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Blog : Sur l'Autre RivePourquoi il faut bombarder l'Iran
Bien que beaucoup persistent à le nier, je persiste à croire que le 11 septembre 2001 nous a plongés, la tête la
première, dans rien de moins qu'une nouvelle guerre mondiale.
Je l'appelle la quatrième guerre mondiale parce que je crois également que ce qu'on a généralement appelé la guerre froide
était en fait la troisième, et que la guerre actuelle est plus proche de cette dernière que de la seconde.
Comme l'historien militaire, Eliot Cohen, a été le premier à le comprendre, à l'instar de la guerre froide, celle que
nous vivons a des racines idéologiques qui nous confrontent à l'islamo-fascisme, mutation du virus totalitaire que nous avions d'abord défait en tant que nazisme et que fascisme, puis en
tant que communisme.
Cette guerre a un objectif mondial, elle est menée à l'aide d'une large variété d'armes, certaines non
militaires, et elle durera probablement plusieurs décennies [*].
Ce qui découle de cette analyse des cinq dernières années, c'est qu'on ne peut pas considérer les campagnes militaires
d'Afghanistan et d'Irak comme des guerres limitées.
Au contraire, nous devrions les considérer comme des fronts ou des théâtres d'opérations, ouverts dans les premiers stades
d'un conflit mondial de longue durée.
Il en va de même pour l'Iran. En tant que centre effectif de l'idéologie islamo-fasciste contre laquelle nous nous battons
depuis le 11 septembre, et, à en croire le dernier rapport du Département d'Etat sur le sujet, en tant que principal commanditaire du terrorisme, qui est l'arme de choix de
cet islamo-fascisme, l'Iran est, lui aussi, un front de la quatrième guerre mondiale.
En outre, son projet de se constituer un arsenal nucléaire fait de lui l'ennemi le plus dangereux de
tous.
Les Iraniens ont, bien entendu, toujours nié avoir l'intention de se créer un tel arsenal, et pourtant, ils
n'hésitent pas, dans un même souffle, à décrire l'usage qu'ils en feraient.
Leur première priorité, comme le répète sans relâche leur président, Mahmoud Ahmadinejad, est « d'effacer Israël de
la carte », un objectif prioritaire qui ne peut être atteint au moyen d'armes conventionnelles.
Mais les ambitions d'Ahmadinejad ne sont pas limitées à la destruction d'Israël.
Il veut aussi dominer le grand Moyen-Orient et contrôler les champs de pétrole de la région et le flux de
pétrole à travers le Golfe Persique.
S'il parvenait à disposer d'un potentiel nucléaire, il n'aurait même pas besoin d'y recourir pour parvenir à ses
fins. L'intimidation et le chantage suffiraient.
D'ailleurs, les ambitions d'Ahmadinejad ne se limitent pas à la région. Il a de plus hautes aspirations : développer
la puissance et l'influence de l'islam dans l'Europe entière et, cela aussi, il espère l'obtenir en jouant sur la crainte que la résistance à l'Iran ne conduise à une guerre
nucléaire.
Et finalement, se fait jour le plus grand de tous ses rêves : ce qu'Ahmadinejad n'hésite pas à qualifier d'un
« monde sans l'Amérique ».
Aussi mentalement dérangé qu'il puisse être, il est difficile de penser qu'Ahmadinejad puisse imaginer effacer
l'Amérique de la carte, même avec des armes nucléaires. Mais ce qu'il envisage peut-être est une diminution de la volonté américaine de lui résister : c'est-à-dire que, à
défaut d'un monde sans l'Amérique, il accepterait, du moins à court terme, un monde où l'influence américaine serait amoindrie.
Rien de surprenant à ce que les experts américains traditionnels en politique étrangère, et de nombreux autres,
considèrent ces rêves comme les chimères d'un fou.
Ils qualifient aussi ceux qui ne pensent pas comme eux de néo-conservateurs alarmistes, susceptibles d'entraîner le
pays dans une autre guerre insensée, qui ne servirait pas les intérêts des Etats-Unis, mais seulement ceux d'Israël.
Cependant, l'ironie des choses veut que les rêves d'Ahmadinejad soient plus réalistes que leur démentis qui les qualifient
d'illusions.
Pour comprendre pourquoi, une analogie avec la troisième guerre mondiale [l'auteur appelle ainsi la guerre froide de
l'époque du 'rideau de fer'] s'avère utile.
A certains moments de la précédente guerre, certains parmi nous craignaient que les Soviétiques ne prennent le contrôle
des puits pétroliers du Moyen-Orient, et que l'Occident ne soit placé devant l'alternative de céder à leur domination, ou d'essayer de les arrêter, au risque d'un affrontement nucléaire, et
qu'il choisisse de capituler.
Dans ce cas, pensions-nous, le résultat serait ce qu'on appelait alors
une finlandisation.
Comme l'historien militaire, Eliot Cohen, a été le premier à l'admettre.
En Europe, où il y avait d'importants partis communistes, la finlandisation consistait à permettre à ces partis d'accéder
au pouvoir pour établir des régimes ressemblant à un « Vichy rouge », comme celui qui fut alors mis en place en Finlande - régimes dont la soumission aux Soviets, tant à l'intérieur
qu'en politique étrangère, rendait l'occupation militaire inutile et préservait ainsi un degré minimum d'indépendance nationale.
Aux Etats-Unis, où il n'y avait pas de parti communiste digne de mention, nous pensions que la finlandisation
prendrait une forme plus subtile.
En diplomatie, les politiciens et les gourous célébraient l'avènement d'une nouvelle ère de paix et d'amitié, grâce à
laquelle la politique de guerre froide et d'encerclement serait abandonnée, donnant ainsi aux Soviétiques une liberté complète de s'étendre sans rencontrer d'obstacles
significatifs.
