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Blog : Alain AzriaYom Kippour Le jour du pardon![]() Yom Kippour (Jour du pardon) 10 Tichri, 22 septembre 2007 (commence le 21 septembre au soir). par le Rav Yehoshua Ra'hamim Dufour I m p o r t a n t Cette étude est dédiée à ceux qui veulent, pendant tout le Jour de Kippour, 1) regretter leurs fautes concernant les 3 amours que la Torah nous demande (symbolisés par cette image, à nos yeux) : amour du Créateur et de sa Torah, amour du peuple d'Israël, et amour de la terre d'Israël 2) prévoir comment ne plus renouveler nos 3 erreurs. "Et Hachém pardonnera à Son peuple-Sa terre qui ne sont qu'un : vékhiper admato-amo" (Dévarim 32, 43). Et, par nos efforts, Jérusalem sera sauvée car il est dit : "la prière des Justes fait que Hachém sauve Jérusalem (Le Tour, Chémote 9, 33) yikhaper Hachéém lirouchalayim âl yédé téfilate hattsaddiqim". Le salut d'Israël est dans la qualité de notre retour vrai. (image de Michèle Doubior. et remerciements) Plan Lire préalablement : Pour tous Pour les avancés Sens et travail personnel dans les sources de la Torah La terre, un don conditionnel Concrètement Techouva. Qu'est-ce que revenir ? Comment revenir ? Les guides classiques Le retour du bien-aimé Le Middrache Chir hachirim La dynamique de la biche Dates Kippour arrive 10 jours après Roche hachana, le 10 Tichri. En ce jour, eurent lieu: - la circoncision d'Avraham, de son fils Yichmael âgé de 13 ans, et de toute sa maison. - la âqéda avec le dit sacrifice de son fils Yits'haq, selon plusieurs sources. - la seconde descente de Moché rabbénou du Sinaï avec les nouvelles tables de l'alliance dans sa main, un yom chéni (second jour après le Chabbate). Voyez la paracha Ki tissa et Eqev. - le pardon de David pour sa faute avec Bat Chévâ. - D.ieu exauça Eliahou ha Navi en ce jour à min'ha (Traité Bérakhote du Talmud 6b). - le meurtre (en qiddouche Hachém) de Ribbi Âqiva. - la naissance de Rabbénou ha qaddoch, Ribbi Yéhouda ha Nassi. Voici la lune avant Kippour: il reste encore beaucoup de ténèbres à disperser. (photos de l'auteur, la veille de Kippour) 1. Lire préalablement : Pour tous Lecture de la Torah à Cha'harite: Vayiqra ch. 16 et dans le second livre de la Torah on lit Bémidbar 29, 7-11. Lecture de la haftarah de Cha'harite (Isaïe 57,14-58,14 et le chant sur ce lien) : Pour les avancés, en plus : 2. Sens et travail personnel dans les sources de la Torah En Vayiqra 16, 29-34 les versets donnent toutes les caractéristiques de ce jour : - "ceci sera pour vous une loi perpétuelle" (donc tout juif doit faire le Yom Kippour chaque année). La haftara de Jonas (Yona) décrit bien la tendance à vouloir fuir de cette demande de Hachém. - "au 7e mois (Tichri), le 10e jour du mois, vous mortifierez vos personnes téânou éte nafchotékhém" (donc une technique de pénitence doit être exercée contre soi-même), c'est le jeûne ; la préoccupation ne doit pas être de parvenir à passer les heures du jour le plus agréablement possible, en rencontrant les amis puis en faisant un don ostensible, mais de se changer moralement en modifiant avec difficulté les habitudes corporelles qui manifesteront ainsi notre volonté de nous changer sur tous les plans concrètement; la mortification portera contre une propension spontanée de nous qui serait mauvaise: nous devons faire cet examen de conscience personnel très précis, en prenant bien en compte ce que les autres ont tendance à nous reprocher et qui est toujours partiellement juste : indifférence, colère et brutalité, manque de respect, discussions non