Blog : Philosémitisme

Le quotidien Aftenposten a publié l'éditorial d'un étudiant norvégien juif de 17 ans.  Daniel décrit un environnement hostile et antisémite qui se décline soit dans la remarque d'un compagnon de jeux vidéos ("Prends-les pour des Juifs et tire-leur dessus"),  soit dans la classique accusation "tu es donc d'accord qu'on tue des bébés'"quand il prend la défense d'Israël, ou encore dans l'incapacité des professeurs de faire quelque chose - n'importe quoi - lorsqu'on prononce le nom "Juif" dans le sens de "salaud".

Quelles sont les chances pour que ce jeune reste vivre en Norvège lorsqu'il sera adulte', s'interroge Kafka dans Norway, Israel and the Jews (Letter from a 17-year old Jewish boy).

Je suis sûr que tout le monde - absolument tout le monde - sera horrifié à la lecture de cette lettre. On s'exclamera que c'est triste, que c'est inacceptable, etc.  Mais de nombreuses voix s'élèveront également pour dire qu'Israël, pays vraiment horrible, est en partie responsable de cette situation. En d'autres termes, Israël devrait reconnaître sa responsabilité pour le sort des Juifs du monde entier et cesser de se défendre pour ne pas irriter ce petit monde.

Ceux qui tiennent ces propos concéderont volontiers qu'un adolescent de 17 ans ne peut pas être tenu pour responsable des actions d'Israël (réelles ou supposées). Mais, enfin, tout de même... Vous comprendrez que tout serait tellement plus facile si tous Juifs norvégiens dénonçaient collectivement Israël.

Ces gens - et il y en a beaucoup - sont trop stupides pour réaliser les implications d'une telle proposition: on accorde aux Juifs le droit d'avoir une seule et unique opinion. Et que toute personne qui soutient Israël mérite d'être harcelée.
Sans parler de l'ironie que ce jeune homme a le droit tout à fait rationnel de décider d'aller en Israël et de servir dans l'armée israélienne.

Ce genre de problème ne se pose pas parce qu'il y a un manque de connaissances. Il traduit le symptôme d'une toxicité dans l'opinion publique qui ne sera corrigée que le jour où l'on acceptera de remettre en question le  discours fétiche de l'anti-israélinisme...