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Blog : Michelle GoldsteinDieudonné M'Bala M'Bala confus devant la Cour d'appel de ParisDieudonné M'Bala M'Bala confus devant la Cour d'appel de Paris Par Ray Archeld pour Guysen International News Le 11 octobre, Dieudonné M'Bala M'Bala a comparu devant la 11e chambre de la Cour d'appel de Paris. Il demandait l'infirmation du jugement du tribunal correctionnel de Paris le condamnant en 2006 pour « provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion » pour ses propos sur les juifs, « négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd'hui l'action terroriste ». Nouveauté : il a ajouté au tableau les diamantaires d'Afrique du Sud. En quelques années, Dieudonné M'Bala M'Bala est devenu un habitué des prétoires ayant longtemps bénéficié de relaxes. Mais ce 11 octobre 2007, il entre en salle d'audience plus en justiciable esseulé que comme le comédien tchatcheur de premiers procès. Exunt la noria de journalistes et les témoins VIP venus défendre la liberté de parole du prévenu devant le tribunal correctionnel de Paris !Exunt les anciens alliés de Dieudonné M'Bala M'Bala, notamment la CAPJPO ! Lui restent une trentaine d'irréductibles qui constituent l'essentiel du public de l'audience. Meilleur contrôle d'eux-mêmes ? Apprentissage du comportement en audience ? Ces supporters ne créent plus ce climat de haine bruyante qui avait indigné Me Alain Jakubowicz lors de l'audience sur le sketch diffusé par France 3 en décembre 2003. Tout au plus, laissent-ils échapper quelques soupirs et de rares sourires.Après quelques décisions judiciaires récentes, notamment la condamnation pour diffamation à l'égard du comédien-animateur Arthur devenue définitive le 19 septembre 2007, Dieudonné M'Bala M'Bala a senti qu'il n'avait plus systématiquement l'oreille des juges. Ce 11 octobre, il aspire à une nouvelle relaxe. Il s'efforce d'offrir une image plus lisse. Et il a perdu un peu de sa verve, tenant des propos parfois confus. Ceux qui sont venus pour le spectacle partiront plutôt frustrés. Un jugement sévèreDes propos de Dieudonné, dont le sketch sur France 3 le 1er décembre 2003, ont suscité l'indignation. Des municipalités ont refusé d'accueillir son spectacle Le divorce de Patrick.Le 5 février 2004, Dieudonné donne ce spectacle à la Bourse du travail de Lyon. Des individus perturbent cette représentation. Après une interruption, le spectacle reprend.Le 8 février 2004, Le Journal du Dimanche publie une interview de Dieudonné qui déclare notamment à Barbara Theate : « Les ligues juives insultaient les spectateurs, ils m'insultaient moi. Pire, ils ont commis un attentat. Que le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) ne condamne pas, excuse même ! Un homme a été arrêté, qui fait partie de ces mouvements d'extrême droite sionistes, racistes et xénophobes. « Sale nègre », « les juifs auront ta peau », voilà le genre de slogans que j'ai entendus. Ce sont tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd'hui l'action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d'Ariel Sharon. Ceux qui m'attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des noirs et l'esclavage (*). Ils m'accusent d'être antisémite. Ça n'a aucun sens, personne dans ma famille n'a servi dans la Wehrmacht. Mais c'est Israël qui a financé l'apartheid et ses projets de solution finale ». Le Ministère public poursuit pour « provocation à la discrimination nationale, raciale, religieuse par parole, écrit, image ou moyen de communication audiovisuelle » l'auteur de ces propos qui sera défendu par Me François Roux devant la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris.Se joignent à la procédure plusieurs associations - la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), le Consistoire central de France, l'UEJF (Union des étudiants juifs de France), SOS Racisme, Avocats sans frontières (ASF) - représentées respectivement par Mes Christian Charrière-Bournazel, Alain Jacubowicz, Stéphane Lilti, Michaël Ghnassia, Patrick Klugman et Aude Weill-Raynal. Le 10 mars 2006, le tribunal correctionnel de Paris constate : « Si les coupures de presse mentionnent la première invective, aucune d'entre elles ne vient corroborer la seconde' La plainte qu'il a déposée à la suite des incidents précédemment rappelés n'en a pas davantage fait état ». Le tribunal poursuit : l'invective sur les « négriers reconvertis » ne peut viser « ceux qui l'ont agressé trois jours auparavant, alors qu'il dit tout ignorer de leur identité et que ces derniers n'ont jamais été identifiés ». Et au surplus, « ceux-ci n'ont pu à l'évidence, participer