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Blog : Ragazou

Un accord de paix israélo-palestinien ne réglera pas tout

La Tribune (Sherbrooke, Qc)
Répliques, vendredi 30 avril 2010, p. 17

 

Un accord de paix israélo-palestinien ne réglera pas tout

 

La centralité du conflit israélo-palestinien dans les relations entre le monde musulman et l'Occident est une idée reçue aussi tenace que creuse. En témoigne l'analyse de Mme Dany Grondin qui soutenait, en éditorial de La Tribune de lundi, que les politiques du gouvernement israélien attisent l'islamisme et exacerbent les différends entre les mondes occidental et arabo-musulman, mais faisait l'économie d'étayer ces vues de l'esprit.

 

Et pour cause, car pour les islamistes, ce ne sont pas les frontières d'Israël qui causent grief, mais son existence en soi, perçue comme un avant-poste de la modernité occidentale. Idéologie politique, l'islamisme a pour objectif d'instaurer des théocraties gouvernées selon une application littérale de la charia et affranchies des influences néfastes d'un Occident infidèle et hérétique.

 

Aussi n'est-ce pas le fruit du hasard si le premier objectif d'Al-Qaïda fut de vider la péninsule arabique, qui héberge les deux principaux lieux saints de l'islam, de toute présence occidentale.

 

En fait, l'évolution politique des pays arabes et musulmans, de même que leur rapport à l'Occident, sont déterminés depuis des décennies par un bras de fer entre nationalistes, monarques autoritaires et fondamentalistes musulmans. Dans l'affrontement idéologique de ces courants politiques qui précède le conflit israélo-palestinien, Israël ne revêt qu'une importance marginale, eu égard aux projets de société radicalement opposés des principales des forces politiques en jeu.

 

Les talibans, par exemple, qui cherchent à rétablir leur émirat fondamentaliste dans une contrée aussi éloignée du conflit israélo-palestinien que l'Afghanistan, un pays d'Asie centrale chroniquement déstabilisé par une géopolitique propre aux intérêts nationaux et tribaux des États voisins musulmans, seraient les premiers surpris et mécontents d'apprendre de Mme Grondin que leurs ardeurs théocratiques et djihadistes se tempéreraient comme par enchantement advenant un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens.

 

Même à proximité géographique plus immédiate d'Israël et des Palestiniens, en Irak, les Kurdes, les Arabes sunnites et chiites seraient les premiers à trouver risible la suggestion que leurs rivalités inter-ethniques et inter-religieuses, voire le contentieux sur le partage des revenus pétroliers du pays, se réconcilieraient en vertu de l'accession des Palestiniens à la souveraineté nationale.

 

Non pas qu'un accord de paix israélo-palestinien ne soit pas dans l'intérêt des Israéliens et des Palestiniens. Les Israéliens sont las du conflit, majoritairement en faveur de la création d'un État palestinien à Gaza et en Cisjordanie, et préféreraient se consacrer davantage à l'essor exceptionnel de leur pays en matière de technologies de pointe. Les Palestiniens, quant à eux, semblent avoir largement renoncé au terrorisme et connaissent en Cisjordanie une prospérité économique sans précédent.

 

Or si un accord de paix israélo-palestinien est désirable en soi, il serait illusoire de croire qu'il saurait garantir la sécurité des deux peuples, apaiser les islamistes, ou stabiliser la région.

 

On le sait, un éventuel accord de paix devra reposer sur des compromis territoriaux de part et d'autre, c'est-à-dire sur un partage du territoire compris entre la Méditerranée et le Jourdain, entre Palestiniens et Israéliens.

 

Or pour les islamistes radicaux de la région - le Hamas, le Djihad islamique palestinien, les groupes inspirés d'Al-Qaïda à Gaza, le Hezbollah libanais et ses patrons iraniens - l'ensemble de ce territoire, y compris Israël dans les lignes d'armistice de 1949, constitue un territoire islamique inaliénable.

 

Le partitionner avec des infidèles constitue ni plus ni moins une hérésie à leurs yeux, d'où le refus de Yasser Arafat en 2000, puis de Mahmoud Abbas en 2008, d'accepter les offres de paix israéliennes.

 

Advenant un accord de paix, les islamistes radicaux poursuivraient leurs attaques contre les Israéliens, prendraient pour cible les dirigeants du nouvel État palestinien et s'attaqueraient aux régimes arabo-musulmans qui auraient endossé l'accord et reconnu l'État palestinien.

 

Au président égyptien Anouar el-Sadate assassiné par des islamistes pour avoir conclu le premier accord de paix israélo-arabe viendraient s'ajouter de nouveaux candidats à l'assassinat.

