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Blog : Drzz

L'Iran au coeur de la cible - par Eric Cunat

Eric Cunat  est historien, journaliste et photographe,
et il publie notamment dans le magazine d'actualités militaires ASSAUT


 

1) Petraeus :


David Petraeus est le militaire américain qui a le mieux compris la guerre pour la démocratie menée au Moyen-Orient. La justesse de ses choix et ses qualités de commandement ont permis la mise en place d'un Irak démocratique qui s'appuie sur de puissantes forces de sécurité qu'il a participé à créer comme commandant du MNSTC-I1 de juin 2004 à septembre 2005. 

 

Dans le combat en cours, l'objectif n'est pas militaire, il est politique, il n'est pas seulement de faire tomber des régimes totalitaires ou de conquérir des territoires, il est de changer la vie de millions de personnes en les libérant et en leur permettant d'accéder à des institutions démocratiques.  

 

23 juin 2010, Nomination de David Petraeus comme commandant direct en Afghanistan en plus du commandement du Central Command. C'est le plus apte actuellement à mener une  guerre victorieuse contre l'Iran. On peut noter que l'article de Rolling Stone, officiellement cause de la démission de McChrystal, est surprenant, ainsi que ses conséquences' On peut se demander si tout cela n'est pas un montage pour cacher l'unification du commandement sous les ordres de Petraeus pour mener la guerre en Iran.  

 

Le 16 mars 2010, Petraeus a désigné  l'Iran comme « un État représentant un niveau de menace de premier ordre » au Proche-Orient. Il a dit au comité des forces armées du Sénat américain que l'Iran menace la sécurité dans toute la région par ses efforts pour se doter  d'armes nucléaires, ce qui favorise une large course aux armements, et utilise ses forces paramilitaires (services spéciaux) pour déstabiliser l'Irak, le Liban, la Syrie, Gaza, l'Afghanistan et la région du Golfe, et soutenir des organisations terroristes. Il a confirmé que l'idée d'une intervention militaire contre l'Iran n'était pas exclue. « Personne ne peut dire que l'Iran n'a pas eu toutes les occasions possibles [?] Nous lui avons tendu la main et il ne l'a pas saisie».

 

2) Consensus international :

 

Le consensus international est large, l'Europe, Israël, les États-Unis, les pays du Golfe derrière l'Arabie saoudite, les voisins directs de l'Iran (Azerbaïdjan, Arménie, Irak,  Afghanistan) et la Russie. Tous ces pays se sentent menacés par les volontés expansionnistes de la révolution islamique. La volonté iranienne de fabriquer la bombe atomique n'étant que l'aboutissement d'une politique d'exportation de la révolution islamique commencée dès 1979 par Khomeiny.

 

La résolution 1929 du Conseil de sécurité des Nations unies montre l'adhésion de la

communauté internationale à  la volonté d'agir.  

Le contentieux franco-iranien sur le nucléaire, et la campagne d'attentats terroristes iraniens des années 80 qui en a découlé, renforce la coalition. Il n'y a pas de risque que la France se désolidarise des autres pays occidentaux comme en 2003 face à l'Irak. 

 

3) Indices factuels :

 

Concentration de forces navales alliées au large de l'Iran. L'exercice Rimpac 20102 a permis la concentration de forces très importantes sans éveiller les soupçons. Il y a quelques jours, la traversée du canal de Suez par des forces importantes américano-israéliennes3 a été interprétée par certains comme un renforcement face à l'Iran. Selon d'autres, ces bâtiments font route vers le Pacifique pour participer à l'exercice Rimpac. De toute façon, les porte- avions américains participant à Rimpac doivent officiellement relever fin août la Cinquième flotte dans le Golfe. En comptant les portes'avions anglais et français positionnés face au Pakistan une dizaine de groupes aéronavals alliés devraient alors être à proximité de la Mer

d'Oman. Sauf que le site de l'exercice Rimpac ne mentionne pas de participation israélienne, alors si le convoi du canal de Suez allait directement face à l'Iran ? Si l'exercice Rimpac se terminait plus tôt que prévu ?

 

Possibilité de déploiement des avions israélien en Arabie saoudite. Plusieurs sources font mention de discussions entre Saoudiens et Israéliens, de l'accord des Saoudiens pour l'utilisation de leur espace aérien par les avions israéliens et de déploiement de matériel israélien sur des bases saoudiennes (base de Tabouk au nord-ouest de l'Arabie saoudite4).

Possibilité de déploiement israélien en Géorgie, en Arménie et en Azerbaïdjan5. Il est

probable qu'il s'agisse de forces spéciales en nombre limité : leur mission peut être de soutenir de forces de la résistance anti-gouvernementale iranienne et/ou de guider des raids aériens. 

 

Probabilité de déploiement israélien au Kurdistan irakien (liens forts avec les Kurdes, PDK, UPK et PKK, ce qui expliquerait d'ailleurs en partie l'attitude turque, la Turquie se sentant menacée  par la monté en puissance des Kurdes).

 

4) Hypothèse sur la rupture entre la Turquie et Israël :

 

L'alliance entre la Turquie et Israël est ancienne et importante, le rapprochement entre Ankara et Téhéran ne va pas de soi. Malgré une tendance à la radicalisation, la Turquie a peu de chose à voir avec la république islamique d'Iran. L'armée turque qui a encore un grand pouvoir . Elle ne s'est, néanmoins, pas vraiment opposée à la politique actuelle anti-israélienne. Pourquoi ?

On peut émettre une hypothèse : l'invasion de l'Irak et sa stabilisation s'est fortement

appuyée sur les Kurdes (voir notamment mon article sur les peshmergas dans le magazine ASSAUT n°49). Il est probable que les Américains et les Israéliens s'appuient sur les Kurdes iraniens dans le but de favoriser une révolution démocratique en Iran. La Turquie voit sûrement cela d'un très mauvais ?il car les Kurdes dotés de larges pouvoirs en Irak et en Iran soutiendraient d'autant plus l'émancipation de leurs frères syriens et turcs. Or, en Turquie

environ 25 % de la population est kurde et tous l'Est montagneux du pays est revendiqué

par les Kurdes de Turquie. L'armée turque est aux premières loges du combat contre le séparatisme kurde (mené par le PKK en Turquie), ce qui pourrait expliquer son attitude, à savoir son consentement, à l'abandon de l'alliance israélienne et au rapprochement avec les mollahs iraniens.

 

5) Contexte mondial :

 

La crise économique bat son plein en Europe et aux États-Unis, les gouvernements

européens et celui des États-Unis peuvent trouver très intéressant de détourner l'attention de l'opinion publique de la crise et de leurs responsabilités dans ses causes et dans sa gestion désastreuse.

 

Dans le cas particulier des États-Unis, Obama est dans une impasse : sa politique économique est un échec, son ouverture aux régimes antiaméricains a été perçue, ce qui était prévisible, comme une faiblesse, et les militaires américains, comme l'a montré la polémique qui a abouti au limogeage du général McChrystal, critique de plus en plus ouvertement le manque de détermination de l'administration Obama.       


Eric Cunat

  

1 Voir l?article de Wikipedia sur le MNSTC-I                                                

2 Voir le site de l'exercice : http://www.c3f.navy.mil/rimpac_2010.html

3 Voir l'article : Une armée de navires américains et israéliens se dirigent vers l'Iran

4 Voir l'article : De nouveau l'Arabie pressentie : une base militaire israélienne à Tabouk ?

5 Voir l'article : Iran on war alert over "US and Israeli concentrations" in Azerbaijan

 

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 26 minutes