Blog : Michelle Goldstein

La Marseillaise - « ON FRAPPE À LA PORTE, C'EST LA POLICE »: function mxclightup(imageobject, opacity){ if (navigator.appName.indexOf("Netscape")!=-1 &&parseInt(navigator.appVersion)>=5) imageobject.style.MozOpacity=opacity/100 else if (navigator.appName.indexOf("Microsoft")!= -1 &&parseInt(navigator.appVersion)>=4) imageobject.filters.alpha.opacity=opacity }

Commémoration. Il y a 65 ans, l'évacuation des quartiers du vieux port et la rafle de l'Opéra. Une cérémonie émouvante réaffirmant le devoir de mémoire.

Hier se sont déroulées, Place Daviel puis place de l'Opéra, les cérémonies commémoratives de l'évacuation des quartiers du vieux port et de la rafle de l'opéra. Moments d'intenses émotions lorsque des survivants prennent la parole, lorsque s'élève, sur les deux sites, le chant des Marais, par lequel, des hommes, des femmes, du fond de cette terre de détresse que représente les camps ont encore l'aptitude de penser à cette terre d'allégresse qui adviendra.
Mais, en ce mois de janvier 1943, l'heure est au plus profond désespoir. Dans un premier temps les vieux quartiers sont évacués au motif qu'il s'agirait d'un repère de voyous. Les arrestations sont massives. M. Oliver raconte : « Direction Arenc, des wagons à bestiaux, puis départ vers Fréjus ». Là, au milieu des baraquements sans chauffage, aux paillasses souillées, la commission de criblage. « C'est elle qui décide doit partir vers Drancy, Sodibor, la mort ».
Denise Toros-Marter, présidente de l'Amical des Déportés d'Auschwitz rappelle à son tour la mobilisation des 12.000 policiers français, sous la direction de René Bousquet, pour conduire ces opérations. Elle parle de ces convois « 52 et 53 dont aucun n'est revenu ». Elle ne cache pas son inquiétude face à la politique iranienne, face à Ben Laden. Souhaite voir, le plus rapidement possible, le Mémorial du camp des milles ouvrir ses portes. Espère : « que tous le travail accompli dans les établissements scolaires aura été entendu. Je le pense, comme je pense que les voyages à Auschwitz permettent de créer de nouveaux passeurs de mémoire ».

« Traces d'ongles sur les murs »

Parmi eux il y aura certainement le jeune Clément Haquin qui exprime ce qu'il a ressenti lors de la visite d'Auschitz : « Le plus marquant ce sont les chambres à gaz et les traces d'ongles sur les murs ».
A l'Opéra c'est cette rescapée qui revit les évènements. La nuit, les coups à la porte, « tout le monde dehors, les plus jeunes qui n'arrivent pas à s'habiller, l'impatience des policiers et, finalement seul mon père qui part ». Le reste de la famille, sept personnes, part aux Camoins, dans un cabanon propriété familiale. « Le 9 mai 44, sur dénonciation, nous sommes arrêtés et déportés. Le 23 mai, à 5 heures du matin, nous arrivons à Auschwitz, les chiens aboient les allemands hurlent. Nous sommes séparés, ma mère, mes frères et s'urs partent pour le camp familial. Lorsque le soir nous arrivons au baraquement nous apprenons qu'il n'existe pas et qu'ils ont été gazés ».
Alors, comment ne pas entendre le professeur Beltrami : « Auschwitz, Birkenau, Buchenwald, est-ce pardonnable ? Les 100.000 policiers et gendarmes français dont 80% étaient aux ordres des allemands est-ce pardonnable ? Les 31.000 miliciens qui par leurs exactions se sont montrés plus cruels que les allemands est-ce pardonnable ? ».
Hier après-midi, l'Union Libérale Israélite de France se souvenait. Lors de la manifestation qu'elle a organisé a eu lieu la lecture de quelques pages du journal de Lieb Rochman. « Dans les années 42, 43, cinq Juifs, dans la Pologne ennemie, ployée sous la botte nazie. Cinq Juifs cachés entre deux cloisons chez une famille chrétienne ô combien admirable ». Puis lecture a té faite des noms du convoi 52.
MICHEL CAIREL
Photo STEPHANE CLAD