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Blog : Carand

SELON QUE VOUS SEREZ PUISSANT OU MISERABLE...

Selon que vous serez puissant ou misérable'
par Paul Lémand pour Primo
Par webmaster, samedi 29 septembre 2007 à 19:44

Sur Le BLOG de TERREDISRAEL.COM

Un animateur vedette de la chaîne France 2 se serait rendu
coupable d'agression vis-à-vis d'un de ses collaborateurs.
Selon une main courante déposée dans un commissariat
parisien, William Leymergie aurait tenté d'étrangler un
de ses chroniqueurs.

Les syndicats montent au créneau et dénoncent cette violence.
Jean Jacques Cordival, président du syndicat CGC média
déclare : « Ce n'est pas la première fois qu'un tel incident
se produit. ? Cette fois ça suffit ! Il faut que la
direction prenne des mesures pouvant aller jusqu'au
licenciement, mais dans l'immédiat il doit être suspendu de
ses fonctions et de l'antenne. »

Le SNJ (syndicat national des journalistes) juge ce
comportement indigne du service public. « Cela fait des
années qu'on a des plaintes, que des salariés arrivent
dans nos bureaux en pleurs, qu'ils subissent des pressions.
Cet homme devient excessivement violent. Il n'est pas digne
du service public car l'image qu'il en donne est proprement
scandaleuse ».

Dans la journée de jeudi, la direction de France 2
"a décidé une mise à pied" et un retrait de l'antenne pour
15 jours de l'animateur-producteur de
l'émission « Télématin ».

Primo salue la rapidité exemplaire dont a su faire preuve
France 2 lors de cet incident. En effet, moins de 4 heures
après l'intervention des syndicats, la sanction tombe.

Primo tient à saluer également l'exemplarité morale des
syndicats de France 2, qui accusent William Leymergie
d'être indigne du service public car l'image qu'il en donne
est proprement scandaleuse.

Une autre affaire, que France 2 tente de passer sous silence,
a nui grandement à l'image de probité que France 2 se donne
à bon compte. C'est celle de l'affaire Al Dura, le fameux
« reportage » de Charles Enderlin.

Il a fallu 7 ans et plusieurs actions en justice ?
et encore nnous ne sommes pas certains aujourd'hui de la
collaboration pleine et entière de France 2 ? pour que
la chaîne de télévision livre les dessous de l'affaire,
à savoir les rushes contenant le "meurtre" du petit
Mohamed Al Dura filmé par Tala Abu Rahma et commenté
par Charles Enderlin.

N'en déplaise aux syndicats, l'exemplarité du service
public reste à prouver et la rigueur morale à trouver.
Cette rigueur morale ne doit pas se limiter à du
déclaratif mais doit être démontrée jour après jour,
et ce, concernant toutes les informations distillées
sur cette grande chaîne de service public.

Sans vouloir en quoi que ce soit dévaloriser la douleur
de Jean-Philippe Viaud, les conséquences du reportage
diffusé par France 2 sont autrement plus graves.

Il nous suffira de noter que France 2 bouge rapidement
lorsqu'un familier des sunlights est mis en cause et devient
étrangement statique dans d'autres dossiers.
L'effet « pipole », comme on dit de nos jours.

Dans cette société qui privilégie désormais l' information
immédiate à l'analyse honnête et réfléchie, il ne fait
pas bon être humble.

Cette mésaventure est l'occasion de réfléchir sur le
harcèlement moral ou physique et donc de revenir sur
un dossier dont Primo n'a cessé de se préoccuper
depuis quelques mois.

Les faits suivants sont avérés. Nous avons changé
le prénom de la victime et n'avons pas précisé le lieu.
Mais cet article a été envoyé par nos soins aux principaux
intéressés, les mettant au défi de contredire quoique ce
soit affirmé ci-dessous. Ils se reconnaitront.

Une employée à la bibliothèque municipale d'un
arrondissement de Paris, que nous appelerons Hélène,
bibliothécaire depuis 19 ans au moment des faits,
titulaire de son poste sur concours, s'occupe
particulièrement d'un fond consacré à l'Histoire,
notamment celle du judaïsme.
Cette section est appréciée des utilisateurs, le taux
d'emprunt est excellent.
A tel point que, le 12 juillet 2005, elle est félicitée
et promue d'un grade par la directrice des Affaires culturelles.