paisibles, médisance, immoralité dans l'argent, exploitation de l'autre part la tromperie, la sexualité non insérée dans l'amour et le respect, l'insensibilité aux affligés, aux malades, aux pauvres, désertion de l'étude et de la prière par paresse, non respect précis du Chabbat... etc. La haftara, qui est la lecture du livre de Jonas Yona, montre bien la nécessité d'un examen rigoureux. La haftara d'Isaïe 57, 14-21 et 58 nous indique clairement qu'en plus du jeûne physique, Hachém exige le jeûne moral de tout ce qui nuit aux autres. L'arrêt que nous faisons de tout dans cette journée doit être une résolution de stopper radicalement toutes ces infractions continues. - "et vous ne ferez aucun travail vékhol melakha lo taâssou" (donc véritablement c'est un jour où aucun juif ne doit travailler)... ce sera une suspension du travail (chabbate); nous ne devons plus être centré sur nos intérêts mais sur cet ordre moral ; - "D.ieu en ce jour vous accordera le pardon yiékhappér âlékhém"(il pardonnera, yiékhappér, d'où le nom de Kippour pour ce jour du pardon); ce pardon de Hachém n'est accordé que si nous faisons ce qui y correspond: l'examen, le regret, la conscience de la faute, la volonté de modifier. La haftara de Jonas (Yona) montre bien que Hachém connait nos faiblesses et notre incapacité à distinguer le bien du mal, la droite de la gauche, et il pardonnera cependant; cela doit être un exemple pour nous dans le pardon envers les autres. Il ne veut pas seulement nous pardonner, il veut nous "guérir" comme dit aussi la haftara d'Isaïe 57, 14-21 et 58. - "pour vous purifier létahér étkhém" (donc il ne s'agit pas d'un pardon qui efface et remet l'ardoise à zéro, mais il doit y avoir un changement de qualité dans l'être qui doit devenir pur; le travail personel doit porter là-dessus; et cette pureté est selon la pureté indiquée par Hachém dans Sa Torah); - "de tous vos péchés devant Hachém vous serez purifiés" (la conduite doit donc être passée au crible du jugement de Hachém, pas au nôtre; mais le pardon de Hachém peut concerner les manquements directs faits envers Lui, il ne concernera pas nos manquements envers autrui qui doivent être réparés réellement dans le matériel et dans les préjudices psychologiques ou autres que nous avons causé (Voir la michna Yoma 8). - "ce sera pour vous un repos solennel, sonneries, convocation, vous offrirez un sacrifice à Hachém". Revoir ici l'étude de Roche hachana sur le chofar. 3. La terre, un don conditionnel C'est seulement si nous faisons tout cela que nous serons assurés de recevoir la terre d'Israël qui est notre héritage et de pouvoir y jouir (Isaïe 58, 13-14: "Si tu cesses de fouler aux pieds le Chabbate, de vaquer à tes affaires en ce jour qui m'est consacré, si tu considères le Chabbate comme un délice, la sainte journée de Hachém comme digne de respect, si tu le tiens en honneur en t'abstenant de suivre tes voies ordinaires, de t'occuper de tes intérêts et d'en faire le sujet de tes entretiens, alors tu te délecteras dans Hachém et Je te ferai dominer sur les hauteurs de la terre et jouir de l'héritage de ton père Jacob... C'est la bouche de Hachém qui l'a dit."). Parmi ces exigences, une prescription majeure nous est rappelée dans Isaïe 58, 13-14 : la terre nous sera accordé si nous trouvons "plaisir" dans le Chabbate, c'est-à-dire concrètement : "si" nous en abolissons le travail, "si" nous n'y parlons pas de nos questions professionnelles ni de nos "affaires" pour parvenir à jouir de cette qualité spirituelle et amoureuse qui remplit le chabbat. Ce sont ces règles majeures qui nous sont rappelées à Kippour. Ce n'est aucunement un jour de jeûne dont on doit sortir ensuite pour se ruer à nouveau vers nos comportements habituels dont nous aurions été frustrés pendant une journée. C'est un stage pédagogique intensif. Cet ensemble est ce que l'on appelle la téchouva qui veut dire "l'activité de revenir" : revenir à D.ieu, à notre fonctionnement véritable et moral dans toutes les pulsions et activités. Voir ce lien.
