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Blog : La Chaîne d'Union

Guy Môquet Et pourquoi pas Marc Bloch ?

Marc Bloch, était un humaniste éclairé et sa raison d'être : concevoir le meilleur pour ses contemporains, pour son pays la France...

Patriote il fut, en son temps avec le Général De Gaulle, l'un des rares à avoir osé dénoncer les incompréhensions de notre société, osé montré les faiseurs de grains de sables qui ici et là allez nous offrir la grande désillusion... 

Peut-être que d'autres y verrons matière à l'enrichir...

Guy Môquet

 

 

Et pourquoi pas Marc Bloch ?

 

 

 

 

Le premier souhait exprimé par Nicolas Sarkozy en tant que Président de la République aura été de faire lire dans les lycées et à chaque rentrée scolaire la lettre d’adieu du jeune résistant Guy Môquet, fusillé à l’âge de 17 ans en 1941. Instrumentalisation politique de l’émotion ou au contraire, véritable hommage à la Résistance … Que pouvons-nous bien penser d’une telle lecture ? Chacun aura sa version, son sentiment, sa raison politique d’être pour ou contre, c’est légitime et souvent opportun.

Car en fait Guy Môquet n'était pas un résistant au sens propre du terme. Mais surtout, pourquoi cette lettre et pas celles tout aussi émouvantes et écrites par de vrais résistants ? La lettre du Lieutenant Honoré d'Estienne d'Orves à son épouse, tout comme celle de Pierre Ruibet à sa mère. Ce dernier mort pour la France le 30 juin 1944. Il avait seulement 19 ans. Enfant de Troupe, il était parvenu à s'introduire dans l’un des dépôts de munitions allemands, qui contenait l'équivalent de 120 trains de munitions, situé dans des carrières d'Hurtebise près de Jonzac. Il le fit sauter en sachant qu'il n'avait aucune chance d'en réchapper. Sa dernière lettre écrite me semble avoir un accent plus patriotique que celle de Guy Môquet. Ainsi, dans un dernier signe d’amour, à sa mère, à sa patrie, il confiait : «Ma chère petite maman, ma lettre va te faire de la peine. J'ai été désigné pour faire sauter la carrière. J'avais posé des mines qui n'ont pas fait leur effet. J'attendais quelqu'un qui n'est pas venu. Il est de mon devoir de tout détruire. Tant pis je vais y mettre le feu. Je suis décidé ! Seulement il y a beaucoup de chance que j'y reste. Cependant je tenais à la vie, mais je fais passer mon Pays avant mon bonheur. Je vous embrasse tous, adieu. Vive la France.»

Pour cette action, Pierre Ruibet fut, à titre posthume, nommé sous-lieutenant, fait Chevalier de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération, reçut la Croix de Guerre avec palme, et cité à l'ordre de la Nation. Son camarade Claude Gatineau, 20 ans, qui l'avait secondé, s'en sort, mais il est arrêté, torturé, ne dira rien. Il sera fusillé, au lieu d'être pendu, quelques jours plus tard. Alors oui, qui de Pierre Ruibet ou de Guy Môquet est le plus représentatif de la Résistance des jeunes Français à l'occupant ? Car tant qu'à lire une lettre, autant choisir celle qui parle de notre pays, la France, d’autant si sa conclusion est Vive la France…

Bien sûr, l'école doit enseigner l'histoire mais avec transparence et sans parti pris ; des faits, rien que des faits. Les jugements, quand il y en a à apporter, doivent être objectifs. Faire ressortir le sacrifice de ceux qui nous ont précédés, oui. Pardonner, oui, mais ne pas oublier, pour éviter que cela ne se renouvelle, d’accord. Mais se rappeler aussi que la Résistance, ce ne fut pas que les maquisards, les agents de renseignements, les saboteurs. Ce fut aussi des soldats enrôlées ici et là et le plus souvent en outre-mer dans nos colonies. Des gamins, certains n'avaient pas 18 ans, ayant triché sur leur âge, qui combattirent sur mer, sur terre, comme dans les airs et, faisant abstraction de leur origines, avec un seul leitmotiv : défendre la France. Alors, une lettre pour faire connaître cette période, c'est comme une goutte d'eau dans la mer. D’autant, si nous devons assister à une réécriture de l'histoire qui accréditerait l'idée que les communistes ont été les vrais et seuls résistants de ce pays.

Ce que certains tenteraient de nous faire croire alors que ce parti a longtemps soutenu l'alliance opportune de Staline et Hitler qui, faut-il le rappeler, est à la source de la seconde guerre mondiale. 

