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Blog : Rencontre Judaïque FM

Exit Ben Ali : premières réflexions après la révolution tunisienne


"Profil" utilisé par de nombreux internautes tunisiens sur FaceBook_____________________________________________________________________

Le doute n'est désormais plus permis : après le départ de l'ex-président tunisien, mis K.O après 23 ans de règne mais seulement quelques semaines de manifestations, nous venons d'assister à un évènement quasi-inédit dans le monde arabe - la chute d'une dictature.
Certes, d'autres chutes de régimes ont marqué l'histoire de ces pays, mais le contexte fut tout à fait différent : il a fallu l'invasion américaine de 2003 pour renverser Saddam Hussein, et cette démocratie "importée" ne fut pas le fait du peuple irakien - qui l'a d'ailleurs bien mal accueilli au final ; il y a eu le "printemps de Beyrouth" après l'assassinat de Rafic Hariri, mais les occupants syriens sont quasiment rentrés par la fenêtre après être sortis par la porte - et surtout, l'enjeu tenait plus de la géopolitique  régionale que du régime au pouvoir, le Liban ayant toujours connu le pluralisme politique. Dans le cas de la Tunisie, on vient d'assister à la victoire d'un peuple, ayant réalisé seul et sans concours extérieur une révolution, au prix de sacrifices réels - les dizaines de tués sous les balles de la police : les Tunisiens en sont très fiers, et on ne peut que le comprendre et leur dire notre admiration.
Avons-nous été conscient de la situation ? Avons-nous assez soutenu leur aspiration à plus de liberté ? Le régime Ben Ali a joué sur la peur des islamistes pour durer, on l'a assez rappelé ces derniers temps : et le dialogue - de sourds - entre partisans et opposants tournait toujours autour de deux discours : "s'il tombe, ce sera une révolution à l'iranienne", disaient les uns ; "justement, plus il y a de répression, et puis les islamistes profiteront du vide pour s'imposer", disaient les autres. Le fait est que l'opposition démocrate, laminée, n'a guère noyauté cette révolte "des gueux", née d'abord dans les régions oubliées du Centre et du Sud du pays, après l'indignation suscitée par le suicide par le feu du malheureux marchand ambulant de Sidi Bouzid ... Suivant au quotidien les pages FaceBook de mes nombreux amis tunisiens - qui étaient presque tous, avec une prudence variable, partisans de la révolution -, je peux attester que l'équation "anti-Ben Ali = partisans d'une république islamique" était une escroquerie. Parmi eux, par exemple, le militant des droits de l'homme Adnen Hasnaoui que vous avez pu lire sur mon blog, défend courageusement l'établissement de relations officielles avec Israël ; plus prolifique en articles, Souhail Ftouh (avec qui je correspond régulièrement), m'a avoué ces tout
derniers jours que sa position de "supporter" était due à la peur - peur d'un régime policier qui a duré presque un quart de siècle avant de s'effondrer comme un château de cartes !
Mais revenons à ma question, en faisant mon propre "examen de conscience" : je m'efforce, dans mes émissions, d'amener les auditeurs à réfléchir à invitant des personnalités d'opinions diverses. Par rapport à la Tunisie, j'ai eu comme invité en novembre 2001 le professeur Mohamed Talbi, critique féroce du régime - comme de toutes les dictatures arabes ; en juin 2003, par contre, je recevais Mezri Haddad venu parler d'un livre où il défendait le régime, parlant d'une "campagne de désinformation contre la Tunisie" (je reviendrai plus loin sur cette personnalité, très exposée dans les médias ces derniers jours) ; j'ai reçu, à propos de son livre de référence, "Maghreb, la démocratie impossible ?" un historien critique - mon ami Pierre Vermeren, dont vous avez pu lire un article presque prophétique lundi dernier - tout comme l'orientaliste Antoine Sfeir, avocat dévoué de la Tunisie de Ben Ali - lire ici. Enfin, et surtout, il faut aussi dire que l'évocation du passé juif de la Tunisie, ou de la tolérance dont bénéficiait la minuscule communauté restée dans le pays, n'a jamais été accompagnée dans mes propos de paroles soutenant son régime ; et si je me réjouis d'avoir été invité, il y a plus de trois ans, à un colloque de la "Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions", l'ambition de ces rencontres universitaires sans rapport avec la politique intérieure ne mérite pas l'opprobre : il est quasi certain que tout ce qui portera ce patronyme désormais honni sera renommé dans le futur - espérons quand même que sur le fond, ces forums de rencontres seront maintenus, et avec eux ces fragiles passerelles entre Juifs et Musulmans.
Mais revenons, pour finir, à Mezri Haddad qui m'a fait l'honneur de son amitié - et qui doit se sentir bien seul aujourd'hui. Brillant universitaire, ancien opposant ami de Moncef Marzouki, rallié au régime par crainte des islamistes et de ce qu'il jugeait être une complaisance de l'opposition démocrate à leur égard, il avait donc défendu à mon micro l'hypothèse d'une marche progressive de la Tunisie vers une vraie démocratie. En était-il sincèrement convaincu, alors même que devenu plusieurs années après ambassadeur de son pays à l'UNESCO, il devait continuer de défendre un régime de plus en plus indéfendable ? Il a démissionné de son poste "à minuit moins une", ce vendredi à midi, à quelques heures donc de la fuite de Ben Ali. Cruelle ironie, lui qui avait si courageusement dénoncé l'obscurantisme des islamistes - on pourra lire grâce à son nom en libellé des articles sous sa signature publiés sur mon blog -, il aura vu le dirigeant qu'il avait soutenu trouver refuge ... en Arabie Saoudite, centre mondial du Wahabbisme et de l'intégrisme sunnite ! On lira sur ce lien l'hommage d'un homonyme, juif celui là - Raphael Haddad, ancien président de l'UEJF. On pourra aussi lire sa lettre de demission, publiée par le journal "Le Monde", et le voir et l'entendre ici.
43 commentaires
A part étaler ses nombreuses amitiés, ses invités, ses émissions, etc., Jean Corcos pourrait-il fournir une analyse de la situation en Tunisie ? ...
Envoyé par Edmond_002 - le Dimanche 16 Janvier 2011 à 09:35
Bonjour Edmond regarde ce lien, j’ai eu peu mauvais pressentiment sur ce qui ce passe en Tunisie.