Le conservateur de la bibliothèque, qui soutenait ce projet,
décède le même été et une nouvelle directrice est nommée.
C'est le début des ennuis pour Hélène. Dès le mois de
septembre, la nouvelle directrice décide de rapatrier les
livres dans le catalogue général. Hélène ressent cela
comme une blessure personnelle. Mais au fond, jusque là,
rien ne s'oppose à ce qu'un responsable prenne de telles
décisions, fussent-elles injustes.

Ou plutôt, rien ne s'y opposerait si'

Car, dans les histoires de harcèlement moral, il y a
toujours un petit fait duquel tout le reste découle.
A l'automne 2005, Hélène essaie fort civilement de
plaider pour la continuation de son fond littéraire
auprès des autorités compétentes.
Elle défend son projet avec acharnement.

Au travail, Hélène constate que la situation empire.
Moqueries, agressions verbales de la part d'un de ses
collègues, obstruction caractérisée de la directrice
vis-à-vis des démarches d'Hélène. L'ambiance peu à peu est
plombée. Hélène est opiniâtre : elle veut conserver ce fond
judaïque et même l'enrichir.

Mais Hélène s'aperçoit que les livres de ce fond subissent
de régulières dégradations, certains étant jetés sans
autre forme de procès à la poubelle. Cette pratique est bien
évidemment rigoureusement interdite au sein des bibliothèques.

Les livres abîmés doivent être remis à un service central
et portés au pilon par des personnes assermentées.
Ceci pour éviter toute initiative personnelle s'apparentant
à de la censure, on le comprend bien. Un fonctionnaire
ne peut décider seul du destin de chaque livre.

Hélène se bat et dénonce cette pratique.
Le 3 décembre 2005, un de ses collègues, JM, responsable
des dégradations, la provoque et veut se jeter sur elle.
Il faut, pour l'en empêcher, la présence fortuite de
deux policiers qui proposent leur aide à Hélène.

Les autres collègues, pour certains courageux, ont porté
témoignage de ce fait. D'autres, la majorité, ont
préféré se taire et détourner les yeux.

C'est la victime que l'on condamne

Et, comme toujours en pareil cas, Hélène, l'empêcheuse de
tourner en rond, s'aperçoit qu'une partie du personnel
commence à lui tourner le dos. Rien ne pourra être prouvé
des multiples petites vexations qui vont suivre et qui vont
contribuer à faire de sa vie un enfer au quotidien.
C'est le traumatisme habituel décrit par les victimes
de harcèlement moral.

Pour éviter le saccage du fond qu'elle a contribué à monter,
Hélène interpelle le service central des bibliothèques et
son collègue prend connaissance de cette initiative.

Le ton monte. Les jours, les semaines se succèdent à
travailler dans une ambiance délétère. La directrice de
la bibliothèque prend ouvertement parti pour le collègue
auteur des dégradations.

Le 25 janvier 2006, un cap est franchi. JM s'en prend à
Hélène en l'insultant « « Débile ! »,
« Sioniste protégée de partout mais ça ne va pas durer ! »
« Ils font semblant d'être avec toi pour montrer qu'ils
sont avec les sionistes ».

Cette dernière phrase est appuyée d'un coup de pied d'une
grande violence, décoché avant qu'Hélène puisse s'enfermer
dans un bureau pour se protéger de l'agression.
Les ecchymoses sont constatées par la médecine du travail.
Il s'ensuit 8 jours d'interruption de travail.

Il faut ici préciser qu'Hélène souffre d'une polyarthrite
rhumatoïde très handicapante. Un coup violent dans le
genou d'une personne souffrant de cette maladie peut avoir
des conséquences dramatiques.

Les procédures de la mairie de Paris sont extrêmement
précises lorsqu'un tel incident se produit.

Il est prévu que, pour toute agression, un encadrant doit
faire remplir par la victime une fiche technique d'analyse
d'incident le plus rapidement possible après l'incident et
doit le communiquer, avec le nom de l'agent, au conseiller
en Prévention des risques Professionnels de la Direction.
Une copie de cette fiche doit être transmise au groupe de
travail "Prévention des agressions" de la Coordination
Centrale Hygiène-Sécurité-Ergonomie.

Le problème pour Hélène est que l'encadrant est, soit la
directrice de la bibliothèque, soit l'agresseur,
c'est-à-dire ses supérieurs hiérarchiques directs, ceux qui
lui font subir l'enfer depuis des mois.

