Blog : Drzz

Dekbafile vient de publier un rapport exclusif dans lequel on apprend que Barak Obama a téléphoné à Binyamin Netanyahu, lundi 3 mai, car il sentait devoir le rassurer de son soutien inconditionnel sur la politique nucléaire de l'Etat d'Israël. La conversation a duré vingt minutes.

 

La raison de cet appel téléphonique, qui est confirmé par une source haut placé de l'administration Obama, tient en plusieurs points.

 

Au cinquième jour de la conférence sur la non prolifération nucléaire, qui se tient pendant tout le mois de mai à New York, les cinq membres permanents du conseil de sécurité (Etats Unis, Chine, France, Russie et Grande Bretagne) ont signé l'engagement de faire respecter dans sa totalité la résolution de 1995 de l'ONU sur un Moyen Orient dénucléarisé (autrement dit, obliger Israël à se défaire de sa force nucléaire). Ils ont également poussé l'Inde, le Pakistan et Israël, non adhérents, à ratifier le traité de non prolifération nucléaire.

Cette décision ne pouvait surprendre personne, bien que les Etats Unis avaient comme objectif principal de traiter de la situation nucléaire de l'Iran, car l'Egypte, qui préside le groupe des 118 pays non alignés, a fait circuler dans les couloirs de l'ONU, avant et pendant les débats, une note de travail qui demande l'application immédiate de la résolution de 1995, et demande la tenue d'une conférence en 2011, avec la participation d'Israël, pour éliminer le nucléaire de la région. Cette note de travail a pris un tournant plus dramatique encore quand les bruits de couloirs ont fait état de la collaboration entre les Etats Unis et l'Egypte pour démanteler l'arsenal nucléaire israélien.

 

L'ambassadeur d'Egypte à l'ONU, Maged Abdel Aziz, expliqua lors de sa prise de parole que l'acceptation d'Israël de renoncer à sa force nucléaire était indispensable pour renforcer le traité de non prolifération, qui était pour l'instant inefficace du fait qu'il ne s'applique pas à tous les états.

L'ambassadeur du Koweït, Mansour al-Otaibi, ajouta que le refus d'Israël de signer le traité, « retire toute possibilité d'application et d'universalité de ce traité ». Il appela ceux des pays signataires du traité qui fournissent des matériaux et composants pour le nucléaire israélien, de suspendre toute leurs livraisons à Israël. « L'Agence Internationale pour l'Energie Atomique devrait cesser toute coopération avec Israël tant que ce dernier n'aura pas accepté de signer le traité. » a-t-il ajouté.

 

L'ambassadeur Syrien, Bashar Ja'afari, a ouvertement accusé plusieurs pays de fournir à Israël son arsenal militaire, et a encouragé la conférence à demander aux membres du traité de non prolifération s'ils entendent « prendre des sanctions contre Israël qui refuse de signer le traité ».

Ces messieurs sont restés étrangement silencieux sur les deux autres pays non signataires, le Pakistan et l'Iran. Ceux là ne sont probablement pas concernés par la notion de double standard qu'ils dénoncent.

 

L'encre n'était pas encore sèche sur l'engagement d'appliquer la résolution de 1995 que les Etats Unis ont indiqué que sa mise en pratique ne pourrait se faire immédiatement. Il y avait là de quoi troubler n'importe quel diplomate, Netanyahu en tête, d'autant que Hillary Clinton venait de déclarer au New York Times, sans plus de précision, que « les Etats Unis sont prêts à prendre les mesures pratiques pour nettoyer le Moyen Orient de toutes armes de destruction massive », alors que ses propos visaient exclusivement l'Iran.

 

Obama a donc senti le besoin pressant de rassurer Netanyahu, car il devenait évident que si ce dernier pouvait avoir l'impression que l'administration américaine faisait marche arrière sur son soutien à l'armement nucléaire Israélien, Obama pouvait dire bye bye aux négociations indirectes de paix que Georges Mitchell a officiellement lancé ce dimanche.

 

Pour terminer, le retrait de l'accord d'Obama à Israël sur sa politique nucléaire, dont la politique de main tendue aux arabes s'est soldée jusqu'à présent par l'hostilité du congrès jusque dans son propre parti, par la haine du peuple israélien, et par la méfiance de son électorat juif traditionnellement démocrate, sans qu'il ait réussir à gagner la confiance du monde arabe, aurait été immédiatement interprété par ces derniers comme la fin du soutien inconditionnel des Etats Unis à Israël.

 

Obama a également promis à Netanyahu, lors de cette conversation téléphonique, que tout accord sur le dossier nucléaire avec l'Egypte, ou avec n'importe quel autre pays, stipulera clairement qu'il ne sera pas demandé à Israël de modifier ses choix en matière de défense nucléaire, tant qu'un accord de paix solide ne sera pas signé avec ses voisins, et tant que la région aura encore des armes conventionnelles et de destruction massive.

 

La promesse conviendra peut être à Gabriela Shalev, l'ambassadeur israélien auprès de l'ONU, qui rappelle justement aux cinq membres permanents du conseil de sécurité que le seul danger de la région, que ce soit pour Israël mais aussi pour de nombreux pays arabes, se trouve du coté de l'Iran, (contre qui les sanctions ont encore été adoucies et retardées, comme nous l'avons prévu depuis longtemps sur drzz.info), et que « lorsque le Moyen Orient sera une région ou Israël n'est plus menacé, on pourra reparler de traité de non prolifération ».

 

Elle est moins bien accueillie, cette promesse, dans les cercles du pouvoir israélien, qui croit être dans un mauvais rêve à l'idée que les Etats Unis discutent du nucléaire israélien avec L'Egypte.

 

Devait on attendre de la France (et de l'Europe), qui interdit et censure tout débat sur l'antisémitisme au sein des peuples immigrés de sens mahométans, comme elle a longtemps censuré tout débat sur l'antisémitisme au sein des peuples européens en faisant porter le chapeau aux seuls dirigeants nazis et aux collabos, devait on attendre de la France (et de l'Europe) qui vote à L'ONU les résolutions anti israéliennes, qu'elle se soucie de la sécurité d'Israël en cas de désarmement nucléaire ?