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Blog : Carnets d'actualitéTous pourris ?
Tous pourris ? La démocratie française est-elle menacée ? J'en conviens : on ne peut exclure l'idée que le populisme ambiant se nourrisse du sentiment que tout est désormais pourri dans le royaume de France. Et l'on doit redouter que cet état d'esprit ne serve insidieusement les intérêts du Front national. Depuis l'affaire Bettencourt, les Français n'ont plus confiance dans leur justice. Depuis les évènements de Grenoble, ils n'ont plus confiance dans l'efficacité de la police. Tous les procureurs ne sont pas indépendants et la délinquance ne cesse d'augmenter. Mais à la place de certains confrères, je ne formulerais pas ce constat avec une complaisance si jubilatoire. De toute manière, on est piégé : ou bien la peur du populisme nous conduit à ménager les caprices sinon les turpitudes des pouvoirs ; ou bien nous prenons la responsabilité d'agir selon notre seule conscience et de demeurer indifférent aux conséquences. Et quoi que l'on fasse, on fait toujours le jeu de quelqu'un. Il y a tout de même une autre attitude : elle consiste à se conduire en hommes dont la liberté d'esprit va jusqu'à assumer d'éventuelles contradictions. Par exemple, je peux dire que, dans sa dernière prestation, le président a emprunté pour la première fois le visage et le langage de sa fonction. Cette prestation était sans doute loin d'être convaincante mais elle était digne. Rien ne m'empêche pour autant de regretter qu'un président de la France ait pu mettre si longtemps à prendre conscience des obligations de son rôle. Je peux concéder que Nicolas Sarkozy a marqué des points sur la transparence qui doit accompagner désormais les activités gouvernementales : il n'y avait pas de commissions de contrôle avant lui. De même lorsqu'il a fait remarquer qu'on ne peut à la fois lui reprocher de contrôler toute la presse et observer que cette presse lui est farouchement hostile. C'est un fait que les animateurs des différentes émissions politiques télévisées n'ont pas fait preuve d'une indulgence particulière à l'égard du président. Cela dit, Sarkozy n'est évidemment pas de bonne foi lorsqu'il accuse ses détracteurs de poursuivre une entreprise de déstabilisation, puisqu'il convient qu'il eût été préférable que Mr Eric Woerth, lorsqu'il était ministre du Budget, ne fût pas aussi trésorier de l'UMP, et lorsqu'il admet qu'il pourrait y avoir des conflits d'intérêt entre les fonctions de Florence Woerth auprès de Liliane Bettencourt et celles de son mari à la tête d'un très grand ministère. Sur ces deux points, le pouvoir a pris acte du bien fondé des reproches formulés par les medias et par l'opposition. Non, tout n'est pas pourri dans notre République. Je reviens d'Italie où je n'ai pas observé contre Mr Berlusconi, sauf parmi mes amis de « la Repubblica » et dans certains milieux intellectuels, une mobilisation médiatique contre le pouvoir comparable à celle que l'on constate en France. Au contraire, la différence entre Paris et Rome, c'est que les sondages sont toujours favorables au leader déshonorant que les Italiens ont deux fois réélu. En France, un pouvoir qui cède et un peuple qui dénonce, cela montre que tout n'est pas pourri.
La peur de l'Iran Parmi les événements dont cette affaire Bettencourt nous aura détournés, figurent ceux qui concernent les convulsions du Proche-Orient et le piège menaçant de l'Afghanistan. Au Proche-Orient, les informations convergent sur le fait que les Etats arabes - les gouvernements, non les opinions - ne font plus mystère de leur mélange de crainte et d'hostilité à l'égard de l'Iran. Si Israël s'avisait de procéder, même sans l'accord des Américains, à des frappes rapides et définitives sur les sites nucléaires iraniens, on s'empresserait de les dénoncer dans les capitales arabes mais on serait rudement soulagé. Les Iraniens posent des problèmes à tout le monde. La Russie, cependant, vient de conclure d'importants accords sur le gaz et sur le pétrole avec Téhéran, si bien que le désir de durcir les sanctions à l'égard de la puissance perse incarnée par Mr Ahmadinedjad est loin d'être assuré de devenir consensuel. Sans doute, au terme de ses conversations singulièrement cordiales avec le Premier ministre israélien, Barack Obama a-t-il tenu à déclarer qu'il laissait une porte grande ouverte à une solution négociée. Sans doute aussi, d'un autre côté, a-t-on prêté au roi d'Arabie Saoudite une boutade selon laquelle il souhaiterait avec autant de vivacité la disparition de l'Iran que celle d'Israël. Mais les Israéliens ont des raisons de se voir à nouveau confortés dans leur sereine intransigeance concernant l'augmentation des implantations israéliennes dans la banlieue palestinienne de Jérusalem, ainsi que dans leur décision de maintenir le blocus de Gaza. Il ne semble pas que la nouvelle stupéfiante selon laquelle des organisations humanitaires américaines, juives où non, apporteraient une aide défiscalisée aux nouveaux colons israéliens, ait suscité une émotion particulière. Pour la première fois, et en dépit de la victoire de Barack Obama qui vient d'arracher au Congrès une réforme de Wall Street, je me prends à douter de la fermeté du président américain. Il semble que, tactiquement ou non, sur le Proche-Orient, il ait choisi de rendre les armes sur l'essentiel... C'est que, pour rester sur le plan extérieur, les hôtes de la Maison Blanche doivent concéder que les Etats-Unis s'enlisent dans le bourbier afghan, et que les Pakistanais sont loin de les aider à en sortir. Le grand problème, on le sait, c'est le Pakistan et ses incertitudes, ses handicaps, ses ambigüités. Mais la réalité sur le terrain, dénoncée par le général français Vincent Desportes après l'avoir été par le précédent chef des forces américaines en Afghanistan, Stanley Mc Chrystal, a de quoi décourager les stratèges les plus imaginatifs et les plus audacieux. Du haut de leurs montagnes dont les sommets dépassent parfois cinq mille mètres, agiles, rusés et omniprésents, les Talibans ne sont nullement impressionnés par les hélicoptères les plus performants. J.D. P.S : J'ai reçu pour mon anniversaire un témoignage dont je veux remercier les auteurs. C'est celui des étudiants de l'Université palestinienne de Bir-Zeït, à Ramallah, dans un texte en hébreu, en arabe et en arménien. Ils m'assurent de leur « gratitude ».Rien ne pouvait d'avantage me toucher.
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