Ils ont donc tout tenté pour faire obstruction à ses
démarches, jusqu'à freiner l'obtention des papiers pour la
Sécurité Sociale. Hélène a dû payer de sa poche les
premières consultations médicales.

De février à juin 2006, Hélène s'est battue, a tout tenté,
jusqu'à demander l'intervention du Maire de Paris, sans
obtenir aucune réaction. Une procédure est en cours devant
le tribunal administratif de Paris. Les syndicats,
interpellés, n'ont pas montré un réel enthousiasme pour
aider Hélène. Pourtant, la direction des ressources
humaines, en sa commission du mois de mai 2006,
a désigné comme principaux responsables la directrice
et le supérieur hiérarchique de Hélène.

Entre temps, et afin de calmer le jeu, Hélène s'est vu
proposé une simple mutation, ce qu'elle a refusé.

Le pire reste à venir.

Depuis cette agression, Hélène a été mise à pied. Elle ne
perçoit plus que 670 euros de salaire mensuel.
L'agresseur, à quelques mois de la retraite au moment des
faits, a bénéficié d'une promotion, ce qui lui a permis
de collecter des points supplémentaires.
Il s'agit d'une pratique courante dans les administrations.

Harcelée, frappée par un supérieur hiérarchique alors
qu'elle était en état de faiblesse dûe à une maladie grave
et invalidante, privée de ressources par une décision
inique, Hélène a vu son état de santé empirer.

Elle attend maintenant que le tribunal administratif veuille
bien statuer sur son sort. Nous sommes en Septembre 2007.
L'affaire date de presque deux ans, sans aucune réaction
des responsables administratifs, syndicaux et politiques.

Une décision humaine, normale, aurait été de proposer à
Hélène un soutien dans cette épreuve, la reconnaissance de
son statut de victime, une réparation et la condamnation
du fonctionnaire responsable des coups. La simple dignité
aurait commandé de prendre son parti plutôt que celui de
l'agresseur et auteur d'insultes gravissimes répétées.

Primo est conscient du fait que, dans tout harcèlement,
il y a des facteurs déclenchants qui échappent à la simple
logique cartésienne. Primo, qui connaît bien Hélène, sait
combien elle peut parfois être intransigeante et donc
agaçante pour certains.

Mais nous savons que cette intransigeance, elle se
l'applique aussi à elle-même. Nous aurions été bien heureux
de pouvoir en dire autant du milieu professionnel dans
lequel elle évolue.

Quelles que soient les circonstances et l'intensité des
animosités qui peuvent se créer dans le monde du travail,
le fait de frapper une personne plus faible et
hiérarchiquement inférieure reste et doit rester
inacceptable, et donc condamnable.

Ce qui motive les lignes qui précèdent n'est donc pas
seulement lié aux insultes antisémites qu'Hélène a subies
- inexcusables par ailleurs - mais à cette simple ligne
de conduite qui devrait rester la règle dans toute la
société et, a fortiori, dans la fonction publique.

Que serait la justice ?

La justice consisterait à rétablir Hélène dans ses fonctions,
à s'assurer qu'elle recoive les arriérés de salaire qu'elle
n'avait pas perçu jusqu'à aujourd'hui du fait de ce scandale,
à prendre des dispositions pour que les auteurs de ces
harcèlements et de l'agression soient clairement sanctionnés,
et qu'elle reçoive un dédommagement significatif en
reconnaissance du préjudice subi.

Primo, en relatant ce fait, s'attend à des réactions
politiques ou syndicales, voire à des plaintes pour
diffamation. Nous en avons l'habitude. Cet article a été
envoyé par courriel aux personnes concernées avec
possibilité pour elles de réagir, voire d'infirmer les
propos que nous tenons. Sur ce point, nous sommes tranquilles.

Mais décidément, Hélène n'a pas eu de chance.

Elle aurait dû travailler à France 2 au lieu de prendre soin
des livres dans une bibliothèque. Les médias et les
syndicats, voire les politiques, auraient certainement été
un peu plus réactifs et indignés... Très indignés !

Paul Lémand © Primo, 28 septembre 2007

Pour des raisons bien compréhensibles, il est préférable
de préserver l'anonymat d'Hélène. Vous pouvez cependant
lui manifester votre soutien et votre solidarité en lui
envoyant un courrier par voie postale uniquement.
Primo lui fera suivre.

Ecrivez à Hélène,
Primo Europe, BP 19, 94001 Créteil cedex.
Membre Juif.org





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