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Blog : DrzzRussie IV/ Restaurations, dissidences - par Michel Gurfinkiel
Le pouvoir du tsar, sans cesse restauré. Les pouvoirs du peuple, jamais abolis.
En tout état de cause, les Temps des Troubles s'achèvent par une Restauration : en 1611, les Russes chassent les Polonais de Moscou ; en 1613, un Zemskii Sobor confie la couronne à Mikhaïl Romanov, un lointain descendant d'Anastasia. La nouvelle dynastie rétablit l'autocratie, quitte à la réorganiser ou à la revivifier tous les demi-siècles en moyenne, notamment quand les excès ou les pesanteurs du système sont trop manifestes. Ce n'est qu'en 1905, trois siècles plus tard, que Nicolas II, le dernier tsar, octroie une constitution qui, au moins formellement, transforme la Russie en régime libéral à l'occidentale. Mais en 1917, une seconde révolution conduit, par-delà la chute des Romanov, à une seconde Restauration : à la mise en place d'une nouvelle autocratie qui ne diffère de la première que par la substitution d'une nouvelle idéologie, le marxisme, à la religion orthodoxe. Et de même, la chute du communisme, en 1991, conduit après l'intermède eltsinien, à la une troisième Restauration : le régime national-libéral de Vladimir Poutine. Pierre le Grand, qui européanise définitivement l'Etat russe, sinon le pays russe, est une sorte de fac-similé d'Ivan le Terrible, dans sa force vitale comme dans ses ambitions, dans son despotisme comme dans son réformisme, dans son intérêt pour la technologie de l'Europe du Nord comme dans son souci de se doter de l'armée la plus moderne qui soit, dans sa double stratégie eurasienne (élargir la fenêtre sur la Baltique, consolider l'emprise sur la Caspienne, ouvrir une brèche vers la mer Noire) comme dans sa hantise d'un ennemi intérieur, dans la détermination avec laquelle il fait procéder à des déportations et à des exécutions de masse comme dans le plaisir évident avec lequel il conduit en personne les interrogatoires ou les procès. La création d'une nouvelle capitale, Saint-Pétersbourg, n'est pas sans rappeler les projets récurrents, chez Ivan IV, d'un déménagement de la cour et du pouvoir impérial hors de Moscou ou du moins hors du Kremlin. Certes, il y a chez Pierre un côté « éclairé » qu'on ne trouve guère chez Ivan : la notion qu'une civilisation supérieure doit être polie et aimable, que les femmes doivent être associées à la vie sociale... Mais soudain, ce vernis craque, et le tsar du XVIIIe siècle régresse, tel un possédé, vers les actes les plus atroces, les plus inexplicables, de son prédécesseur du XVIe siècle : il tue, lui aussi, son tsarévitch, non plus de ses propres mains et dans une altercation, comme Ivan, mais de la main du bourreau et à l'issue d'un procès public pour trahison ; ce qui somme toute, est pire.
Catherine II, à son tour, se présente et se conduit comme la continuatrice et le reflet de Pierre. Les tsars du XIXe et du début du XXe siècle siècle invoquent Ivan le Grand, Pierre le Grand, la Grande Catherine, mais aussi les premiers Romanov, surtout le pieux et traditionaliste Alexei Mikhaïlovitch, père de Pierre le Grand : Nicolas II et Alexandra, le dernier couple impérial, arborent de lourds habits de l'époque alexeienne lors des fêtes du tricentenaire de la dynastie ; et leur fils unique, né en 1903, s'appelle Alexei Nikolaeivitch. Staline, lui, invoque et utilise d'abord les images et les exemples des tsars « progressistes », Pierre et Catherine. Dans le cas de cette dernière, le recours et l'imitation sont d'ailleurs plus profonds qu'il n'y paraît : il ne déplait pas à Staline, Géorgien russifié, que l'impératrice, incarnation de la patrie, ait été d'origine allemande ; mais c'est surtout l'ambiguité politique de Catherine qui le séduit et qu'il réinvente : de même que Catherine se pose en amie des « philosophes » européens sans renoncer à l'autocratie, Staline feint d'entourer les intellectuels occidentaux de beaucoup de considération ; et de même que l'impératrice multiplie les proclamations libérales tout en étendant le servage, de même promulgue-t-il en 1936 la « constitution la plus démocratique du monde », tout en accélérant simultanément la terreur et les déportations. Le vrai modèle du dictateur communiste, c'est toutefois Ivan le Terrible, le "tsar primordial". Modèle de plus en plus avoué, magnifié dans un opéra officiel commandé à Serge Prokoviev. Et surtout modèle que Staline étudie sans cesse, notamment à travers la biographie écrite par Alexeï Tolstoï.