Conseils simples et efficaces Rappelons et précisons les obligations pendant le jour de Kippour: - examen personnel. - aller demander pardon. - réparer les préjudices faits. - ne pas travailler. - jeûner en solide et en boisson, (la règle de nos Sages est simple: quand une personne est malade, s'il y a divergence entre son avis et celui du soignant pour savoir si elle peut jeûner ou non sans mettre sa vie en danger, il faut toujours suivre l'avis de la personne qui est la plus permissive car on ne peut pas prendre de risque avec la vie. Ne pas aller selon ces règles de santé est une transgression grave, âvéra qacha). Le malade qui doit boire ou manger le fera par petites quantités: moins d'un oeuf, moins que la quantité qui se placerait dans un côté de la joue. On donne à manger aux animaux normalement. Les enfants, jusqu'à l'âge de neuf ans (avis du Rav Ôvadia Yossef) sont dispensés de l'obligation de jeûne (eine 'hova). Ensuite, on les habitue progressivement (léharguil) par quelques heures de jeûne jusqu'à l'âge de la bar mitsva ou bat mitva où ils seront soumis au jeûne complet comme les adultes. Piqoua'h néféche (le sauvetage d'une vie, envers soi ou autrui) do'hé tsom (repousse l'obligation de jeûne) et celui qui ne respecte pas cette règle commet une infraction très grave, âvéra qacha. Le judaïsme choisit toujours la vie. - ne pas prendre de bain, n'utiliser l'eau que pour le minimum d'hygiène. Pour les exigences d'hygiène, on pourra laver la seule partie du corps mais avec le minimum d'eau et non pas pour jouir de l'eau. On ne fait nétilate yadaim que jusqu'à la fin de l'articulation des doigts. - ne pas utiliser de parfums etc., - écouter les textes cités, donc les lire, les étudier et se joindre à la collectivité pour les entendre. Certains restent debout toute la journée pendant la prière et ne bougent pas de l'endroit dans la synagogue. Diverses coutumes existent: ne pas embraser les tsittsit, les larmes sont autorisées dans la prière car il est important de ressentir profondément et avec sincérité ce que l'on dit, lire des psaumes ou le Chir ha yi'houd, lire des prières en peu de lumière dans la synagogue, etc. Chaque communauté a ses rites qui sont non seulement respectables mais transmettent une approche véritable de la Torah qui a de nombreuses facettes et que chaque communauté met en valeur. Donc, il faut respecter ces coutumes et les maintenir; et ne pas du tout les abandonner pour une sorte de plus petit commun dénominateur qu'on nomme à tort unité. Car l'unité doit être la somme des particularités, comme dans un corps, et non pas sa réduction au minimum commun. Il est toléré de dormir de fatigue dans la synagogue dans la volonté de récupérer un instant pour mieux reprendre la prière; on veille alors à ne pas dormir près de l'armoire de la Torah. - revêtir de beaux vêtements pour rendre honneur à cette façon de vivre, et à la joie du chabbat. Les askénazes portent le kitel, vêtement blanc qui symbolise à la fois le chabbate mais aussi le vêtement mortuaire. Ils ne le portent pas en allant aux toilettes. - prendre un repas copieux avant le jeûne, - aller entendre