Et en politique intérieure, la finlandisation signifierait que les seuls candidats à des postes, qui pourraient être
élus, seraient ceux qui s'engageraient à oeuvrer pour un système sociopolitique plus en harmonie avec celui des Soviets, que l'injuste ploutocratie capitaliste sous laquelle nous
vivions.
Bien sûr, grâce à Dieu, aux dissidents de derrière le rideau de fer et à Ronald Reagan, nous avons gagné la troisième
guerre mondiale et nous avons fait l'économie du pillage que la finlandisation nous aurait causé.
Hélas, nous sommes loin de connaître ce que sera le résultat de la quatrième.
Pourtant, en analysant l'Europe aujourd'hui, nous voyons se mettre en place un processus analogue à celui de la
finlandisation, qui a été appelé, à juste titre, l'islamisation.
Considérez, par exemple, ce qui s'est passé [récemment] lorsque' les Iraniens ont capturé quinze marins britanniques et
les ont détenus en otage.
La Royal Navy, qui, jadis, s'enorgueillissait de sa domination maritime, a-t-elle répliqué immédiatement
à cet acte d'agression, ou même seulement menacé de le faire si les captifs n'étaient pas libérés séance tenante ? Pas le moins du monde.
Au contraire, l'usage de la force fut la dernière chose que les Britanniques envisagèrent, et ils l'ont
fait savoir.
En fait, ils se sont fiés à la « diplomatie tranquille », si appréciée des européens évolués et de
leurs homologues américains en visite sur leur continent.
Mais ensuite comme si cette démonstration d'impuissance n'était pas suffisamment humiliante, les Britanniques ne furent
même pas capables de mobiliser la « diplomatie tranquille ».
L'Union européenne, dont ils sont membres, refusa de menacer l'Iran d'un gel des
importations.
Quant à l'ONU, sous les auspices mêmes de laquelle les marins britanniques sillonnaient les eaux
internationales, elle montra à nouveau son véritable visage en refusant de condamner les Iraniens.
Le maximum que le Conseil de Sécurité s'autorisa fut d'exprimer « sa grave
préoccupation ».
Simultanément, un membre du cabinet britannique réussit à faire encore mieux que le Conseil de
Sécurité.
Ne trouvant rien à redire aux photos de propagande de la seule femme-otage qui avait été forcée de troquer
son uniforme pour un vêtement islamique, la Secrétaire à la Santé, Madame Patricia Hewitt, jugea « déplorable » qu'elle se soit permis d'être photographiée une cigarette à la
bouche.
« Ceci », expliqua Hewitt, « envoie un message totalement négatif à nos
jeunes ».
D'après John Bolton, notre ancien ambassadeur à l'ONU, les Iraniens ont testé les Britanniques pour voir s'ils auraient un
prix quelconque à payer pour ce qui aurait été considéré autrefois comme un acte de guerre.
Ayant reçu la réponse, Ahmadinejad put même ensuite se payer le luxe, comme l'a expliqué le commentateur, Daniel
Johnson, d'apparaître comme « un bienfaiteur », en libérant les otages, tout en commanditant encore davantage d'attaques en Irak, et même de continuer à armer les
organisations terroristes, qu'elles soient chiites (Hezbollah) ou sunnites (Hamas).
Pour les chiites fanatiques, Ahmadinejad et ses semblables mettent de côté les oppositions confessionnelles, lorsqu'il
s'agit de nouer des alliances pour le djihad contre les infidèles.
Si dans les circonstances actuelles, lors du kidnapping des marins britanniques, Ahmadinejad a pu obtenir l'extraordinaire
résultat décrit, que n'obtiendrait-il pas en ayant un arsenal nucléaire derrière lui ? des bombes nucléaires placées sur des missiles capables d'atteindre
l'Europe ?
Dans ce contexte, Robert G. Joseph, l'envoyé spécial U.S. pour la non-prolifération nucléaire, nous indique que l'Iran
« développe ce qui est déjà la plus importante force offensive de missiles de la région. De plus il travaille en étroite collaboration avec la Corée du Nord, le proliférateur de missiles
numéro un dans le monde pour mettre au point des missiles balistiques encore plus perfectionnés ».
« Ceci », confirme Joseph, « est la raison de l'accord des analystes
sur le fait que, dans un avenir prévisible, l'Iran sera armé de missiles à moyenne et longue portée, et aussi c'est pourquoi nous pourrions nous réveiller un matin en présence d'un Iran
ayant pris en otage Berlin, Paris ou Londres pour obtenir ses desideratas du moment, quels qu'ils
soient ».
[*] Selon une interview réalisée par sa fille Ruthie Blum pour l'édition internationale du Jerusalem Post (15/21 Juin
2007- n°2433), N Podhoretz pense que la 4ème guerre mondiale durera entre 30/40 ans et que les forces de la liberté finiront par l'emporter.
Il pense qu'aussi bien le Pakistan que l'Arabie sont des ennemis des Etats-Unis, qui à terme finiront par être défaits et
se rallieront au libéralisme occidental, mais que l'Iran reste la priorité immédiate.
En ce qui concerne la Syrie, il pense que l'opportunité de se débarrasser du régime des Assad a été ratée, au début de
l'invasion de l'Irak'
Norman Podhoretz, stratège américain, rédacteur en chef de Commentary entre 1960 et 1995, auteur de 11 livres dont le dernier « La 4ème guerre mondiale,
la longue lutte contre l'islamo-fascisme » sortira le 11/9, lauréat 2007 de la médaille « Gardien de Sion » du Centre Ingeborg Rennert pour les études à Jérusalem, de
l'Université Bar Ilan.
Paru dans Commentary - juin 2007 - Article traduit par Fred Rothenberg pour www.nuitdorient.com
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