Equilibres
Mais la force d'inertie du peuple, murie par sept siècles d'expérience, l'emporte, de loin, sur la volonté étatique : face aux structures venues « d'en-haut » ou du « centre », ce dernier sait garder ses propres formes d'organisation, maintenir ses religions et ses sagesses traditionnelles, berner ou corrompre les agents du prince ou du gouvernement. Finalement, d'étranges équilibres s'instaurent.
Ainsi en est-il, par exemple, du monde paysan, élément prépondérant de la société russe jusqu'au milieu du XXe siècle (plus de 70 % de paysans en 1920, 50 % en 1950), et qui est toujours, à l'aube du XXIe siècle, beaucoup plus important en Russie que dans les autres pays industrialisés (20 % de la population contre moins de 5 % dans l'Union européenne ou aux Etats-Unis). Le régime patrimonial s'y est superposé à des structures totalement différentes, de la propriété individuelle au mir, la communauté paysanne autogérée, en passant par l'artel, la communauté artisanale ou industrielle. Cet arrangement, sous les Romanov, pouvait se faire à travers une répartition des sols : une partie des sols revenait à l'Etat ou au feudataire, l'autre moitié aux paysans ; il pouvait reposer sur une répartition des activités, les unes dûes en tant que corvées, les autres libres ; il pouvait impliquer des contrats de fermage, le versement de redevances, ou même un affranchissement de groupes entiers de paysans, surtout dans les régions frontalières ou pionnières, Grand Nord, Oural puis Sibérie, steppes de Russie du Sud. La réalité de ces structures secondes était telle la réforme de 1861 n'avait pas eu pour but la généralisation d'une petite propriété privée à l'occidentale, mais plus simplement le transfert à leur profit de la plupart des pouvoirs et des capacités légales de la Couronne ou de l'ancien seigneur. William Hepworth Dixon décrit ainsi en 1870, dans La Russie libre, le mir ou « village républicain » , officiellement consacré par Alexandre II : « Soixante ou quatre-vingts hommes de la même condition, ayant un but semblable, ont consenti, eux ou leurs pères, à se fixer dans le même lieu, à bâtir un hameau, à élire un staroste dans les mains duquel ils ont remis l'autorité, à posséder la terre en commun et non individuellement, à demeurer, enfin, dans les cabanes, les uns auprès des autres... Un mari et sa femme constituent l'unité sociale, reconnue par la commune, et tout ménage a droit à une part équitable des domaines : tant de bois, tant de terre pour le labourage, tant pour la culture des légumes... Après trois ans, tous les titres sont périmés, les allocations expirent, une répartition nouvelle a lieu... Un village étant une république, où les hommes sont tous égaux, chacun a droit de faire entendre sa voix dans le conseil... Huit à dix hameaux s'unissent pour former un canton. Dix à douze cantons forment un volost, ou centurie. Chaque circonscription se gouverne elle-même et constitue en réalité une république locale... » Dixon n'idéalise pas : il voit bien que ces « démocraties rurales » sont en fait dirigées le plus souvent par le paysan le plus riche, et que celui-ci, « cheik plutôt que magistrat », est « investi de droits étranges, illimités... dépassant la loi et se heurtant aux articles du code impérial ». Il ne lui échappe pas non plus que même là où le staroste n'outrepasse pas trop ses attributions officielles, une sorte de tyrannie collective de tous les instants peut s'exercer sur les individus : « Qu'un homme ait le malheur, par une cause quelconque,d'attirer sur lui la haine de ses voisins, les paysans convoquent une assemblée, le somment de comparaître, et déclarent qu'il mérite le bannissement... Le condamné est maintenant un paria sans feu ni lieu... » Quand il n'est pas knouté ou lynché. Mais l'essentiel, souligne-t-il, n'est pas dans ces travers : il est plutôt dans le fait que ces « républiques » se sont arrogées « depuis une époque fort ancienne... des droits sur l'exercice desquels ministres et jugent ont cru prudent de fermer les yeux ».