le Kol Nidré avant l'office, le soir qui ouvre le jour de Kippour. C'est une annulation des voeux de plusieurs types : - la cérémonie de clôture dite Néila récapitule tout l'effort de techouva que nous avons entrepris et Hachém va prendre les dispositions ultimes à notre égard en ce dernier moment des 10 jours de pénitence. - la cérémonie du chofar (voir Roche hachana), après Néila, - on termine la journée par la prière du soir Ârbite que l'on veillera à faire dans le silence et le respect, malgré la fatigue et l'empressement à aller retrouver la nourriture et ses proches. - puis on dit la bénédiction de la lune. - après le repas, on commence l'installation et la construction de la Soucca, puisque tout cela n'est qu'une préparation à la vie avec Dieu dans la Soucca qui est une image du monde idéal avec Lui.
Qu'est-ce que revenir ? Comment revenir ? L'idéal que nous avons décrit sur le plan pédagogique n'est pas seulement une cure morale. La Torah et la vie juive sont cela mais bien plus que cela : il faut lire avec sérieux les versets d'Isaïe 58, 11 (vé na'hakha Hachém tamid véhisbiâ bétsa'htsa'hote nafchékha, "et constamment Hachém te guidera et te rassasiera, il prodiguera à ton âme (plus largement: à ton néf'éche, ce qui comprend toute la personnalité) des jouissances pures, et fortifiera tes membres; et tu seras comme un jardin bien arrosé, comme une source jaillissante, dont les eaux ne causent aucune déception.") et 58, 14 (az titânég âl Hachém, "alors tu jouiras de Hachém"). Il faut toujours replacer tout ce qui est dit dans la Torah à l'intéreur du lien amoureux de Hachém et de son peuple Israël. A la fois, parce que cela nous est dit et parce que nous sommes faits à l'image de Hachém. 6. Les guides classiques A l'intérieur de ce lien amoureux, se trouve cette dynamique du "retour" de l'un vers l'autre. Nous devons apprendre comment le faire non seulement pratiquement et concrètement, mais avec le coeur. Pour cela, on lit en cette période 'Hovote hallévavote (Les devoirs des coeurs) de Ribbi Ba'hya ibn Paqouda (Saragosse, 11e siècle) écrits en arabe et traduits, et MessilateYécharim (Les sentiers des hommes droits) du Ram'hal, Ribbi Moché Luzzato (1707-1746). 7. Le retour du bien-aimé Nous avons choisi de nous baser sur les commentaires du dernier verset du Cantique des Cantiques (Chir hacchirim) pour bien comprendre la téchouva. En effet, le Cantique des Cantiques donne le sens global du Tanakh (la bible) et de la Torah, et ce texte qui nous décrit toutes les péripéties de la recherche d'Israël par Hachém (selon la lecture de Rachi). Le dernier verset nous donne le secret (au sens courant du terme) de l'attitude essentielle qui assure le retour tant chez l'homme ou Israël que chez le Créateur vers Son peuple. Cela est donc essentiel pour nous en ces jours de téchouva. Le dernier verset de Chir haChirim 8, 14 dit : Il faut bien réaliser que ce verset, c'est le fin du fin, c'est la fin du plus beau de la Torah (le Cantique des Cantiques), et le sommet, le moment final de ce Cantique des Cantiques. Les différents commentateurs que j'ai étudiés (j'en ai passés beaucoup en revue, seuls ceux-ci commentent ce verset : Rachi, Rabbénou Bé'hayé, le Gaone de Vilna, Ibn Ezra, le Zohar, le Maharal) s'appuyent sur le beau commentaire du Middrache Chir haChirim dont le centre est ceci : "Le Roi avait fait un grand banquet et il avait invité tout le monde". 