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Blog : Michelle Goldstein

Rescapés d'Auschwitz, Ida et Jules passent le témoin aux enseignants

Rescapés d'Auschwitz, Ida et Jules passent le témoin aux enseignants - © Michelle Goldstein

Vienne / Actualité Départementale / Témoignage

Rescapés d'Auschwitz, Ida et Jules passent le témoin aux enseignants Télécharger la page function change_photo(numero) { chaine=""; if (numero==0) { chaine = "Photos NR, Patrick Lavaud A Auschwitz, Ida Grinsberg, à côté de Jules Fainzang, a dit à quel point la présence des professeurs du Poitou-Charentes, la région où elle s’est réfugiée pendant la guerre, la touchait. Les deux rescapés souhaitent qu’ils témoignent à leur tour."; } ModifierObj("cadphoto",chaine); } Photos NR, Patrick Lavaud A Auschwitz, Ida Grinsberg, à côté de Jules Fainzang, a dit à quel point la présence des professeurs du Poitou-Charentes, la région où elle s'est réfugiée pendant la guerre, la touchait. Les deux rescapés souhaitent qu'ils témoignent à leur tour. change_photo(0); Lire aussi ? Des professeurs d'histoire-géographie témoignent ? Une exposition sur les Justes Des enseignants de l'académie de Poitiers ont participé, mercredi, à une journée d'étude à Auschwitz, en Pologne. Deux déportés rescapés ont témoigné.


Ida Grinsberg et Jules Fainzang se tiennent debout, en ce mercredi matin, au pied du Mémorial de la Shoah dans le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne
Face à eux, dans le froid humide, 180 enseignants de l'académie de Poitiers, inspecteurs de l'Éducation nationale, chefs d'établissement et historiens.
Le rectorat en partenariat avec Le Mémorial de la Shoah à Paris avait organisé ce voyage d'étude d'une journée sur l'enseignement de la Shoah.
« Vous vous rendez compte que nous ne serons plus là très longtemps », dit doucement Jules Fainzang, âgé de 85 ans, à l'assistance recueillie. « Je m'adresse surtout à vous les professeurs d'Histoire. Vous allez bientôt nous remplacer. Faire ce que nous faisons depuis quelques années pour empêcher que les négationnistes continuent de prétendre que tout ça n'a pas existé. ».
« Tout ça », des centaines de baraques dans lesquelles survivaient les déportés dont les juifs sélectionnés.
D'autres où étaient entassés leurs valises contenant des photos, leurs maigres biens, leurs vêtements.

Auschwitz-Birkenau
est un immense cimetière

Sur des dizaines d'hectares reposent les cendres de plus d'un million de personnes. Des enfants, de femmes et d'hommes exterminés dans des chambres à gaz puis brûlés dans les crématoriums, de façon méthodique, industrielle. Celles des juifs, des résistants, des tziganes, des homosexuels morts de faim, de maladie, de coups, exécutés. Le camp d'Auschwitz-Birkenau est un immense cimetière.
Jules Fainzang et Ida Grinsberg ont survécu en ces lieux irréels. Dans un bus qui conduit les voyageurs vers Auschwitz, la Deux-Sévrienne raconte son arrivée près du célèbre porche de Birkenau à bord d'un wagon plombé le 10 février 1944 dans le convoi N° 68. Elle avait 14 ans et demi. Elle avait été arrêtée par trois gendarmes dans la nuit du 30 au 31 janvier 1944, chez sa nourrice près de Niort. La fin d'une vie paisible auprès d'une famille d'adoption affectueuse. Niort, Paris, Drançy, puis trois jours et trois nuits infernales dans un train à bestiaux.
Mais Ida garde encore l'espoir de revoir sa mère, déportée deux ans plus tôt dans le même camp. « Les portes du wagon se sont ouvertes en grand. Il y avait énormément de neige. Nous avons été accueillis par des cris, des hurlements lancés par des SS. J'ai dû abandonner mes baluchons dont les provisions dans la neige. Ça a été un crève-c'ur terrible. Elles étaient pour ma mère. » En l'espace d'une demi-journée, sa vie a basculé. Elle est devenue un numéro. Elle a retrouvé des jeunes Françaises. La solidarité lui a permis de survivre à la faim, au manque de sommeil, aux appels interminables dans le froid.
Les enseignants s'imprègnent avec émotion de ce témoignage. Dans l'une des baraques, Ida leur montre un châlit sur lequel elle dormait avec 4-5 autres femmes sous deux couvertures.
Dans le pavillon français, elle suit la chronologie des convois inscrits sur les murs d'une salle. Ses yeux s'arrêtent sur le N° 12, celui de sa maman. C'était le 27 juillet 1942. A son arrivée, elle n'a pas été gazée. Elle ne sait pas quand elle est décédée. Et cette question continue de la hanter.

Marie-Catherine BERNARD

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 27 minutes