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Antisémitisme au Venezuela: du poison distillé d'en haut

La déléguée spéciale du Président des Etats-Unis pour le suivi et le combat contre l'antisémitisme Hanna Rosenthal a effectué une visite à Caracas et en est revenue profondément inquiète.

"Je ne suis déjà plus choquée quand je vois des croix gammées et des inscriptions contre les juifs telles que 'Hitler n'a pas terminé le travail' sur les murs, surtout près de ma synagogue" dit un ancienne israélienne qui habite à Caracas, la capitale du Venezuela. "C'est l'influence qui se distille d'en haut, du gouvernement, contre les juifs. Je sais que Chavez fait des efforts pour faire croire à l'extérieur qu'il n'est pas antisémite, et qu'il a très bien reçu la délégation de la communauté avec le rabbin, mais je n'ai pas entendu qu'il a puni quelqu'un suite à des expressions ou à des publications contre des juifs."

Elle préfère que son nom ne soit pas mentionné dans l'article. "C'est traduit en anglais et immédiatement publié dans des sites internet. Je n'ai pas besoin de problèmes", dit-elle. "Il y a des années, c'était ici le paradis, qui aurait cru que cela deviendrait un endroit si effrayant'"

Elle n'est pas la seule à penser ainsi. Selon les données transmises par les gens de la Fédération des Communautés Juives du Venezuela, le nombre de membres de la communauté a baissé vertigineusement depuis les dix ans du régime du président révolutionnaire Hugo Chavez. En 2000, il y avait encore 18,000 juifs inscrits dans le pays, alors que de nos jours, leur nombre est un peu moins de 9,000. Le flot de juifs quittant le pays a augmenté ces deux dernières années, alors que plus de 5,000 juifs l'ont quitté, principalement pour émigrer à Miami aux Etats-Unis.

Dernièrement, le vice président de la communauté juive du Venezuela, David Bitan-Ovadia, a dit que" cet antisémitisme nous inquiète tous et il faut immédiatement y mettre fin." Bitan-Ovadia a ajouté que "nous ne disons pas qu'il s'agit d'une politique gouvernementale, mais elle a le pouvoir de mettre fin à ce phénomène."

Une double cible

Huber un juif européen, a émigré au Venezuela dans les années 90 et s'est intégré à la vie de la communauté. Il a fondé une affaire prospère et aime beaucoup son travail. Cependant, dit-il, il quitterait le pays dès demain s'il pouvait se le permettre. "Mes grands enfants étudient en-dehors du pays, je les ai éloignés d'ici", raconte-t-il. "Caracas est un endroit très dangereux, le crime y est quotidien, on y assassine des gens pour rien, et tous les gens honnêtes vivent derrière des grillages et des moyens de sécurité. Notre situation est inquiétante, cat si vous demandez n'importe qui ici, il vous dira que les juifs sont toujours riches, et nous sommes donc une double cible."

Selon Huber, il y a au Venezuela un antisémitisme officiel: "Je pense que c'est la fusion des obscures croyances catholiques", dit-il. "C'est l'accolade des gens prédominants du pays avec des gens comme Ahmadinejad ? qui haïssent Israël à voix haute ? et une partie des intentions des gens du gouvernement de Chavez qui essaient de détourner l'attention des problèmes quotidiens. Il y a l'inflation' Il manque des produits dans les magasins' Il n'y a pas d'emploi' Comme toujours, on peut écrire dans les journaux que les juifs font sortir le capital aux Etats Unis et que les juifs ici sont des agents doubles, que les Protocoles des Sages de Sion ont déjà prouvé qu'il y avait une connexion entre les juifs du monde entier ? cette fois contre Chavez ? parce qu'il s'oppose fermement à l'occupation israélienne. A chaque fois que la télévision présente des images de Tsahal bombardant Gaza, on me dit dans la compagnie, à la banque: 'Pourquoi tuez-vous ces malheureux' Vous vous comportez envers eux exactement comme des nazis'. C'est ce qu'ils voient et ce qu'ils entendent dans les medias."

On se sent isolés

"Quand Chavez a coupé les relations avec Israël, on l'a applaudi partout. Il est vrai qu'aujourd'hui, il ne s'agit pas encore d'une vague générale, mais la sensation est que nous sommes sur le bord d'un abyme. Ici des croix gammées, là des harcèlements contre des juifs ? et c'est toujours défini comme un acte criminel et non pas antisémite."

