Blog : Ragazou

 par Gari/armenews

 

TURQUIE

 

Le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu, s'en est pris une fois encore à la politique israélienne au Moyen-Orient, confirmant la détérioration des relations entre IsraPel et la Turquie, qui passait pour être le plus fidèle partenaire musulman de l'Etat hébreu dans la région.

 

"Si Israël adopté une politique agressive, la Turquie devra en prendre compte », a déclaré le 4 mai le chef de la diplomatie turque cité par le quotidien arabe Al-Hayat. "Nous ne resterons pas indifférents face aux attaques d'Israël contre la population palestinienne innocente » a indiqué M. Davutoglu, ajoutant :

 

« "Ce qui compte pour nous, ce sont les objectifs, et non la relation pour elle-même. Si l'objectif est la paix, alors nous ferons notre possible pour maintenir de bonnes relations avec toutes les parties ».

En avril, lors d'une visite officielle en France, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait désigné Israël comme la « menace principale pour la paix" dans la région, une menace plus importante selon lui que l'Iran, contre lequel le président français, comme ses pairs occidentaux, cherchait vainement l'appui d'Ankara dans la perspective de sanctions contre le régime iranien, suspecté de développer un programme nucléaire à des fins militaires.

 

M. Davutoglu a justifié implicitement de telles déclarations : « Lorsque la politique d'Israël était fondée sur le dialogue et la diplomatie en vue de la paix, alors nos relations étaient bonnes, mais en 2008, cela a changé après que " les Israéliens ont attaqué la bande de Gaza. " 

 

"La Turquie est opposée aux tensions militaires dans la région. Il y a cinq ans, nous avons assisté à une guerre au Liban, puis dans la bande de Gaza et nous ne voulons pas voir se répéter ce scénario » a ajouté M. Davutoglu qui a par ailleurs exhorté Israël à reprendre les pourparlers de paix avec la Syrie, que l'Etat hébreu a récemment accusé d'avoir fourni aux milices du mouvement Hezbollah du Liban des missiles Scud.

 

La Syrie dément de telles allégations, et accuse Israël de vouloir raviver les tensions dans la région. Les négociations officieuses engagées entre la Syrie et Israël sous l'égide de la Turquie en 2008 semblent dans l'impasse.

 

« Notre région traverse hélas une période de turbulences. En 2008, des négociations étaient en cours sur le volet israélo-palestinien et sur le volet israélo-syrien. Mais actuellement, ces pourparlers sont suspendus ce qui rend cette période incertaine et dangereuse », a indiqué M.Davutoglu qui a appelé les Israéliens à cesser de violer l'espace aérien et les eaux territoriales du Liban.

 

Si Israël choisit de suivre le « chemin de la paix et des négociations,... et exprime la volonté concrète d'entamer des pourparlers de paix indirects avec la Syrie ..., alors la Turquie sera heureuse de l'aider dans ce processus, comme elle l'a fait avant », a déclaré par ailleurs le ministre turc au quotidien financé par des capitaux saoudiens mais basé à Londres. 

La Turquie a parrainé des pourparlers de paix préliminaires entre Israël et la Syrie en 2008, mais les discussions ont été interrompues lorsque Israël a lancé une offensive dévastatrice de 22 jours contre la bande de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009, qui devait par ailleurs affecté durablement les relations entre Ankara et l'Etat hébreu.

 

Dans l'un de ces coups d'éclat dont il est coutumier, M. Erdogan avait claqué la porte d'un débat en marge du Forum économique mondial de Davos en janvier 2009, après avoir apostrophé le président israélien Shimon Pérès en ces termes : « Vous savez bien comment tuer des gens !

 

" Les tensions se sont aggravées après que le vice-ministre israélien Danny Ayalon eut convoqué l'ambassadeur turc Oguz Celikkol en janvier 2010 pour protester contre une émission télévisée accusée d'incitation à l'antisémitisme.

 

La Turquie s'était sentie humiliée par la façon dont le diplomate turc avait été traité, et l'affaire s'était tassée au prix d'une lettre d'excuse des autorités israéliennes qui a été jugée satisfaisante par la partie turque.

 

Mais tandis que la Turquie se rapproche de l'Iran, ses relations avec Israël n'ont cessé de se dégrader, comme l'a confirmé il y a quelques mois le refus d'Ankara d'inviter les militaires israéliens à des man'uvres avec des forces de l'Otan sur le territoire turc.