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Blog : LéviathanKemal Atatürk: l'anti-Mahomet- Cet article est accompagné d’extraits du chapitre LXXXVII, « L’anti-Mahomet », dans Jacques Benoist-Méchin, « Mustapha Kémal ou la mort d’un empire », pp321-7 En ces temps de « politiquement correct », de « dialogue des civilisations », de « relativisme des valeurs » et de pacifisme naïf, qu’il est bon de lire Jacques Benoist-Méchin dans la biographique qu’il a commise sur Kemal Atatürk. Dans « Mustapha Kemal ou la mort d’un empire », Benoist-Méchin nous livre les pensées du Ghazi sur l’islam (petit rappel : islam renvoie à la religion islamique, Islam renvoie à l’entité géopolitique recouverte par cette croyance prise au sens de civilisation). Ceux qui auront de près ou de loin côtoyé certains écrits sur le père de la Turquie moderne savent qu’il n’était pas croyant et qu’il était même foncièrement irréligieux. Cet homme que beaucoup décrient aujourd’hui pour son manque d’esprit démocratique a pourtant été un visionnaire et celui par qui la Turquie est enfin venue au monde en tant que nation moderne.
Et pour y parvenir, ne devait-il pas trancher le lien qui asservissait les Turcs aux dogmes de la religion de Mahomet' « Depuis plus de cinq cents ans, s’écriait-il dans ses moments de colère, les règles et les théories d’un vieux cheik arabe, et les interprétations abusives de générations de prêtres crasseux et ignares ont fixé, en Turquie, tous les détails de la loi civile et criminelle. Elles ont réglé la forme de la Constitution, les moindres faits et gestes de la vie de chaque citoyen, sa nourriture, ses heures de veille et de sommeil, la coupe de ses vêtements, ce qu’il apprend à l’école, ses coutumes, ses habitudes et jusqu’à ses pensées les plus intimes. L’Islam, cette théologie absurde d’un Bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies. »
Ainsi, Mustapha Kémal tranchait, l’un après l’autre, les liens qui rattachaient la Turquie au passé. Cependant, parmi ces liens, il y en avait un, dont la rupture pouvait avoir des répercussions si vastes que le Ghazi n’avait pas osé y toucher jusqu’ici : c’était le califat. Pour cela, Atatürk a du combattre l’islam, ses prêtres et ses institutions pour libérer l’âme anatolienne de six siècles d’asservissement et d’endoctrinement. Ce sont là, en effet, ses propres termes, ce sont les mots d’un laïc radical, d’un disciple de Voltaire et de celui par lequel la Turquie a recouvré sa liberté. C’est même celui par qui la démocratie turque est, aujourd’hui, plus qu’une vue de l’esprit, une construction qui va en se renforçant. L’islam n’était pas seulement pour lui une chose avilissante et morte. C’était une greffe étrangère, grâce à laquelle le clergé arabe, vaincu par les guerriers turcs, avait remis sournoisement la main sur l’âme de ses vainqueurs.
Mais de même, il y avait eu, quelque temps auparavant, une incompatibilité foncière entre la proclamation de la souveraineté du peuple et le maintien de la souveraineté impériale, de même, il était clair que la souveraineté de la nation ne pourrait s’accommoder longtemps de l’existence du califat […]. Arracher la Turquie à l’Empire ottoman ne servirait à rien si on ne l’arrachait pas en même temps à l’islam. Le Ghazi (cela veut dire le vainqueur en turc) avait en projet un « changement de civilisation ». C’est-à-dire sortir la Turquie de l’Islam pour rattacher la jeune nation à l’Occident. L’on comprendra qu’il n’est pas nécessaire pour les Turcs de se convertir à une autre religion que l’islam mais que l’emprise excessive que la religion de Mahomet exerce sur la vie de chacun est incompatible avec les principes modernes de la citoyenneté, i.e. de la liberté individuelle et de la liberté de conscience.
Il aurait pu s’ériger lui-même en calife. Le peuple l’aurait accepté. Certains députés étaient même venus le lui proposer. Mais supprimer le califat, c’était une autre affaire! Cela pouvait lui faire perdre l’appui des paysans et par conséquent de l’armée. Cela pouvait dresser tous les Turcs contre lui, en une opposition unanime. « L’islam, nous dit Ferdinand Lot, apporte non seulement une religion, mais un droit, une politique dont on chercherait vainement l’équivalent dans l’Évangile. Encore cette façon de parler est-elle inexacte : droits, coutumes, usages mêmes, tout est indiscernable de la religion. Impossible de toucher à quoi que ce soit sans risquer d’offenser le dogme. Et comme droit, politique, usages sont rudimentaires, constitués par une société peu évoluée, c’est une tâche surhumaine d’adapter une société musulmane à la vie moderne. Ici, la religion ne se laisse pas réduire à la portion congrue. Il est vain de chercher à la mettre à sa place, car sa place est partout et nulle part. »
L’on se plairait à imaginer Mustapha Kemal s’exprimer de nos jours dans les colonnes de nos journaux, sur les plateaux de nos chaînes de télévision ou dans son autobiographie : il serait immédiatement taxé d’islamophobie et des militants menaceraient de s’en prendre à sa vie. Les ligues de défense des droits de l’Homme l’assigneraient en justice et nos politiques prendraient une posture prudente, estimant que l’éthique de responsabilité impose de faire preuve de retenue, surtout dans le contexte actuel. À ses yeux, la date la plus sombre de l’histoire de la Turquie […] c’était le jour où Sélim, le conquérant de l’Égypte, s’était fait remettre le titre de « Commandeur des Croyants » par un fantôme de Calife qu’il avait rencontré au Caire. Ce jour-là, le clergé musulman avait pris sa revanche. Aussi Mustapha Kémal avait-il voué une exécration particulière aux prêtres et aux moines qui propageaient une religion « bonne tout au plus pour des arabes efféminés, mais pour des Turcs conquérants et virils » Mais, déjà à son époque, le Ghazi était menacé en raison de ses positions et d’ailleurs n’avait-il pas, pour convaincre l’establishment religieux de renoncer à ses prérogatives outrancières, employé la force à chaque fois que cela s’imposait' En France, c’est par un mélange de persuasion et de force que nous avons fait reculer l’Église; dans le monde musulman, aujourd’hui, il ne saurait être seulement question de dialogue, de relativisme ou encore de pacifisme : l’usage de la force doit accompagner les idées nouvelles à chaque fois que les séides de l’islamisme leurs barrent la route. « Je chasserai de leurs mosquées et de leurs monastères ces fainéants improductifs », s’écriait-il en marchant de long en large dans son bureau de Chan-Kaya, « car ils sucent la moelle du peuple, s’engraissent de sa sueur et sapent à sa base l’énergie de la nation! Je n’aurai de paix ni de cesse, avant d’avoir arraché ce lierre envahissant qui empêche le jeune arbre turc de s’épanouir au soleil! ».
« Il faut choisir, disait-il [Atatürk], entre la révélation passée et la liberté future ». | Membre Juif.org
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