Raskol
La religion est un autre cas de confrontation puis d'arrangement tacite entre l'Etat et le peuple. Convertie au christiannisme en 988, sous le roi Vladimir, la Russie reste officiellement orthodoxe jusqu'à la révolution de 1917. Elle le redevient, de facto et même de jure, après la chute du communisme, en 1991. Cela implique une Eglise d'Etat, un clergé doté et contrôlé par le pouvoir, un culte public sinon obligatoire, et enfin des persécutions plus ou moins sévères, plus ou moins soutenues selon les époques, contre ceux qui s'y soustraient ou contre les adeptes d'autres fois. Or le peuple, tout au long de l'histoire russe, reste indifférent ou réfractaire à cette orthodoxie imposée d'en-haut avec des moyens si considérables. Et ce rejet ne se limite pas, comme en Europe occidentale ou centrale, à la survivance partielle de mythologies et de rituels païens sous un vernis chrétien : il va au contraire jusqu'à la constitution d'Eglises ou de communautés religieuses indépendantes, ou jusqu'à l'adoption de croyances étrangères. L'orthodoxie ne parvient paradoxalement à retrouver la faveur de la société qu'en subissant à son tour des vexations ou des persécutions, soit quand une partie de l'Eglise officielle, aux XVIIe et XVIIIe siècle, est désavouée par le pouvoir politique, soit quand l'Etat lui-même, au XXe siècle, se veut athée. Le premier et le plus profond de ces renversements, le Raskol ou Grand Schisme, a pour prétexte les réformes savantes qu'entend mettre en place, à partir de 1652, le patriarche Nikon, et contre lesquelles s'insurge l'archiprêtre Avvakoum : un alignement des rites orthodoxes russes sur ceux des Eglises d'Orient. Des dizaines de milliers de « Vieux Croyants » , fidèles aux anciens rites, sont brûlés vifs au cours de trente-sept autadafés collectifs, à commencer par Avvakoum lui-même, des monastères sont pris d'assaut, des princes et des princesses jetés au cachot : la dissidence traditionaliste ne s'en développe que plus vite, jusqu'à devenir, en assimilant au passage de nombreuses sectes néo-païennes, gnostiques, judaïsantes, chiisantes, évangéliques, une formidable religion parallèle, beaucoup plus vivace que l'orthodoxie d'Etat. Comme l'écrit Anatole Leroy-Beaulieu en 1888 : « Sous l'imposant édifice de l'Eglise officielle se creusent des retraites souterraines, de vastes cavités, tout un dédale de cryptes ténébreuses, asile des croyances et des supersitions populaires... Nous essaierons d'en dresser le plan, nous en explorerons les coins les plus sombres pour y saisir, dans leur refuge, le génie et les aspirations du peuple ». Car « le Raskol...est peut-être le trait le plus original de la Russie, celui par où l'Orient moscovite se distingue le plus nettement de l'Occident ». A quoi fait écho, au même moment, le romancier Fedor Dostoïevsky, quand il baptise Raskolnikov le plus archétypiquement russe de tous ses personnages.
