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Blog : Michelle GoldsteinL'Allemagne nazie et les Juifs. Tome 2 : Les années d'extermination (1939-1945) -L'Allemagne nazie et les Juifs. Tome 2 : Les années d'extermination (1939-1945) Histoire - Saul Friedländ< Dans L'Espèce humaine,Robert Antelme écrivait de la déportation : « Il nous paraissait impossible de combler la distanceque nous découvrions entre le langage dont nous disposions et cette expérience que, pour la plupart, nous étions encore en train de poursuivre dans notre corps. » A un moindre degré, l'historien est sans doute confronté à la même impossibilité quand il s'agit pour lui de tenter de reconstituer l'indicible et d'articuler le fait historique brut avec les voix des victimes de la Shoah. Comment envisager l'histoire de l'Holocauste ? A cette question qu'il formule d'entrée de jeu, Saul Friedländer répond en convoquant toutes les sources possibles : « L'"histoire de l'Holocauste" ne saurait se limiter à rapporter les politiques allemandes, les décisions et les mesures qui ont débouché sur le génocide le plus prolongé et le plus systématique ; elle doit inclure les réactions, et parfois les initiatives, du monde environnant, mais aussi les attitudes des victimes, pour la raison fondamentale que les événements que nous appelons l'Holocauste représentent une totalité définie par cette convergence même d'éléments distincts. » Il faut donc étudier autant ce qui s'est fait que ce qui l'a rendu possible : le concours des autorités politiques et des forces auxiliaires des pays concernés, celui des populations, des élites politiques ou religieuses, et les divers degrés d'accommodement au système en place auxquels ont consenti les élites intellectuelles. Et, pour élargir encore les sources, Friedländer utilise les innombrables témoignages, journaux intimes, correspondances, mémoires, rédigés pendant ces années noires ou après, dont certains, de façon inattendue, n'ont été retrouvés que plusieurs décennies après. La « voix individuelle », comme la désigne Friedländer - qu'elle soit celle, connue, d'un Victor Klemperer (Journal, 1933-1945, éd. du Seuil), ou inédite, comme celle d'un lycéen de Lódz, de Kielce ou de Bruxelles, ou encore celle de la fille d'un chef local, un Gauleiter - complète, enrichit ou bouscule « l'objectivité » du chercheur. Dans le premier volume de L'Allemagne nazie et les Juifs, paru en 1997 et aujourd'hui réédité (1), Friedländer récapitulait la lente et inexorable montée de l'antisémitisme en Allemagne entre 1933 et 1939, recensait tous les leviers qui avaient contribué à la mécanique de l'extermination. Dans ce second volet, somme de plus de mille pages, il suit mois après mois, entre 1939 et 1945, l'extermination des Juifs, les lieux, les responsables, les modes opératoires et les protocoles du crime. On croit connaître tout cela. Mais l'accumulation des faits proprement dits ne cesse de redonner une vérité humaine au nombre presque abstrait des millions de Juifs exterminés : ce sont ces quatre-vingt-dix enfants de moins de 5 ans enfermés dans l'église d'une petite ville au sud de Kiev en août 1941, puis exécutés dans un bois avant d'être jetés dans une fosse commune ; ce sont des enfants, des femmes et des vieillards humiliés et frappés à mort par les Einsatzgruppen, ces groupes d'intervention qui agissaient dans les territoires occupés de l'Est ; ce sont des lots de victimes asphyxiées dans des camions aménagés et les quinze mille Juifs assassinés en une journée, dans une plaine russe, par des tireurs d'élite qui se sont relayés par équipe de douze. Tout savoir n'implique pas, même avec le recul, que l'on comprenne tout. Comment expliquer « l'incapacité » de la plupart des Juifs à évaluer les menaces qui pesaient sur eux ? Comment les solidarités juives ont-elles pu se craqueler ? Pourquoi le silence des institutions religieuses n'a-t-il été contredit que par de sporadiques initiatives individuelles de prélats, de pasteurs ou de prêtres ? La Führer-Bindung, ce lien idéologique et quasi charnel qui a uni des millions d'Allemands à la folie hallucinatoire d'un seul homme, Hitler, reste, pour Saul Friedländer, une énigme. Ni l'antisémitisme culturel, ni l'antijudaïsme religieux, ni les différentes formes de propagande ne peuvent, même conjugués, fournir de réponses définitives. (1)L'Allemagne nazie et les Juifs. Tome 1 : Les années de persécution (1933-1939), éd. du Seuil, 830 p., 26 ?. Gilles Heuré Telerama n° 3033 - 01 mars 2008 | Membre Juif.org
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