Blog : PAF 2.0 - Politique Arabe de la France

Chacun a pu lire les déclarations de Mohamed Cherif Abbès, ministre des Moudjahidines (Anciens combattants) du gouvernement algérien. Les vieux clichés sur le lobby juif s'accompagnent d'une mise en accusation personnelle de Sarkozy et Kouchner. Le plus étrange dans cette histoire, c'est l'atonie, l'apathie générale. Les journaux français donnent l'information sans s'offusquer le moins du monde, comme s'il s'agissait d'une dépêche à imprimer sans prendre parti. Le souci d'équilibrer tous les discours génère des monstruosité soi-disant objectives.

Pouvait-on penser, il y a encore 15 ou 20 ans, qu'une telle déclaration antisémite ad hominem puisse passer comme "un journal" à la poste ? Les médias baignent dans un tel climat de septicisme généralisé, de volonté de ménager toutes les susceptibilités au nom du respect, qu'il sera donc écrit que la presse d'un pays libre comme la France n'osa pas réagir avec fermeté face à de telles déclarations.

D'ailleurs, peut-on en vouloir au président de rassurer si mollement quand Paris et nos commentateurs passent si rapidement sur ce "malheureux épisode" ?

On avait déjà eu droit à Sarko le suppôt de l'impérialo-sionisme durant la campagne présidentielle, le ministre algérien ne fait que pousser le même bouchon un peu plus loin. Même le sentiment de honte, comme le rappelle souvent Finkielkraut, n'existe plus.  

J'ai la conviction que le peuple algérien n'est pas au diapason de son ministre, mais j'ai aussi la conviction que plus on sera "tolérant" avec l'ignoble, plus sa banalisation gagnera du terrain. Et comme comme ignominie se double d'une bêtise crasse (si le lobby juif était si puissant en France, il y a belle lurette que la PAF eut été différente), la banalité du mal s'accompagne de celle de l'imbécillité.