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Blog : LudovicMonnerat.com

La forme au lieu du fond

Le prix Nobel de la Paix décerné à l'ancien vice-président américain et au GIEC pour leur contribution à la lutte contre le réchauffement climatique est sans doute révélateur d'une tendance de notre temps à privilégier le plus souvent la forme au fond. Nul besoin d'être grand clerc pour constater que l'action fracassante d'Al Gore ne relève pas de la science, au vu des énormes erreurs qui l'entachent, mais bien de la politique. Pourtant, ce n'est pas cela qui a dissuadé le comité Nobel de mentionner la "connaissance scientifique" pour justifier son choix, alors que ce dernier est lui aussi motivé par des raisons politiques. Un peu comme s'il était malgré tout impossible de dire que ce prix n'est que l'expression d'une conviction et le soutien à une action, comme s'il fallait tant bien que mal enrober le tout d'une caution rationnelle.

En soi, le prix Nobel de la Paix n'est bien entendu que le parent pauvre d'une démarche au demeurant louable, et parmi ses ratages les plus complets figure celui décerné en 1994 à Yasser Arafat (auteur d'une instrumentation monstrueuse du terrorisme comme moteur sociétal) et à Shimon Peres (initiateur du programme nucléaire israélien au mépris de la non-prolifération). On pourrait en citer bien d'autres, notamment ces dernières années. Cependant, cet élargissement spectaculaire de la paix à l'activisme contre le réchauffement climatique, alors que le lien entre les deux est précisément difficile à établir, montre que l'apparence prend clairement le pas sur la substance. Et l'outil médiatique qu'est devenu ce prix peut désormais être utilisé fort librement (on verra d'ailleurs s'il aura un effet sur la campagne électorale américaine, puisque l'on disait Al Gore tenté par une nouvelle tentative en cas de Nobel de la Paix).

Somme toute, l'ancien candidat à la présidence aurait pu raconter que des vagues de 100 mètres de haut allaient déferler sur nous, que des pays entiers allaient s'effondrer sous l'action déchaînée des eaux, que tout un pan de la vie terrestre allait se noyer, cela n'aurait pas changé grand chose à la démarche - et ne lui aurait guère valu moins de soutien. Après tout, si l'on peut exagérer d'un facteur 17.5 certaines prévisions "scientifiques" sans passer pour un charlatan, c'est bien que l'intérêt est ailleurs. Dans son propos millénariste, Al Gore dépasse en effet le discours rationnel et recours à des accents apocalyptiques qui relèvent du transcendant, des peurs profondément ancrées en nous, en même temps que de la repentance qui accompagne notre prospérité. En cumulant catastrophe et culpabilité, en juxtaposant évolution climatique et revendication politique, Gore ne fait que recycler (si j'ose dire) une approche rhétorique antédiluvienne (si j'ose... bis).

Sincérité plus que vérité, conviction plus que raison : nous revoilà dans une forme de superstition qui exclut le doute propre à toute démarche scientifique digne de ce nom. Et ce prix Nobel de la Paix, qui représente une adhésion et non une récompense, n'est que la partie émergée (si... ter) d'une dérive sous-jacente qui ne peut rassurer.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 22 minutes