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Blog : Alain AzriaLe pont suspendu :Par Gilles AMSALEM (Soisy 95)Note explicative : Dans cette nouvelle, je rends hommage à Enrico Macias, interprète français, en citant et reprenant quelques-unes de ses chansons. Quant au « théâtre du boulevard des Capucines », il s'agit de l'Olympia, music-hall de prédilection du chanteur. « Le pont suspendu » surplombe la ville de Constantine (Algérie), localité de naissance de l'artiste.
Le pont suspendu : Gilles AMSALEM (Soisy 95)
Il nous en a tellement parlé qu'on se l'est imaginé. Il nous l'a tellement chanté qu'il nous est devenu familier. Mais au fait, qu'est-il devenu le poète qui, dans sa jeunesse, s'y promenait ? Essayons simplement de nous y pencher afin d'y puiser l'inspiration.
C'est comme si on se donnait rendez-vous au théâtre, boulevard des Capucines.
Notre histoire a commencé il y a quarante-trois ans, et pourtant je n'ai rien oublié. Trop petit, il s'est passé quatre ans avant d'ouvrir les yeux sur son univers. Depuis, de musique en musique, rien n'a pu briser mon c'ur d'attache. Lorsqu'il m'arrive de faire le boulevard, je m'imagine la ville blanche écrasée de soleil et ses rues en pente bordées de chemins d'oliviers. Dès que je me réveille, je sors et la ville bat au rythme des rues les jours de marché.
« Ô ! Guitare, c'est pour toi que je chante », s'il s'en sert comme un as, je lui présente ma plume. « Le violon de mon père », me dit-il, nous y avons laissé nos souvenirs.
Sur le bateau montèrent les enfants de tous pays. Puis le rêve devint cauchemar. Nous apprenions qu'un berger venait de tomber sous les armes. Soudain le reste de l'humanité fondit en larmes.
Un peu avant cet événement, on me rappela que six millions de larmes avaient coulé. « Que de tristesse dans ce bas monde », me dis-je !
Puis, mon esprit devenant ténébreux, je me souvins qu'un homme traversa la mer pour se sauver et, depuis le quai qui s'éloignait, une chaîne dans l'ombre claqua comme un fouet.
Au loin, après quelques heures de traversée, encore dans mes pensées, je crus voir l'île du Rhône se profiler. Fausse alerte !
Ô rage ! Ô désespoir ! Qu'allais-je donc faire dans cette galère ? Satané cauchemar qui me tenait un peu comme Paris me prit un jour dans ses bras.
Eh oui, dans ses bras, vous dis-je ! Mon tourment prit fin, quand, au détour d'une rue, un mendiant sorti de nulle part vint à ma rencontre. Vêtu d'un habit d'apparat, il semblait vouloir m'aborder. Tel un pantin désarticulé, il entama une danse folle sur un air festif dont les mots sont éternels. J'en déduisis simplement qu'il était certainement le mendiant de l'amour dont on m'avait si souvent parlé.
Cette rencontre impromptue me permit de sortir de la cour des miracles pour me diriger vers une sorte de farandole ininterrompue aux mélopées endiablées, pour voix chaudes et accents méditerranéens. Grosses caisses, timbales et maracas donnèrent le rythme à cette course folle dont lui seul a le secret. La foule en liesse frappée de sueurs tropicales s'agglutina frénétiquement autour de notre polichinelle. Les mains rougies, les corps se trémoussant, nous nous abandonnions à la fête orientale dont il ne manquait que les saveurs épicées, les plateaux chargés de fruits, les montagnes de gâteaux, les fleurs et les galettes.
Ces sonorités entraînantes m'arrachèrent à mon rêve éveillé. Je me trouvais habité par ses lettres rouges s'affichant sur la façade illustre de notre théâtre. Il était minuit passé.
Mes souvenirs se voilent, autres temps, autres m'urs comme on dit. Le « Café des délices » serait le digne héritier de ces lieux nostalgiques où tapas et kémias ont la partie belle.
Mes amis, depuis bien longtemps le poète ne traverse plus le pont qu'il a tant aimé chanter. « Comme nous l ?avons appris des prophètes », dit-il, « qui sème le vent récolte la tempête ».
Alors gageons que dans son c'ur et dans le nôtre resteront gravés ces instants d'éternité, mines de romances mémorables, partagées dans l'ivresse de ce temple du music-hall, nous réservant encore bien des surprises.
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