8. Le Middrache Chir hachirim (je dédie cette étude à quelqu'un si injustement attaqué par l'entourage et qui en souffre, afin qu'il découvre comment régler le compte à ces attaquants selon le modèle divin). Pendant le repas, il voit qu'il y a des gens qui se goinfrent n'importe comment et se querellent. Le Roi est furieux, Il veut interrompre et prendre des sanctions. La Reine intervient doucement auprès de Lui et Lui dit : - Ne regardez pas ceux-là, "regardez" plutôt ceux qui se comportent bien et veulent Vous honorer Il y a là beaucoup de thèmes que je vais mettre en ordre en montrant l'axe 1. détourner notre réaction de ceux qui font mal, ne pas se laisser engluer par leurs attaques, leur violence, leur conflits : les fuir et vite. 2. cet état de ce qu'ils sont et font, est nommé dans ces textes : la galoute, c'est un état nous abime (Middrache 8, 19 : bera'h dodi mine galoute cheanou ba oumitlakhkekhim. 3. Rachi (sur Chir hacchirim 8, 14) reprend cet axe et ajoute : les fuir c'est ainsi faite hâter la guéoula (libération finale) qu'il nomme alors "arriver à Jérusalem", car les montagnes nommées âl haré-véssamim sont Har hammoria (le mont du Temple : mine haggaloute... lémaher ha guéoula... har hammoria). 4. Ibn Ezra prend depuis cela, l'expression bera'h dodi, "fuis mon bien -aimé" comme "s'élever dans les niveaux supérieurs" : haChékhina ché âleta lachamayim, "la Chékhina (présence divine) qui est montée aux cieux", allusion au dernier mot du Cantique véssamim qui a la même écriture que chamayim les cieux (sur Chir hacchirim 5, 2). 5. Par contre, il ne faut pas faire ici une erreur : il ne s'agit pas "des cieux d'en haut" qui nous sont inaccessibles, il s'agit de s'élever vers "les cieux d'ici" car la Chékhina est ici ; donc fuir à la fois les méchants qui engluent, et fuir aussi l'éthéré qui n'est pas notre vie ; et cela est exprimé de plusieurs manières : "pensez que je suis avec vous" (donc ici-bas) dit Ibn Ezra sur Chir hacchirim 8, 14, ici : takhchevi ché ani îmakhém. "fuis les anges et descend vers la montagne des parfums, qui est Har Tsione car là Hachém a ordonné que sera la bénédiction sans fin" (Ibn Ezra sur 8, 11). Donc, cette attitude de regarder le bon et la lumière de Hachém dans la relation est un état qui s'appelle "Har Tsione", et c'est y vivre dans une bénédiction sans fin, avec la Chékhina. La montagne des parfums, c'est le monde de la délicatesse dans la relation. 6. Le middrache insiste sur le fait que cela se réalise par l'écoute dans le face à face :béqol é'had, bénéîma a'hate... hamiîni, vé im lav bera'h dodi. c'est donc une obligation de se parler en face à face, de s'y écouter dans une écoute telle, de parvenir à se parler en étant vraiment branchés dans la même parole sur le même sujet en commun, cela est un niveau très haut qui est Hachém et Sa Chékhina ; plus encore, si quelqu'un ne fait pas cela, fuis-le. 7. Cependant, si on doit fuir quelqu'un de bon, il faut toujours penser que cela est momentané et doit être réparé; Hachém nous fuit vite quand nous sommes mauvais mais, dit le Zohar II, 14 a, il ne s'éloigne que comme font le cerf et la biche qui, pour cela, sont cités ici : ces animaux fuient en regardant toujours l'endroit qu'ils ont quitté et ce sont les seuls animaux qui font cela (ils sont ainsi dessinés sur cette boite syrienne de tsédaqa). 