Blog : Philosémitisme

Ilan Halimi (11 octobre 1982 - 13 février 2006)
"Racontez à vos fils, et vos fils à leurs fils, et leurs fils à la génération suivante!" (Livre du Prophète Joël - I, 3)

"L'affaire Ilan Halimi nous donne une leçon que Léon Poliakov avait parfaitement formulée : "Ceux qui ne dénoncent pas l'antisémitisme sous sa forme primitive et élémentaire, au seul motif qu'elle est si primitive, devront affronter la question de savoir s'ils ne donnent pas secrètement leur approbation aux antisémites partout dans le monde, justement pour cette raison."" (Pierre-André Taguieff, La Judéophobie des Modernes, p. 481)

"Ce dimanche 13 février allumons une bougie en sa mémoire." (Joseph Byron)

PARIS (EJP)---Alors que dimanche marquera précisément le 5ème anniversaire de la mort d'Ilan Halimi par le ?gang des barbares', quelque 250 personnes ont participé jeudi à Bagneux, à une cérémonie en hommage à ce jeune juif de 23 ans enlevé, séquestré, torturé pendant trois semaines par les membres du 'gang des barbares' dans une cité de cette ville des Hauts-de-Seine.

Découvert agonisant le 13 février 2006 le long d'une voie ferrée à Sainte-Geneviève-des-Bois dans le département de l'Essonne, il est décédé peu après lors son transfert à l'hôpital.

La Ville de Bagneux et le département ont commémoré cet événement, qui avait suscité une énorme émotion dans toute la France, en plantant un arbre et en dévoilant une plaque à la mémoire d'Ilan.

Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux, a rappelé la douleur et le traumatisme que fut le décès d'Ilan Halimi pour sa ville et ses concitoyens, insistant sur le fait qu'il était important aujourd'hui, après que les coupables de cet assassinat aient été définitivement condamnés, de célébrer la mémoire d'Ilan autour du chêne planté à l'entrée du Parc Richelieu afin que chacun puisse se souvenir à jamais des atroces souffrances qu'il a subies.

Elie Korchia, président des communautés juives du département et délégué du CRIF a rappelé que ce jeune innocent ne fut capturé et tué que parce qu'il était , dans l'esprit de ses ravisseurs, "juif donc riche". Sa mort, a-t-il dit, symbolise aujourd'hui en France ce que peut être un crime antisémite, raciste et crapuleux dans toute son ignominie.

Dans le discours qu'il a prononcé au dîner annuel du Conseil représentatif des juifs de France (CRIF), mercredi dernier, le président Nicolas Sarkozy s'était déclaré "heureux" du jugement prononcé contre les auteurs du crime. "Je suis heureux qu'il ait pu rendre à la famille d'Ilan Halimi confiance dans son pays".

"Le jugement en appel des tortionnaires et des assassins d'Ilan Halimi est, je le crois, exemplaire. Non seulement il a permis d'établir la terrible réalité mais il a rappelé que dans notre pays, agresser ou tuer quelqu'un en fonction de sa religion ou de son origine était un facteur aggravant", a-t-il dit. "Il a rappelé, aussi, que personne ne pouvait se prévaloir d'un conflit qui se déroule à des milliers de kilomètres pour justifier son crime".

Mais le chef de l'Etat a aussi confié porter "comme un douloureux souvenir le fait que nous n'avons pu retrouver Ilan que quelques minutes avant sa mort".

"Cela restera pour moi un échec, malgré tous les moyens et toutes les forces que nous avions engagés", a-t-il dit, rappelant qu'il était ministre de l'Intérieur à l'époque.
Ilan Halimi repose en paix en Israël.

Ilan Halimi, "la déraison de sa mort"