 

Si l'on ne peut douter de l'impasse actuelle dans les négociations israélo-palestiniennes, il est grossièrement réducteur d'en attribuer l'entière responsabilité aux seuls Israéliens.

 

Israël a couru de nombreux risques stratégiques pour faire avancer la paix israélo-arabe. En 1979, les Israéliens n'ont pas hésité à rendre à l'Égypte la péninsule du Sinaï conquise en 1967 en échange d'un traité de paix. Or il s'agit de la seule concession territoriale de la part d'Israël qui se soit soldée par la paix.

 

Le retrait israélien du Sud-Liban en 2000, malgré les garanties du Conseil de sécurité de l'ONU, n'a pas empêché le Hezbollah de transformer le territoire en ligne de front pour ses raids meurtriers en Israël, avec pour résultat la Seconde guerre du Liban en 2006.

 

De même, le retrait israélien de la bande de Gaza en 2005, loin d'inciter le Hamas à améliorer les conditions de vie des Palestiniens, a transformé le territoire en théâtre sanglant d'affrontements intra-palestiniens et en rampe de lancement de milliers de tirs de roquettes sur la population civile israélienne.

 

À ce compte, on ne s'étonnera guère si les Israéliens sont réticents à se retirer précipitamment de Cisjordanie, plaçant les principales institutions gouvernementales à la portée de roquettes, sans garantie que le Hamas n'y supplantera pas le Fatah de Mahmoud Abbas, annulant du coup tout accord de paix précédemment conclu.

 

Avant de blâmer l'intransigeance israélienne pour l'absence d'un accord de paix, encore faudrait-il demander à M. Abbas pourquoi il n'a jamais répondu au plan de paix proposé par l'ancien premier ministre israélien Ehud Olmert en 2008, qui prévoyait la création d'un État palestinien sur l'intégralité de Gaza, et l'équivalent de 100% de la Cisjordanie avec une souveraineté partagée sur Jérusalem.

 

Enfin, Mme Grondin croit savoir qu'Israël entretient un "projet génocidaire en Palestine". Cette accusation incendiaire est dénuée de tout fondement.

 

Non seulement Israël n'a-t-il aucune politique génocidaire dite ou non-dite, mais la croissance démographique exponentielle des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie depuis 1967 dément catégoriquement ces allégations irresponsables.

 

David Ouellette
Directeur de la recherche
Comité Québec-Israël

2 commentaires
Menace terroriste
Menace renouvelée?

[Jeudi 13/05/2010 19:26]

Selon le journal « Bama’hané » (dans le camp), les discussions entre le gouvernement de Benyamin Netanyahou et les terroristes de l’AP pourraient mettre fin à l’activité soutenue de Tsahal qui arrête depuis quelques années des terroristes presque chaque nuit. Ainsi, quelques jours avant le début des discussions « de rapprochement », les soldats de l’unité Doukhiphat ont été envoyés en expédition nocturne à Toul Karem pour étudier le terrain, au cas où les discussions auraient des conséquences sur les activités de défense en Judée-Samarie.

Pareillement, un membre important de la division d’Ephraïm a expliqué qu’en cas de progrès dans les pourparlers, les forces de Tsahal sur place depuis l’opération Rempart, qui avait mis fin sous l’ordre de Sharon aux attentats suicides, l’un des derniers et des plus sanglants ayant frappé des participants à la soirée du seder de Pessah à l’hôtel Park de Nataniya, devront diminuer leurs activités.

Pour ce responsable militaire, seule l’activité des services de renseignements et les arrestations de terroristes dans les villes administrées par l’AP, avant qu’ils ne parviennent à perpétrer leurs crimes, assurent concrètement la sécurité des citoyens.

Envoyé par Buffalo Soldier - le Jeudi 13 Mai 2010 à 19:08
Le général Ran Sarig, commandant de Doukhiphat, avoue que cette situation politique plonge les services de sécurité dans un profond désarroi: « Nous devons nous préparer à toute éventualité. Nous sommes obligés de connaître le terrain du mieux possible. Je ne sais pas si on me laissera entrer ou non dans les villes. »

En effet, certains estiment se trouver entre le marteau et l’enclume. Un soldat, Shlomi D., estime: « Si nous quittons les villes, les attentats suicides vont reprendre. Et si les discussions échouent, on risque une recrudescence de la violence terroriste. »


par Yéochoua Sultan
Envoyé par Buffalo Soldier - le Jeudi 13 Mai 2010 à 19:09
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 59 minutes