à la traite des Noirs plus de cent cinquante ans après l'abolition de l'esclavage, ni profiter de ce commerce criminel ».Dieudonné M'Bala M'Bala ne peut pas davantage alléguer « avoir voulu stigmatiser les seuls partisans de la politique d'Ariel Sharon ou encore les gouvernements israéliens successifs pour leur soutien prétendu à l'apartheid en Afrique du Sud, alors qu'il ne peut exister aucun lien rationnel entre un Etat créé en 1948, ses dirigeants, et l'esclavage aboli plus d'un siècle auparavant ».Le tribunal conclut : « L'expression de « reconvertis dans la banque et le spectacle » [est] directement inspirée de l'imagerie antisémite ». Dieudonné M'Bala M'Bala en a conscience car, invité à s'expliquer le 11 septembre 2004, dans l'émission Tout le monde en parle, sur « le passage litigieux, il occulte à deux reprises « reconvertis dans la banque et le spectacle ». Sous couvert de stigmatiser ses détracteurs, il désigne à la vindicte les juifs, en les assimilant à des marchands d'esclaves qui auraient bâti des fortunes sur la traite des noirs, ayant ainsi tiré profit d'un crime contre l'humanité? L'emploi du terme particulièrement virulent de « négrier » et l'amalgame auquel le prévenu se livre en recourant à des stéréotypes antisémites qu'il mélange et n'hésite pas à actualiser de manière singulière ? le négrier enrichi, le banquier, le militant sioniste, le terroriste soutenant Ariel Sharon ? ne peuvent que susciter chez le lecteur un vif sentiment de rejet, voire de haine ou de violence à l'égard de la communauté juive ainsi présentée sous un jour odieux ». Ecartant la liberté d'expression, le tribunal correctionnel estime les infractions constituées. Il condamne le prévenu à une amende de 5 000 euros, à verser un euro à titre de dommages intérêts à chaque partie civile, 3 000 euros à la LICRA, ayant initié des poursuites, et 1 000 euros aux autres parties civiles au titre de leurs frais judiciaires. Il ordonne la publication, dans la limite de 5 000 euros par insertion, d'un communiqué dans Le Journal du dimanche, Le Monde, Le Figaro et Libération.Des « négriers » aux « diamantaires »Le passage incriminé ? C'est « un condensé présenté de manière spectaculaire par la journaliste », explique Dieudonné, avant de nier avoir tenu ces propos. Me Christian Charrière-Bournazel rappelle que « Dieudonné avait reconnu ces propos » et que l'interview téléphonique retranscrite ne laisse aucun doute sur l'exactitude des propos publiés.« Ces propos ont été tenus sur scène après l'agression par un ou deux individus qui ont lancé une bombe artisanale lors du spectacle. Ils ne font pas partie du spectacle », précise Me Lise Bornes. « Il manque les euh », indique l'appelant. Sa défense décrit un Dieudonné fatigué, aux propos décousus, souvent interrompus par des points de suspension et des « euh ».« Euh ou eux ? », persifle Me Alain Jacubowicz. « J'étais dans une situation tendue. On s'en était pris physiquement à mon public'En sortant du studio d'une radio, il y a eu des insultes. On a jeté des bananes à une personne avec qui je travaille. J'ai ramené le calme auprès de ceux qui voulaient se battre. Quand on m'a traité de « Sale nègre ! Les juifs auront ta peau ! », c'est la position des négriers face à l'esclavage. J'ai étudié les relations entre Israël et l'Afrique du Sud. Je m'aperçois à quel point cette relation a été loin. Certains diamantaires ont extrait des diamants à moindre coût et se sont installés en Israël' Ces gens-là viennent en France me dire « Tu ne travailleras pas ! », avance Dieudonné M'Bala M'Bala.« Vous êtes victime d'une agression raciste. Vous ne portez pas plainte ? », interroge Me Jacubowicz. « Ma propre souffrance passe derrière celle de la jeune spectatrice hospitalisée », répond Dieudonné M'Bala M'Bala.Le terme juif n'est pas prononcé par Dieudonné. Celui-ci « en a donné la raison sur le site Les Ogres : « Je ne prononce pas le mot juif. Après mes différents procès, j'ai compris qu'il pouvait y avoir interprétation sur ce mot alors que sioniste, il n'y a pas d'interprétation possible », explique Me Alain Jacubowicz.Dieudonné M'Bala M'Bala avance : « Je ne collabore pas avec ce site ». Avant d'ajouter : « Le terme juif ne veut rien dire ».Qui visait-il en parlant de ceux « reconvertis dans la banque et le spectacle » ? « Ces gens-là sont devant moi, forts, arrogants, méprisants. Je fais le parallèle sur les diamantaires. J'ai lu des livres. Ce lien est évident ».Des témoignages qui laissent dubitatifsLes témoins de Dieudonné M'Bala M'Bala : Brett Kline, « journaliste de la presse juive new yorkaise [s'exprimant] au nom de la communauté juive » (sic) selon Me Lise Bornes, un journaliste économique et financier à la retraite qui se définit comme historien « pour expliquer le rapprochement entre l'Etat d'Israël et l'apartheid » (sic) et une spectatrice de la représentation à Lyon.