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Blog : Torah-Box

L'obligation de prier pour sa subsistance avant de manger et le bienfait qu'il est possible d'en retirer

L'obligation de prier pour sa subsistance avant de manger et le bienfait qu'il est possible d'en retirer - © Torah-Box

Le Rambam a écrit dans Hilkhot Téfila (Chap.1) : « C’est une Mitsva positive de prier chaque jour, comme il est dit (Chémot 23, 25) : « Vous servirez Hachem, votre D.ieu, [Il bénira ton pain et tes eaux] ». D’après cette proclamation nous apprenons que le service dont il s’agit est la prière.

Dans l’ouvrage Lev Saméa’h, on pose la question suivante : Pourquoi le Rambam ramène-t-il le verset « Vous servirez Hachem, votre D.ieu » et non celui « Vous le servirez de tout votre cœur » (Dévarim 11, 13) ? L’explication est que le Rambam veut amener la preuve qu’il s’agit d’une Mitsva positive de prier « chaque jour », or celle-ci se déduit de la fin du verset qui est : « Il bénira ton pain et tes eaux ». En effet, si le pain et l’eau, aliments de base indispensables au quotidien, sont cités comme récompense reçue par celui qui prie, on en déduit que prier est nécessaire chaque jour.

Ainsi est rapporté dans le Traité Yoma : « Pourquoi la Manne ne descendait-elle pas qu’une fois par an ou par mois ? Parce que si cela avait été le cas, ils se seraient tournés vers D.ieu avec la même fréquence. En revanche, en la donnant tous les jours, ils se sentaient obligés de prier quotidiennement. »

Le Ram’hal détaille dans l’ouvrage Dérekh Hachem le bénéfice que l’homme retire en obtenant sa subsistance après avoir prié. Bien qu’il doive faire des efforts pour gagner de quoi se nourrir, il méritera de ne pas devoir s’impliquer trop profondément dans des considérations matérielles. Il aura, en effet, fait précéder toutes ses tentatives par la prière et aura fait dépendre sa réussite de D.ieu. Voici les termes que le Ram’hal utilise (Partie 1, chap.4, §2) : « En s’enfonçant dans les questions de ce monde, on s’éloigne de la lumière spirituelle pour se retrouver dans l’obscurité. Voici, D.ieu a préparé le remède à ce problème : que l’homme se rapproche et prie pour demander que ses besoins soient satisfaits et place sa confiance en Lui. Ceci constituera l’aspect principal et primordial des efforts qu’il devra fournir, avant de continuer dans d’autres voies. Et il ne lui arrivera pas de sombrer dans les problèmes matériels puisqu’il aura pris les devants, en faisant dépendre sa réussite de D.ieu. Lorsque D.ieu nous donne un accès pour nous rapprocher de Lui, cela fait aussi partie de Sa bonté, sachant que l’état naturel de l’homme est d’être extrêmement éloigné de la lumière divine et comme plongé dans l’obscurité. Malgré tout, D.ieu lui donne la permission de se tenir face à Lui et de l’appeler par Son nom. C’est ainsi qu’il va s’élever au-dessus de sa condition, se retrouver dans l’intimité de D.ieu et placer sa confiance en Lui. Ainsi, il serait regrettable, voire même interdit, de s’interrompre pendant la prière en raison de cette proximité si particulière. C’est pourquoi également, lorsque nous avons terminé de prier, nous prenons congé en faisant trois pas en arrière et nous retournons à notre place habituelle, celle que nous occupons le reste du temps. »

Il y a un autre avantage appréciable à faire précéder nos efforts matériels par la prière : que ce que nous prenons de ce monde-ci ne nous soit pas compté comme une récompense de nos bonnes actions, nous laissant démunis dans le monde à venir. En effet, tout ce que nous recevons ici nous est compté à prix d’or, comme le dit le Tana (Traité Avot chap.3) : « Tout est fourni moyennant gage, l’entrée du magasin est libre et on peut venir se servir. Cependant, il faudra payer ». L’homme peut, à D.ieu ne plaise, consommer la récompense de ses Mitsvot dans ce monde-ci, en pensant qu’il peut tout obtenir par lui-même. Cependant, il y a aussi celui qui est conscient que tout provient de D.ieu et qui prie pour qu’Il lui en fasse bénéficier. Nos Sages, de mémoire bénie, ont enseigné (Traité Brakhot 35b) : « Celui qui mange sans avoir prononcé de bénédiction, c’est comme s’il volait ». Rav Lévi a confronté deux versets. Il est écrit (Téhilim 24, 1) : « A D.ieu la terre et tout ce qu’elle contient » et également (Téhilim 115, 16) : « Les Cieux sont à D.ieu et la terre a été donnée à l’homme ». A première vue, ils semblent effectivement se contredire. En réalité, le premier décrit la situation avant que l’homme ait dit une bénédiction et le deuxième après. En effet, tant qu’il n’a pas prononcé de bénédiction, l’homme n’a pas de relation avec D.ieu, il pense qu’il peut tout obtenir à la force de son poignet. Il profite de ce monde sans demander l’autorisation et est donc appelé voleur et doit payer ce qu’il utilise en pièces sonnantes et trébuchantes. Or, après avoir prononcé la bénédiction, il reconnaît que tout a été créé par la parole de D.ieu. Celui-ci va alors le combler de bienfaits. Dans notre génération où l’homme se trompe et pense que l’obtention de sa subsistance dépend des efforts fournis, où il n’est plus capable de prendre sur lui des jeûnes ou des mortifications, car la faiblesse s’est abattue sur le monde, où la moindre épreuve peut complètement le détruire, nous n’avons aucun autre remède que la prière pour nous sauver de toutes les souffrances.

