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Blog : Carand

LA PAROLE DRESSEE...

La parole dressée par Albert Bensoussan
Par webmaster, mardi 2 octobre 2007 à 06:25

Sur Le BLOG de terredisrael.com

Au jour de Kippour, dans le flot des prières, de la liturgie,
des poèmes que l'on clame en plaçant sa voix tout au fond
de la gorge, au plus près du c'ur, une phrase m'a
particulièrement frappé :
Le'olam Hachem débarh'a nitsav béchamaïm, que l'on peut
traduire par : «Toujours Hachem Ta parole se dressera
dans les cieux», et que Andre Chouraqui ( Zal ) comprend
ainsi : « En pérennité IHVH, Ta parole se poste dans les
ciels ». Cette phrase est issue du verset 89 du psaume 119,
où le psalmiste implore l'Eternel de le faire
« vivre selon (Sa) parole », dit vouloir « garder
(Ses) paroles », et réitère : « Oui, Ta parole,
je la souhaite' je souhaite Ta parole. Mes yeux s'épuisent
en ton dire », avec cette culmination de piété :
« Je garde le témoignage de Ta bouche », qui précède
la culmination du discours sur Son verbe :
« Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur
mon chemin ».

Il s'agit d'un des plus longs textes du Tehilim et l'un des sommets de l'acte de piété. Eh bien ! cette parole dressée dans les cieux, nous la répétons à Kippour à douze reprises. Nous voulons la clamer, la proclamer partout et toujours et en toute direction, et si nous le faisons douze fois, c'est parce qu'Israël se compose de douze tribus, qui bientôt seront dispersés et, ce faisant, iront porter Sa parole aux quatre coins de la terre ; même jusqu'à ce pays lointain aux portes duquel le rabbin espagnol Benjamin de Tudèle s'arrêta au XIIème siècle ? il voulait recenser et compter les communautés juives de par le monde, et ce voyage lui prit 13 années ? et voilà : Al-Tsin (ainsi que l'on nommait alors la Chine) comptait déjà une synagogue et une modeste communauté. Alors oui, Sa parole s'était-elle répandue aux quatre coins du monde, et nous La vivifions au jour de Kippour en répétant douze fois, par la voix de l'un et de l'autre, que Sa parole ? la Torah ? se dresse dans le ciel et nous éclaire comme un soleil et nous guide comme une étoile polaire. Et que belle est la synagogue populeuse de Kippour où, de tout côté et à tour de rôle, chacun des douze hérauts proclame la présence du verbe divin au-dessus de nos têtes.

Cette parole dressée, c'est bien celle qui est présentée au kahal réuni chaque fois qu'on lit sur le Sefer Torah, et chez nous, lorsqu'on le soulevait d'un rude coup de poignet ? et c'était toujours le père Derrida avec sa longue barbe blanche qui me faisait penser qu'il était, en quelque sorte, une image plausible de Moshé Rabinou ? et que nous zozotions à l'envi ve zot hatorah, je savais déjà tout de cette « parole postée dans les ciels ».

Et voilà que nous arrivons à la fin du rouleau et que nous allons danser avec la Loi : ce sera alors Simh'at Torah. L'an dernier, à la synagogue des Rabbanim algérois de Netanya, j'ai fait sept fois le tour de la téva en tenant contre moi le lourd rouleau sacré dans son étui de bois, tout en me sentant curieusement léger. Autrefois, au Grand-Temple d'Alger, nos anciens, ce soir-là, se laissaient aller aux débordements ou à l'ivresse, et c'était étonnant de les voir sortir les séfarim de l'Aron hakodesh et de descendre au bas de la téva pour se trémousser en serrant contre leur poitrine notre Torah ; et même, ils la saisissaient par ses tenants de bois et la haussaient au-dessus de leur tête, comme s'ils avaient lancé en l'air leur fiancée ainsi que l'auraient fait des danseurs d'opéra. Je sais qu'enfant, je ne comprenais guère ces licences et ces jeux : est-on trop sérieux et assez niais quand on est encore au Talmud Torah et en attente de bar-mitzvah ? Oui, ces vieux me choquaient car je pensais qu'ils traitaient à la légère ce qui pour nous, pour mon père et moi, était si sacré que la première chose que nous faisions en pénétrant dans la synagogue était d'aller pieusement baiser les sefarim derrière le rideau de l'Eh'al. Je sais aujourd'hui que Simh'at Torah est une danse sacrée et qu'il convient de couronner le ch'ur à douze voix de Kippour, de faire aboutir la promesse et de propager la lumière : oui, nous dresserons bien haut la parole de l'Eternel.

Albert Bensoussan
Membre Juif.org





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