Blog : Michelle Goldstein

Gollnisch rejugé
Lyon . Le responsable du FN comparaît en appel pour contestation de crimes contre l'humanité.
Le procès de Bruno Gollnisch, à la suite de propos mettant en cause l'existence des chambres à gaz et le nombre de morts lors de la Shoah, tenus en 2004, lors d'une conférence de presse dans les locaux du Front national à Lyon, s'était déroulé le 9 novembre 2006. Alors que le procureur avait seulement requis 10 000 euros d'amende pour cette contestation de crime contre l'humanité, le jugement, rendu le 18 janvier 2007, le condamnait à trois mois de prison avec sursis, à 5 000 euros d'amende et 55 000 euros de dommages et intérêts à verser aux parties civiles, les associations antiracistes.
Le procès avait donné lieu à un étrange épisode, qui justifie, sans doute, la clémence du jugement : l'avocat de l'Union des étudiants juifs de France et de la LICRA, Alain Jakubovicz, s'était retiré du procès après avoir obtenu l'aveu, du bout des lèvres, du leader frontiste, qu'il reconnaissait l'existence du génocide. Une attitude que personne n'avait vraiment comprise, après les difficultés pour obtenir le procès, la mise en cause de l'impartialité de l'historien Rosso, les attaques contre les membres du conseil de l'université.
Le procès en appel, à la demande de l'universitaire mis en congé pour cinq ans, mais qui a continué à percevoir un salaire pendant un an, soulevant la colère de l'association étudiante Hippocampe contre la direction de Lyon-III, devait avoir lieu le 21 septembre. Il a été reporté à la demande du plaignant, pour raisons médicales. Il s'ouvre donc aujourd'hui, et Bruno Gollnisch, qui vient d'annoncer qu'il ne se présenterait pas aux municipales lyonnaises contre l'UMP Perben et le socialiste Collomb, a précisé qu'il serait à l'audience. E. R.