http://www.fdesouche.com/165650-tunisie-manifestation-islamiste-appelant-au-califat-video Triste Triste Triste
Envoyé par Stanislas_001 - le Dimanche 16 Janvier 2011 à 09:55
@Stanislas et Edmond,

J'ai egalement de tres mauvais presentiments sur ce pays ou les ;'freres" ne sont jamais loin des opportunites ...0
Envoyé par Daniel_034 - le Dimanche 16 Janvier 2011 à 10:05
pauvres tunisiens, ils ne savent pas ce qui les attend, peut-étre que je me trompe, mais les barbus ne vont pas tarder à pointer le bout de leur turban, et les femmes tunisiennes ,elles qui sont très modernes, le voile et la burqua ne sont pas loin, et j'ai bien peur qu'ils vont regretter le "dictateur" ben ali!!!!!
Envoyé par Nicole_001 - le Dimanche 16 Janvier 2011 à 10:35
la tunisie a perdu un grand homme , qu on le veuille ou non !

il a prouvé au monde entier , que la tunisie n ' appartenait pas à la " ligue arabo-musulmane "...ce que les médias appellent " une dictature " , n 'est en faît que la protection des minorités , que Ben Ali prôtégeait en les faisant accompagné par la police tunisienne et par l ' armée tunisienne...ce qui a déplu aux islamistes qui n ' étaient pas d 'accord avec cette politique d 'ouverture de Ben Ali , surtout à l 'égard d ' israël...avec qui il entretenait malgré tout des relations commerciales...et les islamistes tunisiens n 'étaient pas d 'accord non plus...et le résultat est là :

à tunis , il était dit , que celui qui touchait à un juif était traduit devant les tribunaux...le juif était " considéré et respecté " , et les pélerinages des juifs du monde entier ainsi d 'ailleurs que des israëliens ne plaisaient pas aux islamistes , et le tunisien islamiste l ' a alors calomnié de dictature...et ce qui devait arriver est arrivé..." harrô sur Ben Ali " ...

maintenant il est accusé de tous les maux de la tunisie en raison de son esprit de démocrate !

des tunisiens éxigent aujoud ' hui de l 'arabie saoudite son extradition de djeddah
aujourd 'hui Ben ali ,est en danger de mort...car les islamistes ne lui pardonneront jamais cette liberté donnée aux israëliens et aux juifs de venir en pélerinage dans les lieux saints en tunisie