8. Cet état est encore comparé à la biche qui a toujours l'un des deux yeux ouverts même quand elle dort ou quand elle doit fermer l'autre ; ainsi quand Hachém doit exercer la rigueur parce que la relation est inadmissible, Son oeil de Ra'hamim est toujours ouvert ; le Séfer yéarote dvache, de Ribbi Yéhonatane, dit : "ché tabbite raq béâine a'hat véhou chél ra'hamim que Tu regardes avec un seul oeil, celui de Ra'hamim, miséricorde". On comprend par là le Rachi sur Ezéchiel 3, 21 : 9. Le Zohar cité applique maintenant cela au comportement de Hachém envers Israël décrit dans Vayiqra 26, 44 : "alors même qu'ils étaient dans une terre ennemie, je ne les ai pas rejetés et je ne les ai pas méprisés jusqu'à les laisser périr entièrement". Chaque mot y est très important et doit nous servir de modéle. Il s'agit bien d'un état malheureux, et non pas d'une attitude hostile de la part de quelqu'un; l'état de malheur, de victime ou de prisonnier dans les mains d'un ennemi peut avilir quelqu'un au point qu'il en arrive à agir mal et à devenir "détestable aux yeux du riche" qui a alors la propension à le rejeter; et, si cela n'est pas compris, la victime serait repoussée et elle périrait, entièrement. Cela est ce qui se passait pour Israël en Egypte, c'est ce qui peut se passer chez beaucoup de victimes qu'il est facile de laisser périr jusqu'à l'extinction totale; ainsi, dans notre économie brutale où la "réussite " des uns est considérée comme une valeur même chez nous alors que bien souvent elle est bâtie avec cynisme sur l'exploitation d'autres qui sont réduits à la misère; ainsi, combien de femmes sont actuellement victimes en leur demeure du mépris masculin et de la violence véritable, exhibée comme une élégance machisme dans notre société masculine et politique brutale. C'est alors que "la dynamique de la biche" et de la fuite doivent se mettre en jeu (dont nous avons parlé ci-dessus) : d'abord voir la lumière vraie de la victime, c'est ce que fait Hachém, c'est être Ra'hamim. Le Maharal (Nétivote ôlam, Nétiv hattorah, 3, dit que celui qui n'agit pas ainsi fait que la Chékhina s'éloigne d'Israël. Le Rambam insiste sur le fait que celui qui ne délivre pas les prisonniers transgresse presque toutes les mitsvotes de la Torah. Beaucoup soutiennent que la situation morale va de plus en plus mal dans notre peuple en Israël, au fur et à mesure que des courant luttent pour y installer uniquement les valeurs occidentales en Israël; l'analyse est trop simple car on y fait beaucoup de choses bien sous des idéologies différentes, mais on ne fait pas assez ce Ra'hamim du regard et de la solidarité juive envers ceux qui risquent de périr entièrement; celui dont la "lumière" n'est pas reconnue la perd progressivement; et il perd progressivement et entièrement sa vie. Combien de vieillards j'ai vu périr ainsi, après une vie sociale et familiale brillante, à partir du moment où leur grands enfants, arrivés eux-mêmes au même faîte, ont nié toute lumière à leur père ou mère le jour où une déficience physique se manifestait. Et leur mort était admise déjà par les enfants comme un fait intégré et dépassé, ils abandonnaient alors la vie, dans l'indifférence des enfants classant cela dans les phénomènes naturels, derrière leur peine d'un minuscule instant. Ce problème est réel et les haftarotes de Kippour sont précises à ce sujet. 10. Pourquoi alors, dans ce contexte, parler de "parfums béssamim"? Rabbénou Bé'hayé (que soient bénis ceux qui me l'ont fait connaître) nous éclaire : "ne lis pas béssamim mais béchamayim". Nous revenons là à ce niveau d'excellence vers lequel il faut fuir et qui est vraiment "cieux ici-bas". Ils sont "cieux" car on y serait heureux, avec Dieu et entre les hommes C'est un gane êdén. 11. Le Zohar dit que les Sages qui ont totalement compris cela sont proches d'une zone rare et subtile (d'où les parfums) que l'on nomme "l'entrepôt de parfums du Gan Edén". Puisque tout cela est le niveau d'excellence du