Dans l’ouvrage Kav Hayachar (Chap.61), il est rapporté un passage du Zohar Hakadoch, qui dit qu’au moment où un homme dort, son âme sort de son corps et lorsqu’il se lève dans la nuit et étudie la Torah, son âme ne s’y installe de nouveau qu’après qu’il ait prié. Par ailleurs, la manière d’échapper à la punition du Guéhinam qui pourrait nous échoir à cause de nos fautes de ce monde-ci, c’est de prier Hachem de bien vouloir nous prendre en miséricorde et nous accorder Ses bienfaits gratuitement.

Il est dit également dans le Zohar Hakadoch (Paracha Béchala’h, chap.2) : « Voici, je ferai pleuvoir pour vous du pain depuis le ciel » (Chémot 16, 4) et Rabbi Yossi explique : « Tu ouvres la main et rassasies avec bienveillance tout être vivant » (Téhilim 145, 16). Ce qui est écrit : « Les yeux de tous espèrent en Toi » veut dire que toutes les créatures du monde espèrent et lèvent les yeux vers D.ieu. Par conséquent, celui qui a la foi doit demander chaque jour que D.ieu lui envoie sa subsistance et prier pour cela. Pour quelle raison ? Parce qu’en reconnaissant que tout dépend de Sa volonté, il va proclamer Sa grandeur et glorifier Son nom.

Le Zohar précise que l’homme ne mangera pas avant d’avoir prié, bien que la nourriture soit à sa disposition.

Il est également rapporté : « Hachem désire ceux qui Le craignent et ceux qui ont foi en Sa bonté » (Téhilim 147, 11). Dans ce verset, il est question de ceux qui espèrent, attendent chaque jour et demandent à D.ieu de les nourrir. Le Zohar raconte au sujet de Rabbi Yéba Sava qu’il ne préparait pas son repas sans l’avoir fait précéder d’une prière et disait : « L’homme ne préparera pas sa table avant que son repas ne lui soit donné par le Roi du monde ». Après avoir prié, il attendait un peu et rajoutait : « Maintenant le moment est venu que D.ieu me fournisse mon repas » et il ordonnait qu’on mette la table.

Dans l’ouvrage Choul’han Hatahor, plusieurs questions sont posées à ce sujet : Pourquoi le Zohar fait-il état de tant de louanges pour celui qui demande à D.ieu de le nourrir ? Ne voyons-nous pas que même des gens ignorants et sans mérite crient jour et nuit pour leur subsistance ? Pourquoi le Zohar appelle "fils chéri" celui qui réclame constamment à Hachem de le nourrir ? Ne serait-il pas logique, au contraire, que le "fils chéri" ait confiance en son père pour qu’il le nourrisse, se repose sur sa bonté et ne vienne pas réclamer chaque jour son dû ?

Il répond avec les paroles de nos Sages, de mémoire bénie : « Les récompenses qu’un homme reçoit dans ce monde-ci proviennent de sa confiance en D.ieu. Le salaire de toutes les autres Mitsvot lui est réservé pour le Monde Futur. Il existe une loi dans le Choul’han ‘Aroukh disant qu’un patron qui retarde la remise du salaire à son employé transgresse le principe de la Torah « Tu ne dois pas retenir le salaire quotidien d’un employé », sauf s’il a nommé et placé quelqu’un d’autre pour l’embaucher. Par conséquent, pour toutes les Mitsvot données par Moché Rabbénou, D.ieu ne tombe pas, si on peut s’exprimer ainsi, dans cette interdiction en retardant la remise de leur récompense au Monde Futur. En revanche, la Mitsva de la Emouna, la foi, exprimée dans le premier commandement par le terme "Anokhi" et le deuxième par "Vé lo yihé lékha", nous l’avons entendue de D.ieu lui-même. Il ne peut donc en retenir le salaire sinon il transgresse le principe énoncé.


Extrait du futur livre "Ma Pensée Juive (tome 1)" (Editions Torah-Box), (c) Tous droits réservés

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Dernière mise à jour, il y a 56 minutes