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Blog : PhilosémitismeLes Juifs et Israël, obsession et tourment du monde chrétien et postchrétien européen"Le rappel des traumatismes du septième siècle évoque certains tourments de la chrétienté de notre époque ainsi que les obsessions perpétuelles d'une grande part du monde chrétien et postchrétien vis-à-vis des Juifs. [...] La persistance du judaïsme et du peuple juif ainsi que l'existence d'un État juif viable semblent représenter à leurs yeux de pénibles défis." Dans un article paru dans Algemeiner, Dexter van Zile [photo], l'analyste des Medias Chrétiens au sein du Comité pour l'Objectivité dans les Reportages concernant le Moyen-Orient en Amérique (CAMERA), évoque ce texte de Rivkah Duker Fishman, historienne, assistante en histoire juive à l'École Rothberg International, de l'université hébraïque de Jérusalem, ainsi que l'obsession et l'hostilité envers Israël de l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem tout en passant sous silence l'impact de l'islamisme sur la chrétienté. Pire l'ordre catholique diffuse des informations inexactes mais oublier de parler du terrorisme des Palestiniens. Pax Christi est également un bel exemple de cette obsession. Controverses: Les Juifs, OBSESSION de Byzance au septième siècle, Un éclairage historique du présent' Dans la première moitié du septième siècle, au moment où l'Islam entamait son ascension, les Arabes entreprirent de conquérir de vastes étendues du monde connu de l'époque. Leurs ardentes convictions religieuses et leurs remarquables aptitudes militaires leur permirent de répandre leur nouvelle foi pendant presque un siècle et d'abattre des royaumes qui existaient depuis longtemps. [...] Pourquoi Jérusalem, destination prospère de pèlerinage religieux et lieu de mémoire historique, orgueil de la chrétienté orthodoxe se rendit-elle en 638 aux «Sarrasins», ces hordes étranges et barbares venues du désert' Pourquoi les chefs de l'Empire byzantin ont-ils sous-évalué la puissance des envahisseurs et perdu tant de territoires et d'autorité morale' Et comment les intellectuels et les personnalités politiques de l'époque ont-ils expliqué cet important revers moral et militaire, comment s'y sont-ils confrontés' Il est édifiant d'observer que l'offensive arabo-islamique imminente ne semblait pas préoccuper beaucoup l'élite intellectuelle, religieuse, et politique de Byzance. [...] Byzance ne focalisait pas son attention sur l'ennemi qui frappait à sa porte mais sur les Juifs du royaume. L'empereur [Héraclius] et les deux principaux chefs de l'église, Maxime le Confesseur et son ami et collègue, Sophronius, Patriarche de Jérusalem critiquaient les Juifs et le judaïsme avec de plus en plus de virulence1. Des Juifs comme exutoire [...] en 633-34, Maximus et Sophronius accordèrent une attention excessive aux polémiques anti-juives où les violences verbales n'étaient pas absentes. Au même moment, Maximus décrivait les Arabes comme «coriaces et étrangers». Il les vit d'abord comme un mal passager, puis il considéra leur conquête de Jérusalem comme une malédiction divine contre les pécheurs chrétiens. Quant à Sophronius, ses complaintes sur la prise de Jérusalem éreintaient plus sévèrement les Juifs que les conquérants arabes3. Selon l'érudit Carl Laga, «la fixation' sur le problème juif tournait visiblement à l'obsession, ce qui empêchait [les Chrétiens] de mesurer l'importance historique réelle de l'attaque arabe. Elle n'était, selon eux, qu'une nouvelle expression, actualisée, de la punition des chrétiens pour leurs péchés, mais surtout des Juifs pour leur éternelle apistia (incroyance)»4. Pourquoi Byzance fut-elle incapable d'affronter le véritable ennemi qui menaçait la chrétienté de destruction physique et de conséquences funestes, pourquoi préféra-t-elle se lancer dans une longue période d'effervescence anti-juive' Laga souligne que les Juifs retrouvaient naturellement leur situation de cible des anathèmes ecclésiastiques qui leur imputaient la situation catastrophique de l'Empire5. Selon Averil Cameron, une grande spécialiste de Byzance, les facteurs de l'agressivité anti-juive durant le septième siècle se sont additionnés les uns aux autres. Il s'agissait des dommages durables causés par les écrits des pères de l'Église, des activités soutenues et de la législation de l'empereur Justinien contre les hérétiques du milieu du sixième siècle, du fait que les Juifs étaient considérés comme les suppôts de certaines factions ou de certains prétendants au trône à la fin