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Blog : Carnets d'actualitéLES VOEUX DE JEAN DANIELN'ayant pu, pour des raisons que ce rude hiver explique, m'exprimer à ma place habituelle dans l'important numéro de fin d'année du « nouvel Observateur », je veux confier à ce blog quelques observations. En cette fin d'année 2010, et en dépit de quelques turbulences regrettables, je vois toutes les raisons pour nos lecteurs de maintenir leur fidélité, et d'être assurés que, comme on nous en adjure de tous côtés, nous « maintiendrons le cap ». « Le Nouvel Observateur » de cette semaine en donne une preuve que chacun jugera, j'espère, éclatante .Mais que signifie l'expression, un peu bravache et maritime de « maintenir le cap » ? Pour ce qui nous concerne, je dirai que cela implique, non d'imposer aux autres, et au nom du peuple, une vérité que nous prétendrions être les seuls à détenir, mais de dénoncer avec vigilance et pugnacité tous les mensonges. Oui, d'où qu'ils viennent tous les mensonges. Après une carrière longue et tourmentée, c'est la recette de sagesse à laquelle j'ai décidé de m'arrimer avec passion. Pourquoi ? C'est très simple. Depuis que l'étourdissante complexité du monde nous impose et même nous condamne à l'humilité, nous convenons qu'il n'y a pas une vérité mais plusieurs. Et nous observons que ceux qui les brandissent avec autorité en changent souvent. En revanche, nous ne savons que trop bien ce que représente l'acte de mentir, c'est-à-dire de tromper ceux à qui l'on s'adresse en usant de toutes les ressources de l'illusion, des sortilèges de l'utopie et de des prestiges du passé. Autrement dit, je souhaite que nous écoutions plus que jamais cette injonction de Camus, citée par Soljenitsyne lors de son prix Nobel : « Au moins si le mensonge doit sévir, que ce ne soit pas par toi ! »Je fais le v'u que ce ne soit jamais par nous. Ce serait notre plus belle marque d'identité. Il y a eu des turbulences au « Nouvel Observateur ». Nous ne les avons pas vécues avec indifférence. Jacques Julliard a cru devoir nous quitter ? Nous l'avons regretté. Mais Jean-Claude Guillebaud n'a pas eu beaucoup de chemin à faire pour nous rejoindre. Denis Olivennes , lui est retourné vers des horizons qui lui étaient plus familiers.Ce qui n'empêche nullement la sincérité et la solidité de l'aide qu'il nous a apporté. Aujourd'hui, rien ne devrait empêcher Laurent Joffrin de nous rejoindre et nous attendons bien d'autres concours d' hommes et de femmes proches de nous et porteurs d'avenir. Au moment où j'écris ces lignes, les commentaires se concentrent sur la façon dont Marine Le Pen s'est tranquillement transformée en gardienne de la laïcité ! Comme vous voyez, rien n'est simple, puisque c'est au nom du peuple et même de la République qu'elle emprunte le déguisement des justiciers. Heureusement voilà un domaine dans lequel nous n'avons jamais menti. Depuis presque un demi-siècle, nous demandons que la France se prépare à accueillir une immigration sans commune mesure avec celles qui tout au long de notre histoire ont fait de notre pays, une nation. Il fallait bien sûr que l'on préparât d'abord les Français au caractère inéluctable des flux migratoires qui proviendraient en grande partie des pays jadis colonisés. Nous ne nous sommes jamais lassés de répéter que l'indignation contre la xénophobie, pour justifiée qu'elle fût, ne constituait pas une politique. Lorsqu'on redoute un mal, on doit essayer d'abord d'en éviter la contagion, et il est absurde de ne pas se préoccuper des conditions de son émergence comme si l'on se résignait à sa fatalité. Que faire ? D'abord admettre que l'acceptation de la différence exige du temps pour être acceptée. Il faut de la patience et des égards pour en négocier une par une les étapes. Ensuite, il faut s'y prendre de manière à ne pas heurter de front les sensibilités et en évitant de susciter chez les uns des allergies refoulées, chez les autres une xénophobie brandie. Aujourd'hui, il faut donc lutter sur tous les fronts, sans jamais séparer les races ou les religions ; en ne se lassant jamais , pour être plus précis , de rappeler que le problème n'est pas seulement entre les musulmans et les « infidèles », mais sépare aussi les musulmans entre eux .Nous savons qu'il y a un islam français, un islam républicain dont les militants réclament notre aide et ne l'obtiennent pas. Mais il ya aussi des musulmans qui n'aiment pas qu'on parle de l'islam français et républicain, et leurs premiers adversaires, ne sont ni les Français, ni les républicains, mais leurs propres frères. Cette ouverture sur l'autre, cette impatience de connaître les différences, cette familiarité avec l'étranger c'est probablement ce que nous avons fait de mieux dans nos colonnes et qui devra sans cesse être développé. Nous l'avons fait parmi les premiers, dans les reportages et dans les enquêtes, en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, et au Soudan. Nous l'avons fait dans les pages consacrées aux « débats ». Nous avons accueilli, tous les grands écrivains et les grands intellectuels des cinq continents. Nous l'avons fait en décrivant toutes les étapes de la mondialisation, du déclin du règne occidental, de la montée des pays émergents et de la métamorphose des Etats-Unis. Nous n'assistons à rien de moins qu'à la fin de l'arrogance occidentale. C'est-à-dire que nous changeons véritablement de monde. La cécité des droites américaines, européennes et israéliennes est de ne pas observer ce basculement de la planète et cette irréversible redistribution des cartes. Ce monde instable, effrayant, qui nous échappe, dominé par des crises financières, par la prolifération du nucléaire et les progrès dévastateurs de l'internet, du langage numérique et de la transparence, nous pouvons nous demander si nous aurons la force de le dominer, de le maitriser. Faut-il faire son deuil de la grande idée européenne en commençant par renoncer à l'euro ? Peut-on canaliser les forces immenses déchainées par Internet ? Nous n'abandonnerons jamais la morale, c'est notre obligation, mais le temps est venu désormais, avant tout pour répondre à notre vocation première, de comprendre et faire comprendre. Il se peut que les extrêmes progressent parce qu'ils incarnent l'immense révolte des sociétés civiles contre l'impunité scandaleuse des grands financiers qui sont, largement responsables de la crise de notre système. Cette révolte est juste et doit motiver un combat vigilant et rassembleur .Mais pour le reste, c'est-à dire pour toutes les tentations de revenir à la mentalité idéologique, les générations qui nous ont précédé ont déjà donné, et dans ce domaine, le péremptoire n'est pas seulement inadéquat, il est devenu frivole et indécent. J.D
3 commentaires
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que journalisme ne signifie pas .bof
vous passerez comme beaucoup d autres accariatre et antisioniste...
mais Israel est solidement ancre.. allez bonne annee
tchao....vous avez rate le train des grands journalistes. moi je vous dis la chose suivante, c est finit l express de papa anti
colonialiste,etc.. il ne vous r este plus qu a mediter vos echec..
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