. Quelle ironie de l'Histoire!?

 

Le juriste israélien Meir Rosenne, conseiller juridique du gouvernement de Menahem Begin, rédacteur du Projet de Traité de paix israélo-égyptien, ex-Ambassadeur d'Israël aux États-Unis et en France et ancien président mondial des Bonds d'Israël, est outré que les pays occidentaux, l'Amérique de Barack Obama et l'Union Européenne en tête, prodiguent des ?conseils amicaux judicieux' à l'État d'Israël chaque fois que celui-ci réaffirme sa souveraineté sur son territoire national.

 

?Les Israéliens ont été abasourdis par le langage tonitruant que des membres de l'administration Obama ont employé dernièrement à l'endroit d'Israël. Une rhétorique à laquelle les Israéliens n'étaient pas du tout habitués, dit-il.

 

Les Améri­cains n'ont jamais utilisé un langage aussi décapant quand ils sermonnent leurs ennemis, notamment la Corée du Nord et l'Iran.

 

Les Israéliens déplorent que la controverse suscitée par l'annonce de la construction de 1600 nouveaux logements dans un quartier de Jérusalem ait relégué au second plan le brûlant dossier iranien et la menace lancinante que le régime islamiste de Mahmoud Ahmadinejad fait peser sur le monde avec ses velléités nucléaires.?

 

D'après Meir Rosenne, la position adoptée par l'administration Obama dans le dossier israélo-palestinien rend encore plus difficiles les négociations entre les deux parties.

 

?Barack Obama est en train de com plexi fier davantage la dynamique des négociations entre Israéliens et Palestiniens. Israël négocie avec les Palestiniens depuis vingt ans. Pourtant, durant ces deux décades de pourparlers, les Palestiniens n'ont jamais exigé qu'Israël cesse les constructions en Cisjordanie et à Jérusalem.

 

Or, si aujourd'hui les États-Unis demandent expressément au gouvernement de ­Benyamin Netanyahou de mettre un terme aux constructions à Jérusalem, capitale nationale d'Israël, il est certain que les Palestiniens ne pourront pas demander moins que les Américains.?

 

La ?Vieille Europe, atrophiée politiquement et condescendante his to rique ment', n'a aucune ?leçon de morale' à donner à Israël, renchérit cette figure marquante du Likoud et de la droite israélienne.

 

?Côté moral, je ne comprends pas pourquoi des pays européens qui n'arrivent pas à régler leurs propres problèmes politiques s'immiscent dans les affaires d'Israël. Alors que pour l'Union Européenne, le Quartet et les États-Unis, le pro blème du Moyen-Orient est avant tout un pro blème de politique étrangère ou de réserves énergétiques, pour Israël, c'est un problème existentiel.

 

Aujourd'hui, Israël est le seul pays, parmi les 192 pays membres des Nations Unies, menacé de destruction. Je ne vois pas la communauté internationale s'émouvoir beaucoup quand Ahmadinejad claironne sans la moindre gêne qu'il a la ferme intention d'annihiler Israël. À l'époque, personne n'a cru Hitler.

 

Après la Shoah, les dirigeants des nations occidentales se sont contentés de déclarer candidement: ?On ne savait pas!? Désormais, ils ne peuvent plus dire ça alors qu'ils con statent impavides que l'Iran veut se doter de l'arme nucléaire non pas pour des raisons stratégiques dissuasives, mais pour en faire un ?bon usage' contre Israël et le peuple Juif.?

 

D'après Meir Rosenne, l'Union Européenne n'a ?aucune crédibilité? pour jouer un rôle de premier plan constructif dans le processus de négociations israélo-palestinien.

 

?Les Israéliens n'ont pas oublié qu'en 1979, quelques mois après qu'Israël et l'Égypte aient signé un Traité de paix, les pays européens ont adopté à l'unanimité, à Venise, une résolution condamnant la signature de ce Traité, les Européens arguant alors que les Israéliens et les Égyptiens avaient totalement négligé les aspirations politiques des Pa lestiniens.

 

Une déclaration ignoble qui disait aux signataires de cet accord de paix historique: ?Vous n'avez pas le droit de faire la paix parce que vos cimetières militaires ne sont pas assez remplis!? Le cynisme le plus pathétique à son paroxysme!?

 

Meir Rosenne est aussi très critique à l'endroit de la politique moyenne-orientale du président Barack Obama.

?Je crois que l' administration Obama ne connaît pas bien le Moyen-Orient. Sa politique de la main tendue envers les ennemis d'Israël a pour résultante d'encourager les extré mistes islamistes dans leur guerre de Djihad contre l'État d'Israël.?

 

L'ancien conseiller juridique de Menahem Begin n'est pas très optimiste en ce qui a trait aux perspectives d'avenir du processus de paix israélo-palestinien.

 

?Palestiniens et Israéliens savent très bien qu'ils devront cohabiter sur le même terroir pour les siècles à venir. C'est dans l'intérêt des deux parties de trouver un compromis. La majorité des Palestiniens ne sont pas très sionistes, mais il veulent mener une vie normale.

 

Or, la vie qu'ils mènent aujourd'hui n'est pas normale. Depuis 2006, le mouvemernt terroriste islamiste Hamas régente la destinée d'une partie du peuple palestinien.?

 

Israël ne peut pas forcer les Palestiniens à négocier la paix, ajoute-t-il.

 

?Les Palestiniens ont décidé de ne pas reconnaître Israël en tant qu'État juif, ce qui a été reconnu dès 1947 par les Nations Unies. Ils s'entêtent à reconnaître Israël comme un état de fait dont l'exi stence n'a aucune légitimité.

 

Beaucoup de pays occidentaux exhortent Israël à négocier avec le Hamas, dont  la Charte, adoptée en 1988, stipule très clairement que le principal but de cette orga nisation terroriste est de détruire l'État d'Israël. 

 

Quant à l'article 8 de cette Charte, il dit textuellement: ?Il faut tuer les Juifs'. Connaissez-vous un pays au monde qui accepterait de négocier sa propre destruction avec une organisation qui a comme but la liquidation de son interlocuteur'?

 

In an interview, Israeli law expert Meir Rosenne gives his view of the difficulties involved in Israel's current relations with the United States and the European Union.