Antinomisme
La querelle des rites qui avait été à l'origine du schisme n'avait pas tardé à se retourner contre elle-même. « Les Vieux Croyants avaient beau refuser de changer un iota aux textes, ou de modifier le moindre détail du rituel, ils se trouvèrent bientôt privés de prêtres et de liturgie, n'ayant plus accès aux sacrements », explique Nicholas Riasanovsky dans son Histoire de la Russie. « Ils étaient même exclus e la vie religieuse traditionnelle » dont ils se réclamaient jusqu'au martyre : « Il fallait en effet des évêques pour ordonner des prêtres et aucun évêque n'avait adhéré à la Vieille Foi. Certains dissidents, les popovtsy, s'efforçaient d'obtenir des prêtres à tout prix, par exemple en essayant de les détacher de l'Eglise officielle. Les « sans prêtres », bespopovtsy, à l'inverse, acceptaient la triste logique de leur situation, et tentaient d'organiser leur vie religieuse sur des bases différentes ». Alors que le Raskol avait commencé « à l'exact opposé de la Réforme en Occident », il aboutissait au même résultat : à une religion libre, dépouillée, intériorisée, centrée sur la piété personnelle et familiale. Et au-delà, au même émiettement sectaire ou aux mêmes tentations antinomistes. Leroy-Beaulieu cite une « instructive annecdote » rapportée par un haut-fonctionnaire chargé, sous Nicolas Ier, d'enquêter sur le Raskol : « A mon entrée dans l'izba d'un paysan, dit-il, j'ai souvent été accueilli par ces mots : Nous ne sommes pas chrétiens. - Qu'êtes-vous donc, des infidèles ? - Non, répondaient-ils, nous croyons au Christ, mais nous suivons l'Eglise ; nous sommes des gens mondains, des gens frivoles. - Comment n'êtes-vous pas chrétiens, puisque vous croyez au Christ ? - Les chrétiens sont ceux qui gardent l'ancienne foi ; ils ne prient point de la même manière que nous ; mais nous, nous n'avons pas le temps... » A force de rejeter l'Eglise officielle comme « mondaine », mirskaïa, donc comme satanique, certains schismatiques avaient cependant fini par sanctifier à rebours tout ce qu'elle interdisait, à commencer par les libertés ou les bizarreries sexuelles : puisque le sacrement du mariage n'existait plus, c'était l'union libre qui était sacrée, ou même la débauche ; ou encore, au contraire, la chasteté absolue, allant jusqu'à l'automutilation...
Dès Pierre le Grand, l'Etat renonce à persécuter le Raskol : il cherche simplement à le discipliner, en particulier dans les domaines qui étaient plus sociaux que proprement religieux. De fil en aiguille, il en arrive au XIXe siècle à une large tolérance et même à des compromis aux termes desquels les branches les plus modérées de la dissidence étaient réintégrées à l'Eglise officielle. Sous les derniers tsars, Alexandre II, Alexandre III et Nicolas II, le Raskol finit même par apparaître comme un allié objectif des conservateurs. Mais il survit à la révolution de 1917.
Commerce
L'ambivalence Etat-peuple, contraintes-libertés, marque enfin le commerce. Ce dernier a toujours été important dans le monde protorusse et russe, comme dans tout l'espace eurasien. Au Ve siècle avant l'ère chrétienne, l'Athènes de Périclès dépend déjà des importations de froment scythe, c'est-à-dire ukrainien ; le même blé, plus tard, alimentera Constantinople, tant sous les empereurs byzantins que sous les sultans ottomans, et de maintes autres grandes cités de la Méditerranée. Les Russies kiévienne, novgorodienne, tatare, balisent les échanges transcontinentaux entre l'Europe et l'Extrême-Orient, le Grand Nord et l'Orient méditerranéen ou indien : fer suédois et argent silésien contre cuivre et étain du Caucase, ambre de la Baltique contre soieries chinoises,bois scandinaves contre sel de Crimée, esclaves contre objets manufacturés, cuirs et fourures contre armes et armures. Ce rôle ne fera que s'accroître à partir de la Renaissance et des Temps modernes, quand le pouvoir russe contrôlera tous les itinéraires et procédera à l'aménagement de voies de plus en plus rapides : pistes carrossables, fleuves coupés par des bacs ou domestiqués pour la batellerie, et enfin, au XIXe siècle, chemins de fer. L'Etat moscovite puis russe tire