Blog : Ragazou

 

La commémoration de la Nakba, c'est-à-dire la « catastrophe » de la création de l'Etat d'Israël, n'a pas seulement été marquée à l'intérieur des frontières du pays. En Jordanie, des manifestants anti-israéliens ont également exprimé leur haine à l'égard de l'Etat juif.

 

Comme chaque année, les Palestiniens ont marqué la Nakba, en défilant samedi 15 mai dans les rues pour commémorer un événement qu'ils qualifient de « catastrophe », à savoir la création de l'Etat d'Israël. Les dirigeants du Fatah et du Hamas ont conduit une marche à Gaza pour ce 62e anniversaire. A cette occasion, les deux factions terroristes ont renoncé, un moment seulement, à leurs rivalités pour exprimer ensemble leur hostilité à l'encontre d'Israël.

 

A Ramallah, une sirène a retenti et des centaines de Palestiniens, automobilistes et piétons se sont immobilisés pour observer une minute de silence, copiant fidèlement la coutume israélienne ?.

 

En Jordanie, des militants anti-israéliens ont profité de l'occasion pour marquer eux aussi leur aversion à l'encontre de l'Etat juif. Plusieurs centaines de membres du Comité Anti-normalisation, qui lutte contre la relance des relations économiques avec Israël, ont mis le feu à des centaines de fruits et de légumes importés d'Israël.

 

Cette manifestation a eu lieu sur la place centrale du marché d'Amman, juste après la publication d'un nouvel édit provenant de chefs religieux du pays interdisant l'achat de marchandises provenant d'Israël.

 

D'après le journal Al-Quds al-Arabi, paraissant à Londres, cet édit a été émis vendredi par une cinquantaine de leaders religieux qui ont appelé leurs « fidèles » à boycotter les produits fabriqués en Israël parce qu'ils provenaient « de l'ennemi qui les avait plantés en terre musulmane ».

 

Dans cet édit religieux, il est également indiqué que « tous les Musulmans doivent soutenir le Djihad par tous les moyens dont ils disposent, afin d'abolir l'occupation et de faire revenir les résidents dans les terres occupées ».

 

Le directeur de la Chambre de Commerce jordanienne, le Dr Ahmed al-Armouti, a indiqué que l'action menée sur la place du marché d'Amman, reflétait clairement les positions du peuple jordanien qui s'opposait à la normalisation des relations entre les deux pays. Il a estimé qu'une telle normalisation serait interprétée comme une « légitimation de l'occupation » et « mettrait en danger la stabilité de la Jordanie ».

 

Al-Armouti a ajouté que « l'Etat juif était une entité prévoyant de détruire la Mosquée Al-Aqsa et de chasser les résidents de Palestine ». Et d'affirmer: « Ceux qui ont des liens normaux avec Israël sont des gens sans dieu et dépourvus d'humanité ».

 

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par Claire Dana-Picard