« Je pense qu'il a pu dire des choses qui ont fait du mal ou ont été récupérés. Mais il n'a pas eu l'intention de faire des déclarations racistes... Le geste de serrer des mains [de Jean-Marie Le Pen] est de la communication. On pense : « Il soutient Le Pen ». J'ai appris que ce n'était pas le cas », affirme, sans expliciter, Brett Kline. Et, s'adressant à Dieudonné M'Bala M'Bala : « Vous êtes un homme intelligent et vous pensez que dans votre public tout le monde est aussi intelligent que vous. Vous avez tort'»Quant à l'« historien », il interprète ainsi les propos incriminés : « Il ne s'agit pas de la traite transatlantique, mais du régime d'apartheid [qui] est une forme moderne de l'esclavage ». Et « les négriers reconvertis dans la banque » ? « L'Afrique du Sud a été bâtie dès l'origine sur la banque ». Et d'évoquer « Disraeli, la banque Rothschild de Londres... La Cité de Londres est le concentré financier à l'échelle internationale de l'exploitation de l'Afrique du Sud » (sic).Enfin, arrive LA témoin, une officier de Marine vivant à Paris' mais qui a vu le spectacle : elle « se rendait chez une amie à Lyon ». Les parties civiles s'étonnent de cette spectatrice qui n'a pas porté plainte. La seule à corroborer, et pour la première fois devant la justice, les dires de Dieudonné sur les insultes racistes à son égard quatre ans plus tôt. Pourquoi témoigner si tardivement ? « Je n'étais pas au courant du procès. Depuis 2006, je vois les spectacles de Dieudonné à Paris. Il m'a dit qu'il avait ce procès' » Me Alain Jacubowicz s'étonne : « On a beaucoup écrit' » La témoin décrit quinze individus interrompant le spectacle « en distribuant des tracts et en criant ». « Qui étaient-ils ? Dieudonné évoque des Ligues juives. Ces individus portaient-ils l'étoile jaune ? », s'enquiert Me Christian Charrière-Bournazel. «« Je ne sais pas ». Comment caractériser Dieudonné ? La témoin estime que le terme de misogyne convient mieux que l'accusation de raciste'« Les germes de l'affaire Halimi »La motivation du jugement déféré offre un socle complet d'arguments aux parties civiles qui réclament des dommages et intérêts correspondant au préjudice subi.« C'est une agression déterminée contre tout le peuple juif assimilé à un peuple de criminels contre l'humanité », Me Christian Charrière-Bournazel qui souligne « la permanence d'une pensée antisémite ignoble chez Dieudonné et le procédé pervers de l'antisémite qui renvoie au juif le malheur dont il a été victime. Les juifs se sont battus contre l'esclavage ».« Trois jours séparent le spectacle de l'interview : Dieudonné a eu le temps de réfléchir. Ses propos ont été tenus délibérément », insistent Me Stéphane Tilti et Me Michaël Ghnassia. Pour Me Klugman, « l'invective raciste a tué. Lors de l'affaire Ilan Halimi, des gens ont pensé : « Les juifs ont tout ». Ils ont tué un gamin ».« Dans ces propos, on trouve les germes de l'affaire Halimi », surenchérit Me Alain Jakubowicz, qui stigmatise les poncifs repris par Dieudonné et utilisés « depuis des siècles dans la littérature antisémite la plus virulente ». Si Me Aude Weill-Raynal pense que Dieudonné M'Bala M'Bala « persiste dans ses errements », Marie-Jeanne Vieillard, avocat général, s'interroge : « Quel lien entre les fauteurs de troubles et tous ces mots « négriers reconvertis dans la banque, l'action terroriste » ? Ce propos général ne peut pas être une réponse aux perturbateurs ». Le Ministère public stigmatise ces « stéréotypes antisémites, ces termes outranciers, blessants, infamants. Sous couvert de fustiger les agresseurs, ils visent la communauté juive ». Elle demande la confirmation du jugement. Avec des intonations rappelant Me François Roux, Me Jacques Verdier invoque « la lassitude de Dieudonné de se voir être l'anti-israélien de service, toujours poursuivi dans les cours. Un journaliste américain juif dit : « Il n'est pas antisémite ». L'enregistrement de l'interview ? « C'est poussif. Les phrases sont sans cohérence. Dieudonné est crevé. La journaliste a condensé? L'extrémiste juif [évoqué par Dieudonné], ce n'est pas Madame Sarfati, le personnage de Elie Kakou, son ami ». Me Jacques Verdier déplore que son client n'ait plus accès aux médias. Un client qui affirme « ne plus traiter de ces sujets dans son spectacle ». L'arrêt sera rendu le 15 novembre 2007.(*) | Membre Juif.org
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