attention à celui qui dit la vêrité , il sera exécuté--Guy Béart-- !
Envoyé par Jacques_079 - le Dimanche 16 Janvier 2011 à 11:31
Il est trop tôt pour savoir ce qui va se passer en Tunisie , dans le Maghreb , et dans le monde arabe et musulman. J'aimerais n'avoir que des raisons de me réjouir car pour une fois, dans ce monde arabe et musulman, en retour d'une souffrance consentie, quelque chose de positif est advenu.
Mais je conserve mon hypothèse que le capitalisme aurait besoin de favoriser un islamisme pour prendre les peuples en étau sous son joug pour anihiler les forces qui lui résistent. Où donc est allé notre capitaliste féodal Ben Ali ? En Arabie Saoudite ! (C'est juste dans l'espoir de conserver un crédit en Tunisie, que le gvnt français a "laché" Ben Ali.). Je pense donc que ce sont les peuples opprimés sous le joug de la loi capitaliste, , les modérés du monde arabe et islamique qui font les frais de ces régimes féodaux, fascistes, islamistes, un peu partout dans le monde. Sans eux; le capitalisme n'aurait que des opposants face à lui.
Je pense donc que, pour conserver le contrôle de la situation, le capitalisme favorisera un retour des islamistes en Tunisie, pour justifier, un nouveau régime autoritaire d'exception pour mettre la société tunisienne
au pas.
Le peuple tunisien sera-t-il assez subtil pour empêcher toute installation de l'islam (ce que l'Europe n'a pas fait chez elle !!!) tout en instaurant une démocratie (puisque c'est ce à quoi elle aspire) ????

La démocratie est, en Europe, l'instrument par lequel on a imposé l'islam aux peuples !!
Envoyé par Laurent_033 - le Dimanche 16 Janvier 2011 à 11:48
ce qu 'il faut comprendre avant toute réflection :
ce n 'est pas le peuple tunisien qui a organisé ces manifestations , non !

c 'est plutôt des islamistes qui ont tout fomenté , qu 'on le veuille ou non!

il fallait descendre Ben Ali , ils y sont réussi !
Envoyé par Jacques_079 - le Dimanche 16 Janvier 2011 à 11:52
Le compte de ce membre a été suspendu.
Envoyé par Joseph_075 - le Dimanche 16 Janvier 2011 à 12:03
...une démocratie et une laïcité où il est interdit de dire le moindre mal de l'islam ! bien sûr !
Ce n'est pas à cette Europe, d'intégrer la Turquie, et le Maghreb et Israël; c'est aux tunisiens de refuser l'islam, et l'intégration dans l'union européenne tant qu'elle sera celle qu'elle est. Si le peuple tunisien veut perdre la souveraineté qu'il vient de conquérir chèrement; il ne lui reste plus qu'à entrer dans l'union européenne au lieu de tisser des liens sélectifs avec d'autres pays , des coopérations ponctuelles sur tel projet Je souhaite au peuple tunisien de ne pas commettre l'erreur de la France( qui a bien plus perdu que gagné dans cette Europe
que nous connaissons aujourd'hui,) de constituer un embryon de grand ensemble pour les peuples berbères libérés de l'islam, de la féodalité, j'ai toute confiance dans le peuple tunisien qui, dorénavant, inventera son destin, et à qui je souhaite "bonne chance", comme à un enfant qui vient de naître.
Envoyé par Laurent_033 - le Dimanche 16 Janvier 2011 à 12:09
Bonjour, Stanislas, et merci pour le lien : la manif' que l'on voit filmée semble se dérouler d'abord non en centre-ville, mais dans un quartier ou une banlieue populaire de Tunis. Ce n'est apparemment pas une petite manif' - mais une grosse : on a l'impression de voir plusieurs groupes ou cortèges confluer et, vers la fin, aborder des quartiers plus centraux où l'armée fait un barrage que les manifestants ne cherchent pas à forcer. Les slogans ( du moins ceux que je reconnais ... ) sont " Allah U-Akbar " et " Khilafa " ( = Califat ). Une phrase en arabe surimprimée en caractères latins sur les images mentionne " ikhwane " , ce qui, je crois, désigne les " ikhwan al-moslimim " : les Frères Musulmans " . Le document ( la vidéo ) émane du site " forsane-alizza.com " : " Forsane Alizza " = " Les Cavaliers de la Fierté " , qui émettent, disent-ils malgré la censure des chiens du taghout et des sionistes " ( "taghout " désignant à peu près " l'ensemble de ce qui est adoré de manière satanique en dehors d'Allah " ...

Ce qu'il faut surtout noter, c'est que rien de tout cela, rigoureusement rien, n'a passé le barrage de la censure pro-islamique dans les médias eurabes : pas la moindre mention de l'existence d'une composante islamo-populaire dans ce qu'on présente uniformément comme la " révolution de jasmin " ( qui, parmi les concepteurs qui fabriquent et formatent médias et lecteurs, de cette formule qui fleure bon la " révolution de velours ( Prague, 1989 ) et la " révolution
Envoyé par Edmond_002 - le Dimanche 16 Janvier 2011 à 12:52
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