retour total de l'un à l'autre enseigné dans le dernier verset du Cantique des Cantiques, puisque c'est le sommet de la Torah, puisque sans cela les gens (eux, nous, vous, moi) meurent vraiment, et puisque avec cela les gens vivent et heureux ensemble, 12. Plus étrange encore, Hachém a besoin de nous, pour qu'on le sorte Lui aussi de Son état où Il ne réagit pas assez vite envers Son peuple qui dépérit et perd son temps à ne pas vivre le bonheur; et ceux qui lui rappellent les promesses de Sa Torah et Sa lumière amènent la bérakha. En de multiples middrachim cela nous est conté. Prenons celui du traité Bérakhote, traité des bénédictions page 32 a, qui commente Chémote 32 également, après la construction du veau d'or. Ecoutons : "Hachém dit à Moché: va, descends; ces derniers mots signifient selon Ribbi Eliézer que Hachém dit à Moché: descends de ta grandeur car Je ne te l'ai accordée qu'en faveur d'Israël et, comme il a péché, tu ne me serviras plus. Aussitôt Moché faiblit et il n'avait plus la force de parler. Mais lorsqu'il entendit les mots: laisse-moi, Je veux les exterminer (Dévarim 9, 14), Moché se dit que cela dépendait encore de lui: il se leva aussitôt et se mit à prier et invoqua la miséricorde divine Ra'hamim... Cela ressemble à un roi très irrité contre son fils et qui le frappe d'un coup très violent ; un ami qui est présent a peur de dire un mot en sa faveur. Mais quand il entend le roi dire: si mon ami n'avait pas été là, je l'aurais tué, alors l'ami a compris qu'il pouvait intervenir, et il sauva le fils". Le côté dramatique veut nous montrer combien le retour de l'un à l'autre est difficile pour Dieu et pour nous-mêmes. Mais la Torah nous enseigne les codes et les conduites de ce retour. Il va de soi que ces règles de conduite décrites dans la Torah, concernent autant les dimensions les plus psychologiques et relationnelles, non seulement parce que c'est une sagesse séculaire, mais parce qu'il y a adéquation entre le fonctionnement de l'homme et celui que nous donne la Torah sur la marche de la Création. Cela ayant été bien compris, nous découvrons le pouvoir que D.ieu donne à l'homme sur Lui. C'est plus qu'un pouvoir, c'est un besoin du Créateur. C'est plus qu'un besoin, c'est une demande du Créateur envers nous: ainsi, en Isaïe 62, 6 il est écrit: "vous qui rappelez à Hachém (toute Sa bonté qu'Il est), ne lui laissez pas de répît jusqu'à ce qu'il ait rétabli Jérusalem complètement". 9. La dynamique de la biche Je souhaite que nos lecteurs, connaissant maintenant "la dynamique de la biche" qui permet la téchouva, soient présents à cette lumière de Ra'hamim en Hachém, en eux-mêmes et dans les autres, grace au bon oeil qui revient toujours sur autrui. Ce bon regard qui fait vivre ; pour qu'ils aient toute l'année confiance en eux-mêmes et ne soient pas atteints peu à peu et rongés sur ces points importants par les mesquineries de la vie. Une vie courte que nous n'avons pas le droit de râter. "Fuis, mon ami, mon amie, vers ce meilleur, et vis-le". Rien que cette lumière dans ce regard de biche, ce sont mes voeux pour vous, pour nous, pour moi aussi. Comme dit le Gaone de Vilna en terminant son commentaire du Cantique des Cantiques ; "cela sur les montagnes des parfums, c'est LE SANCTUAIRE, qu'il soit reconstruit bientôt de nos jours, amén, 'hazaq." Au contraire, il faut retrouver la sensibilité délicate à l'Autre jusque dans le fond de l'être, comme percevoir ces gouttes de résine qui coulent minuscules entre les fentes de l'écorce et en révèlent l'intérieur sous son apparence rude, et qui reflètent