du sixième siècle, et de leur réputation de sympathisants des Perses6. D'autres savants pensent que les Juifs jouaient principalement le rôle de substituts ou de construction littéraire et artistique pour désigner les Musulmans que la chrétienté était incapable de vaincre 7. De toutes façons, du fait de la défaite infligée par le Califat à l'Empire byzantin, l'obstination des Juifs qui étaient les témoins du déclin de la puissance des chrétiens et qui pouvaient avoir ressenti, ou être susceptibles d'avoir ressenti, une certaine joie sadique réveillait d'une façon puissante les vieux stéréotypes et préjugés. Les Juifs entêtés devinrent donc un exutoire pour les frustrations des hommes d'église. Un parallèle historique' Le rappel des traumatismes du septième siècle évoque certains tourments de la chrétienté de notre époque ainsi que les obsessions perpétuelles d'une grande part du monde chrétien et postchrétien vis-à-vis des Juifs. [...] Aujourd'hui, une importante population musulmane a immigré en Europe et en Amérique du Nord, et il ne s'agit pas de hordes armées. Une fraction importante n'est pas prête à accepter un statut de minorité. Elle garde ses distances avec la majorité chrétienne ou postchrétienne et elle se préserve de son mode de vie qu'elle condamne8. Elle fait bon accueil aux convertis et désire ardemment propager sa foi. Dans cette configuration, force est de remarquer qu'un nombre important de membres chrétiens et postchrétiens des gouvernements européens, de même que beaucoup d'églises et de dirigeants religieux, semblent bien plus tourmentés par les problèmes des Juifs et de l'État juif, comme les membres du clergé du VIIe siècle, Maxime et Sophronius. La persistance du judaïsme et du peuple juif ainsi que l'existence d'un État juif viable semblent représenter à leurs yeux de pénibles défis. L'obsession des Juifs que de nombreuses églises traditionnelles affichent au moment où leurs rangs s'éclaircissent, pourrait bien être un déni de la réalité extérieure qui se matérialise par la propagation de l'islam et les ambitions des islamistes sous la menace très concrète desquels vivent les États occidentaux. Ainsi, comme dans le passé, s'ajoutant à un antisémitisme grandissant, la condamnation des Juifs détourne l'Europe du défi auquel elle fait face. L'héritage antisémite des pères du christianisme en est-elle la source [represents a flaw of such proportions that it could paralyze the healthy tendency to self-defense in the face of existential danger.] Traduction de Gilberte Jacaret Notes 1. Carl Laga, «Le judaïsme et les juifs dans l'?uvre de Maximus le Confesseur: Polémique théorique et attitude pratique», Byzantinoslavica, non. 51. 1990, pp 177-88. [Résumé: Les Juifs furent plutôt bien tolérés par la société et le peuple byzantins jusqu'au début du VIIe s., en dépit de tracasseries administratives et de quolibets populaires. Mais vers 632-634, on constate une brusque terreur devant les Juifs, dans trois documents: deux fois chez Maxime le Confesseur, "Quaest. ad Thalass." 64, et sa Lettre XIV, et un sermon de Noël 634 de Sophronius de Jérusalem. L'auteur cherche à comprendre ce fait, ainsi que la conversion forcée des Juifs de Carthage en 632, événement rapporté par le même Maxime (texte final de la Lettre VIII, publié par R. Devreesse en 1937). Il se demande si les hiérarques byzantins n'ont pas involontairement suscité cet événement (que Maxime regrette, du reste) en confondant les périls: le péril arabe minimisé par eux, un prétendu péril juif exagéré, tous deux dans les textes susmentionnés.] 2. Ibid., p. 182. 3. Sophronius, Anacreontica, numéro 14, Ed. M. Gigante (Rome, 1957) ; Laga, «Le judaïsme et les juifs», pp 187-88. 4. Laga, «Le judaïsme et les juifs» p. 188. 5. Ibid. 6. Averil Cameron, «La condamnation des juifs: les invasions de la Palestine au septième siècle dans le contexte», dans Mélanges Gilbert Dagron, Travaux et Mémoires, numéro 14 (Paris: Collège de France, 2002), pp 57-78. 7. D. M. Olster, «La défaite de Rome, la réponse chrétienne et la construction littéraire du juif (Philadelphie : Université de Pennsylvania Press, 1994); Kathleen Corrigan, «Polémique par l'image dans les psautiers byzantins au neuvième-siècle» (Cambridge : Cambridge University Press, 1992). 8. David Pryce-Jones, «L'islamisation de l'Europe'» Commentaire, décembre 2004, pp 29-33. Lire également:Les politiques anti-israéliennes du Conseil Mondial des Eglises, par Manfred Gerstenfeld/Dexter Van Zile | Membre Juif.org
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