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Blog : Carnets d'actualitéDeux gifles pour Obama
Bafoué au Congrès et à l'Onu, le président américain a préféré trahir tout ce dont il avait rêvé plutôt que prendre le risque d'un échec aux prochaines élections pour un second mandat
Le 24 mai 2011, les sénateurs et les représentants américains réunis en congrès solennel recevaient Benyamin Netanyahou, Premier ministre d'Israël. Le fait même d'être ainsi reçu était déjà un succès notable pour l'Israélien. Mais c'était aussi un commencement de désaveu de Barack Obama. Personne, cependant, ne prévoyait que le discours, d'ailleurs diaboliquement habile de Netanyahou, serait ponctué par vingt-et-une « standing ovations ». Il faut dire que ce discours faisait référence à l'origine de la nation américaine, à sa mystique biblique et à une Terre promise qui pouvait être indifféremment celle des pionniers de la Terre sainte ou celle des Pilgrim Fathers. Il convenait donc de protéger et de défendre une terre qui synthétisait tout un passé lourd de l'inspiration démocratique de la Révolution américaine et des origines bibliques du peuple hébreu. Céder une parcelle de terrain, ce serait donc tout simplement blesser l'âme américaine. C'était la première gifle que recevait Barack Obama. Vendredi dernier, l'Assemblée générale des Nations unies réunissait les 194 chefs d'Etat de la planète pour entendre le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. L'accueil a été empreint d'une chaleur exceptionnelle et le Palestinien a dû attendre longtemps avant que la fin des applaudissements ne lui permette de parler. Il s'est adressé aux nations du monde avec gravité et simplicité, comme un homme qui n'a jamais été partisan de la violence, qui a loyalement tenté de s'adresser à ses « partenaires » israéliens pour vivre avec eux dignement sur la même terre, afin que chacun dispose de la souveraineté et de la sécurité. Pas une seule fois, il n'a prononcé un propos qui parût mettre en cause l'existence d'Israël, comme le font volontiers les Palestiniens du Hamas pour ne rien dire du chef de l'Etat iranien. Mais il est vrai que l'accent du discours a été mis sur la façon dont les Israéliens en usaient pour occuper des « parcelles » du territoire palestinien en invoquant leur droit religieux à posséder cette terre. En fait, ce discours était celui que, depuis deux ans, tous les envoyés de la Maison-Blanche, et en particulier Hillary Clinton, ont tenu au gouvernement de Jérusalem. Mahmoud Abbas a été lui aussi très souvent interrompu par des standing ovations. C'était la seconde gifle infligée à Barack Obama, ainsi désavoué par tout le monde. Ce second et récent désaveu est encore plus douloureux que le premier, car le président américain s'est vu bafoué au nom même des idées qu'il avait préconisées, qu'il entendait exprimées dans le langage qu'il avait lui-même utilisé. Cela ne l'a pas empêché de céder sur toute la ligne en maintenant son opposition à toute reconnaissance d'un Etat palestinien. Contrairement à ce que l'on écrit souvent, ce n'est pas la communauté juive américaine qu'il a refusé d'affronter mais les membres les plus puissants de cette communauté. Alliés aux Evangélistes, ils constituent le soutien sans lequel le président des Etats Unis a estimé ne pas pouvoir obtenir un second mandat. Pendant les débats, il s'est cependant passé beaucoup de choses. D'abord, Hillary Clinton a célébré le Printemps arabe en saluant en particulier la révolution tunisienne. Elle s'est efforcée de montrer qu'il n'y avait pas de contradiction entre le refus d'Obama de recourir à l'ONU pour favoriser les négociations entre Israël et les Palestiniens, d'une part, et l'inspiration profonde des jeunes révolutions arabes. Elle n'a rencontré que scepticisme. Je dois dire que nous n'avons pas à avoir honte des positions défendues par la France. Nicolas Sarkozy n'a pas écouté les cent députés de son parti qui lui demandaient de voter purement et simplement contre n'importe quelle forme de revendication palestinienne pour obtenir un siège à l'ONU. Sa déclaration a été fort digne, c'est-à-dire à la fois équilibrée et vigoureuse. La division des Européens a été comme toujours piteuse et l'immobilisme du « Quartet » (Union européenne, Grande-Bretagne, Etats-Unis et Russie) a été tout simplement honteux. Je me demande comment l'ancien Premier ministre de Grande-Bretagne Tony Blair, qui eut jadis son heure de gloire, peut occuper de manière aussi indigne la fonction d'émissaire spécial du Quartet. Comme pendant la guerre d'Irak de George W. Bush, il n'a cessé de faire des concessions à ce qu'il y avait de moins responsable dans la politique du Pentagone, et souvent contraire à celle du State Department . Voici donc notre Barack Obama deux fois giflé, au moment même les problèmes de la crise de la dette, des finances et de l'économie américaine l'accablent, et où l'on à tendance à oublier les réformes courageuses qu'il a entreprises mais n'a pu réaliser qu'à moitié. Il déçoit aujourd'hui un grand nombre des démocrates les plus enthousiastes. On ne peut s'empêcher d'être envahi par l'amertume. Le visage de cet homme avait changé celui des Etats-Unis. Son discours du Caire, le 5 juin 2009, demeurera comme l'un des témoignages historiques les plus lucides et les plus visionnaires qu'un président ait jamais prononcé. J'enrage à l'idée que si les Israéliens avaient accepté son grand projet de réinsérer Israël et les Etats-Unis dans une même vision « désoccidentalisée », ce qui eût pu conduire à une paix israélo-palestinienne, Obama en aurait tiré une autorité qui lui aurait assuré un succès partout ailleurs. J.D
1 commentaire
C'est pourquoi s'il était ( D.préserve ! ) réélu, il le ferait payer très très cher à Israël.
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