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Blog : Drzz

Géopolitique/ L'initiative Aznar - par Michel Gurfinkiel

 

L'ancien premier ministre espagnol prend le parti d'Israël. Parce que c'est aussi celui de l'Occident.


 

Par Michel Gurfinkiel, publié avec son aimable autorisation.

 

« Le monde occidental est ce qu'il est grâce à ses racines judéo-chrétiennes. Si l'élément juif, dans ces racines, est brisé, et si Israël est perdu, alors nous sommes perdus aussi. Que nous le voulions ou non, nos sorts sont inextricablement liés ».

 

C'est ce qu'écrit l'ancien premier ministre conservateur espagnol Jose Maria Aznar dans une tribune parue jeudi dernier dans le Times de Londres. Certes, note-t-il, la cause d'Israël « n'est plus à la mode en Europe », et l'affaire de la flotille de Gaza, voici près de trois semaines, n'a fait qu'aggraver cette « impopularité ». Mais pourquoi en est-on là ? « Si l'on veut aborder la question israélienne de façon raisonnable et équitable, on doit admettre diverses réalités : que la légitimité d'Israël, Etat créé par une décision de l'Onu, ne peut être remise en cause ; qu'Israël est doté d'institutions solidement démocratiques ; que c'est une société dynamique et ouverte qui excelle sans cesse dans les domaines de la culture, de la science et de la technologie ; qu'Israël est une nation occidentale au plein sens du mot ; qu'il est, en fait, une nation occidentale normale confrontée, depuis sa naissance, à des circonstances anormales' » Notamment, maintenant que « le problème israélo-palestinien est virtuellement résolu, à un islamisme extrémiste qui a érigé la destruction de l'Etat juif en priorité religieuse », et aux « ambitions hégémoniques de l'Iran. »

 

Mais l'Europe, précisément, n'est plus capable ni de bon sens, ni d'équité, ni même de clarté dans ses perceptions stratégiques ou géopolitiques. «  Dans une grande mesure », observe Aznar, « cette confusion résulte d'un doute masochiste sur notre propre identité, du règne du politiquement correct, d'un multiculturalisme qui nous requiert de nous agenouiller devant les autres, d'un ultra-laïcisme qui, par la plus cruelle des ironies, nous interdit de réagir contre le fanatisme absolu du djihadisme. » En d'autres termes, plus l'Europe trahit et abandonne Israël, plus elle révèle « à quel point elle a déjà sombré », et plus elle se résigne à « un déclin inexorable ». Aznar ajoute que « les Etats-Unis », jusque là épargnés, semblent s'engager « de manière inquiétante » dans la même direction.

 

José Maria Aznar a été pendant huit ans, de 1996 à 2004, un premier ministre exceptionnel. Refondateur et modernisateur de la droite espagnole, il arrive aux affaires à l'âge de quarante-et-un ans seulement. Il met en place une très forte croissance économique, la passage à l'euro, l'intégration complète de son pays aux institutions européennes et à l'Otan : un « âge d'or » qui hante aujourd'hui une Espagne ruinée par le socialiste José Zapatero. Peut-être Aznar prépare-t-il, en effet, un come back politique. Mais son engagement pour Israël n'est certainement pas de circonstance. Il n'y a pratiquement pas de Juifs en Espagne. L'antisémitisme y est encore virulent. L'antisionisme, banalisé. S'il dresse sa lance pour l'Etat juif, c'est avec une sincérité absolue. Ce qui donne tout son poids à sa démarche.

 

Aznar n'est pas seul. Dans son article du Times, il annonce qu'il prend la tête d'une « Initiative des Amis d'Israël » regroupant tous les pays se réclamant de la cvilisation démocratique occidentale. Parmi ses premiers compagnons, John Bolton, qui fut le représentant des Etats-Unis à l'Onu sous George W. Bush, est à ce titre, l'un des défenseurs les plus cinglants d'Israël dans le lieu qui, sans doute, lui est le plus hostile ; Alejandro Toledo, président du Pérou de 2000 à 2006, né dans une famille quechua de seize enfants, cireur de chaussures dans son enfance, devenu professeur à Stanford et Harvard, puis homme politique dans son pays face au dictateur mafieux Alberto Fujimori, qu'il finit par renverser et remplacer ; David Trimble, le premier ministre protestant d'Irlande du Nord qui signa avec les catholiques les accord du Vendredi Saint, en 1998, et obtint à ce titre le prix Nobel de la paix ; mais aussi l'historien britannique Andrew Roberts, le philosophe italien Marcello Pera, la sénatrice italienne Fiamma Nirenstein, le banquier américain Robert Agostinelli, le théologien catholique américain George Weigel.

 

Ce groupe ne sera pas, souligne Aznar, inconditionnel de n'importe quel gouvernement israélien : « C'est le propre de la démocratie d'accepter la diversité des opinions ». Mais il sera inconditionnel d'Israël en tant que nation.

© Michel Gurfinkiel, 2010 

 

L'article original peut être consulté sur le blog de Michel Gurfinkiel

 

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Dernière mise à jour, il y a 55 minutes