la lumière du monde environnant dans leur luminosité, merveille de rencontre que permet l'attention à la profondeur de l'autre et à la profondeur de soi-même: Il faut nous examiner jusqu'à la profondeur des fibres fragiles mais essentielles de notre coeur, comme ces fils microscopiques tendus entre les pistils de fleurs, antennes surnaturelles au coeur de la nature. A Kippour, le Ciel ne pardonne rien s'il n'y a pas la faute réparée et le pardon accordé quand il est sincèrement. Ne pas faire comme la scandaleuse déclaration d'un responsable de l'expulsion des Juifs qui a formulé en ces termes publics: "je n'ai rien fait contre vous mais si vous vous pensez que j'ai fait quelque chose contre vous, alors recevez mes excuses". Une gifle supplémentaire. Il faut retrouver la délicatesse normale de la relation profonde authentique, vraie, comme cette plume trouvant le contact doux dans une feuille réceptrice: Il ne s'agit donc pas, à Kippour, de débiter des textes, de tenir la performance du jeûne sans travailler sur la modification profonde de soi. Il faut que le son du chofar et des mots emplissent l'intériorité comme cette flamme: L'intérieur doit être en vibration à Kippour pour être travaillé continuellement. Les chants y contribuent: Notre problème est identique au niveau le plus personnel ou au niveau du peuple, et nous en faisons le traitement à Kippour: N'OUBLIONS JAMAIS QUE -contrairement aux autres peuples- LE PEUPLE D'ISRAEL N'A AUCUN ESPOIR DE JUSTICE SOCIALE, DE SALUT, DE SECURITE ET DE PAIX S'IL N'ETABLIT PAS CE QUE L'ON APPELLE AUJOURD'HUI LA "POLITIQUE" SUR LA MORALE DE LA TORAH. LES PROPHETES L'ONT DIT ET REPETE SANS CESSE ET L'HISTOIRE L'A PROUVE CONSTAMMENT. NOUS EN AVONS LES DOSSIERS. DE MEME, SI LE PEUPLE D'ISRAEL NE VIENT PAS VIVRE SUR SA TERRE SELON LA TORAH.SI LE PEUPLE DESERTE D'UNE FACON OU D'UNE AUTRE OU D'UNE TROISEME, LE RESULTAT SERAIT LE MEME. RAPPEL NECESSAIRE AVANT KIPPOUR QUAND LE PEUPLE FAIT SON EXAMEN DE CONSCIENCE. Lisons le psaume 81 pour entendre D.ieu Lui-même le dire à son peuple (lien ici). Le problème est que nous ne parvenons pas à rester en contact avec le niveau (dévéquoute, lien ici) et le désertons sans cesse; pour nous entrainer à corriger cela, nous allons passer toute la journée de Kippour sans cesse dans "le contact avec". Nous avons, très patiemment, au long des heures de ce long jour de Kippour, à reconstituer le lien comme une araignée tisse sa toile anneau par anneau jusqu'à bâtir un fil qu'elle étire dans le vide et dans le noir comme sur cette photo prise aujourd'hui dans l'intimité de cette courageuse qui a travaillé pour vous exprimer cela et vous y encourager: Et je vous souhaite que, enfin, la rencontre soit totale comme cette abeille qui plonge totalement dans la fleur qu'elle butine; elle a fait cela pour vous! C'est donc possible. Cela est patient, discret, possible. Toute la nature a mis du sien pour que nous réussissions ce Kippour! Et cela, à Jérusalem... Ki mitsione tétsé Torah, car c'est de Sion que sort la Torah, ou dévar Hachém mirouchalayim, et la parole de Hachém depuis Jérusalem. Essayons, soyons confiants, comme cette coccinelle venue se poser sur mon doigt:
Sens du chofar Dans la perspective de ce que nous venons de comprendre, nous allons approfondir le sens du Chofar. Nous l'avons étudié selon le niveau simple et symbolique à l'occasion de Roche ha Chana. Maintenant, nous allons en étudier le sens selon les maîtres qui sont entrés le plus dans le coeur de son pouvoir. | Membre Juif.org
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