La déléguée spéciale pour le suivi et le combat contre l'antisémitisme Hanna Rosenthal, a été la première diplomate américaine importante depuis des années à a recevoir un visa pour le Venezuela. Rosenthal a dernièrement effectué une visite dans le pays et a essayé de transmettre l'inquiétude de la communauté juive aux représentants du gouvernement et du Conseil National.

"J'ai essayé de rencontrer des gens les plus prééminents que j'ai pu, mais Chavez et le Ministre des Affaire Etrangères étaient en Iran ? de tous les endroits au mode ? alors je n'ai pas pu les rencontrer", raconte Rosenthal. "J'ai rencontré une femme éminente du Ministère des Affaires Etrangères qui s'occupe des affaires du Moyen Orient et de l'antisémitisme, elle a semblé être profondément concernée et je lui ai fait part des mes impressions de ma visite. Elle a été celle qui a autorisé mon visa, et je ne suis pas optimiste sur les chance d'en recevoir un autre. Les quatre membres de leur conseil national ont clarifié qu'ils n'étaient pas intéressés à entendre de ma bouche des conseils sur leurs relations avec l'Iran et comment ces relations devaient paraitre. Ils ont dit qu'ils n'étaient pas d'accord avec le déni de l'Holocauste par Ahmadinejad, qu'ils savaient que l'Holocauste avait eu lieu et que cela avait été un terrible chapitre dans l'Histoire mondiale, et qu'ils pouvaient comprendre la réaction des juifs aux propos d'Ahmadinejad."

Tout comme Huber, Rosenthal raconte que le niveau de l'antisémitisme sous le patronage de Chavez ? telle qu'elle le définit ? monte à chaque fois que "quelque chose arrive au Moyen Orient" comme, par exemple, la flottille à Gaza. "Suite à la flottille, Chavez a appelé la communauté juive du Venezuela à condamner Israël", dit-elle. "L'intimidation, les calomnies sur les banquiers juifs ? tout cela vient de Chavez. Ils ne ressentent pas cela dans les rues, des voisins ou de leurs connaissances ? ils sentaient que cela vient de plus haut. Tous les jeunes, jusqu'au dernier de ceux que j'ai rencontrés, même des catholiques, n'ont pas l'intention de rester au Venezuela, à cause du crime dans les rues de Caracas ? là où vivent la plupart des juifs. Tous ont quelqu'un de la famille ou des amis qui ont été assassinés ou kidnappés. Presque tous ont été cambriolés Leurs affaires sont réquisitionnées et ils ne voient pas d'avenir pour eux dans leur pays. Cela fait de la peine de voir cela."

Selon Rosenthal, les institutions de la communauté juive du Venezuela sont fortes et la communauté est dynamique, impliquée et a des relations. Cependant, la réunion que les représentants de la communauté ont eu il y a un mois et demi avec Chavez n'a pas eu de résultat important. "Personne ne croit qu'il y aura un changement", dit Rosenthal. "Ce qu'ils ont entendu de Chavez est "merci d'être venus et d'avoir exprimé votre opinion." Cela n'a pas été "je vous promets que cela ne se réitérera pas." Moi non plus, je n'ai pas reçu aucune promesse de cette sorte. Les juifs là-bas ne se sentaient pas en sécurité physique. J'aurais voulu les voir en sécurité, et que les institutions gouvernementales et l'éducation soient ouvertes au respect et à la diversité et que la communauté juive fassent partie de cela. Mais ce n'est pas ce qu'ils ressentent, ils se sentent isolés, ils ressentent qu'on les considère différemment. Si j'avais une baguette magique, le Venezuela aurait pris le contrôle du crime et le gouvernement aurait mis fin à la pression exercée sur la communauté juive et aux reportages sur les juifs diffusés sur les chaines de télévision. J'aurais également voulu qu' il y ait des medias libres et l'occasion, pour les gens ayant des opinions différentes, d'en parler dans les medias."

Entre-temps, la situation est loin d'être idéale, et le gouvernement américain n'a pas beaucoup de moyens de faire face à Chavez. Au-delà de l'expression du support à la communauté juive, tout ce qui reste à Rosenthal est d'éveiller la conscience regardant la situation. "Evidemment, j'informerai également la Secrétaire d'Etat sur chacune des parties de ma visite", a-t-elle dit.

Source:http:www.haaretz.com/jewish-world/features/in-venezuela-remarks-like-hitler-didn-t-finish-the-job-are-routine-1.325667  
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 6 minutes