 

 

Le grand malentendu…

 

 

 

 

Et puis, à rendre un hommage qui servirait à marquer les esprits de nos lycéens, à les prévenir contre l’adversité, leur insuffler un sens patriotique plus fort, pourquoi ne pas étudier les écrits et témoignages d’un certain Marc Bloch ? Ce dernier, à chaud et malgré les risques encourus, n’a pas hésité à laisser à la postérité une analyse critique du comportement coupable de bon nombre de nos responsables militaires de l’époque, mais pas seulement. Des comportements qui par bien des côtés ont su passer les années et les gouvernements pour se retrouver quasi d’actualité encore aujourd’hui. Oui, Marc Bloch, cet historien français qui aura participé aux deux grandes guerres est un exemple pour nous tous et dans bien des domaines. Particulièrement dans les valeurs patriotiques qu’il va défendre jusqu’au bout tout en leur accordant une dimension humaniste permanente. Ainsi, en 1939 malgré son âge, il a 53 ans, une polyarthrite invalidante et une famille nombreuse, il demande à combattre, se déclarant lui-même «le plus vieux capitaine de l’armée française». A la fin de 1942 quand les Allemands envahissent la zone libre, il décide alors d’entrer dans la clandestinité et devenir un éminent membre de la Résistance. Issu d’une famille juive alsacienne, il est arrêté le 8 mars 1944 par la Gestapo ; torturé il sera fusillé le 16 juin 1944. Professeur de faculté, reconnu pour ses qualités et sa rigueur méthodologique, il publiera parmi d’autres ouvrages qui feront référence : «L'Étrange Défaite», qu’il rédigera dès l’armistice annoncé, entre juillet et septembre 1940. Comme on peut le comprendre, ce livre ne sera pas publié de son vivant, mais à titre posthume, en 1946, aux éditions du Franc-Tireur.

 

 

En fait, ce qui donne une force particulière à cet ouvrage «L'Étrange Défaite», c’est que Marc Bloch, ne racontera pas ses souvenirs personnels, mais s'efforcera, en témoin objectif, de comprendre les raisons de la défaite française lors de la bataille de France, mettant dos à dos et face à leurs responsabilités, militaires, fonctionnaires, bourgeois. Ainsi écrira-t-il : «Les grands chefs n'aiment ainsi pas changer de collaborateurs, préférant le «divorce» entre commandement et exécutants». Mais Marc Bloch n'attribuera pas à la seule armée la responsabilité de la défaite. Il mettra en relation les carences de la première avec «l'impréparation et la myopie du peuple français dans son ensemble». Il dénoncera «l’absurdité de notre propagande officielle, son irritant et grossier optimisme, sa timidité et par-dessus tout  l’impuissance de notre gouvernement à définir honnêtement ses buts de guerre». L'immobilisme et la mollesse des ministres sont stigmatisés, et l'abandon de leurs responsabilités à des techniciens, recrutés sur la même base corporatiste : École Polytechnique et Sciences-Po ; déjà. «Tout ce petit monde avance à l'ancienneté dans une culture commune du mépris du peuple, dont on sous-estime les ressources». Les partis politiques sont également stigmatisés dans leurs contradictions. Ainsi, les partis de droite, qui «oublient leur germanophobie pour s'incliner devant la défaite et se poser en défenseurs de la démocratie et de la tradition».

 De même, la gauche refuse «les crédits militaires et prêche le pacifisme, mais demande des canons pour l'Espagne». Les syndicats sont aussi montrés du doigt «leur esprit petit-bourgeois, obsédés par leur intérêt immédiat, au détriment de leur avenir ou de l'intérêt du pays dans son ensemble». Il renvoie dos à dos ouvriers et bourgeois, accusant les premiers de chercher «à fournir le moins d’efforts possibles, durant le moins de temps possible, pour le plus d’argent possible». Ceci au mépris des intérêts nationaux, ce qui entraînera des retards dans les fabrications de guerre. Réciproquement, il accuse les bourgeois d'égoïsme, et leur reproche de n'avoir «pas éclairé l'homme de la rue et des champs sur les enjeux du pays, ni même dans les enseignements de base». Il dépeint une bourgeoisie devenue rentière, faisant des études pour son seul plaisir et ne pensant ensuite qu'à s'amuser. Il dépeint ainsi  «le grand malentendu des Français», qui met face à face une bourgeoisie dont les rentes diminuent, menacée par les nouvelles couches sociales, contraints de payer de leur personne.

 

 

Finalement un peuple mal éduqué, incapable de comprendre la gravité de la situation qui «s’écarte sans le vouloir de la France tout court».  

 

 

Cela ne vous rappelle rien ?…

 

 

 

 

André-Gérôme Gallego

 

 

Directeur de la Publication

 

 

Andreg@aol.com

 

 

 

 

 

 

 

 
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 25 minutes