évidemment, à son tour, un profit considérable de ces échanges. Mais son idée fixe, de règne en règne puis de régime en régime, est de leur surimposer des monopoles, des guildes et des licences, pour renforcer encore un peu plus son profit, si faire se peut, et surtout - comme le montre l'acharnement des deux grands souverains moscovites, Ivan III et Ivan IV, envers Novgorod, pourtant annexée à la Couronne dès 1489 - afin d'empêcher l'apparition d'un « pouvoir des marchands » susceptible de le concurrencer. Là encore, les sujets résistent, soit qu'ils ignorent purement et simplement la législation officielle, soit qu'il la contournent, notamment par la corruption. Et l'Etat, finalement, se laisse déborder, emporter, par la vitalité des négoces. C'est sous Nicolas Ier, le plus bureaucrate, le plus gendarme des tsars, et dans les premières années du règne de son fils Alexandre II, qu'Astolphe de Custine, en 1839, Alexandre Dumas, en 1858, et Théophile Gautier, en 1858, découvrent, médusés, « la plus grande foire du monde », celle de Nijni-Novgorod : « D'un bout de la Russie à l'autre, s'écrit Custine, je vois un gouvernement minutieux, hollandais, faisant hypocritement la guerre aux facultés primitives d'un peuple ingénieux, gai, poétique, oriental, et né pour les arts ! » A Nijni-Novogorod, enfin, « règne un mouvement conntinuel et vraiment imposant : véritable chaos mercantile où l'on aperçoit des choses qu'il faut avoir vues de ses yeux et entendu chiffrer par des hommes graves et dignes de foi pour y croire ». Une foire ? Non, une succession de villes, régies par les seules lois de l'offre et de la demande, du crédit et de l'effort, où se retrouvent, sans souci des passeports ni des zones de résidence, les Russes de toutes classes, les Chinois et les Persans, les Juifs et les Allemands : « La ville du thé, camp asiatique qui s'étend sur les rives des deux fleuves, le Volga et l'Oka... La ville des chiffons... Celle des bois écorcés... Celle, la plus étendue et la plus curieuse de toutes, qui sert de dépôt aux fers de Sibérie : on marche pendant un quart de lieue sous des galeries où sont artistement rangées toutes les espèces de barres de fer connues, puis viennent des grilles, puis vient du fer travaillé ; on voit des pyramides toutes bâties en instruments aratoires et en ustensiles de ménage... »
Zamochvoretché
Ce n'est sans doute pas un hasard si les libertés reconquises sur l'Etat patrimonial, sur la religion officielle et sur le régime mercantiliste se recoupent et s'appuient les unes sur les autres. Custine note que les paysans, tout serfs qu'ils soient en principe, « sont les principaux agents du commerce » à Nijni-Novgorod : « La loi défend pourtant à un serf de demander, et aux hommes libres de lui accorder, un crédit pour plus de cinq roubles. Eh bien on traite sur parole avec plusieurs de ces hommes pour deux cent mille, pour cinq cents mille francs, et les termes de paiement sont souvent fort reculés ». De même, les Vieux Croyants et d'une manière générale les adeptes des cultes non-officiels, dominent le négoce et l'industrie au XIXe siècle et au début du XXe : Lydia Bach, dans un livre écrit dans les années vingt, Moscou, ville rouge, les décrit tels qu'ils étaient à la veille de la Révolution, dans le quartier Zamochvoretché, sur la rive droite de la Moskova : "Tenaces, économes et travailleurs, ils ont, grâce au commerce du grain, amassé des fortunes de millionnaires qu'ils ont placé dans l'industrie naissante. Dès le milieu du XVIIIe siècle, en effet, toute l'exportation du blé, qui venait presque exclusivement des terres grasses de la Volga, s'est concentrée entre leurs mains. Ils ont su profiter de leurs communautés religieuse, échelonnées tout au long de cette région, pour l'organisation de leur négoce." Et Leroy-Beaulieu, une trentaine d'années plus tôt, notait : « Chez les raskolniks, l'esprit positif et les qualités mercantiles du Grand-Russe se sont d'autant mieux manifestés que, pour être libres, ils avaient besoin d'être riches. »
(Fin de la quatrième partie)
© Michel Gurfinkiel, 2010
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