Blog : Michelle Goldstein

Organisme: Ambassade d'Allemagne Allemagne : Pour une mémoire active de l'Holocauste Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s'est prononcé hier en faveur d'une nouvelle forme de mémoire active de l'Holocauste à l'heure où se dessine un nouveau défi : la disparition progressive des survivants de la Shoah. Il participait à l'inauguration du secrétariat permanent de la Task Force pour la coopération internationale sur l'Holocauste en matière d'éducation, de mémoire et de recherche (ITF) à Berlin. Ce groupe de travail, créé en 1998 sous l'impulsion du premier ministre suédois Göran Persson, regroupe 25 pays et vise à soutenir les efforts publics d'éducation, de mémoire et de recherche sur l'Holocauste afin de contrer tout réveil de l'antisémitisme.

L'installation du secrétariat permanent de la Task Force dans la capitale allemande est un signe de "confiance", a souligné M. Steinmeier. "Cette confiance est pour nous synonyme d'obligation". Le gouvernement allemand veut renforcer la commémoration de l'assassinat des juifs européens par des Allemands. Il entend apporter son soutien à des projets de recherche internationaux et à des initiatives pédagogiques de l'ITF.

En pratique, en effet, c'est surtout par des projets concrets (films, expositions...) que le travail de mémoire peut être soutenu dans les pays participants. L'ITF en a soutenu 180 entre 2002 et 2006. Ce sera l'un des rôles du secrétariat permanent de la Task Force que d'y travailler à l'avenir. Le secrétariat s'installera dans les locaux du site baptisé "Topographie de la terreur", qui fut jadis le centre névralgique de la barbarie nazie. Il sera financé à hauteur de 50% par l'Allemagne.

M. Steinmeier a appelé à ne pas cantonner la commémoration de l'Holocauste à l'intérieur des frontières nationales. "Dans la mémoire amère de la souffrance peut se trouver un moment de partage", a-t-il déclaré. "En partageant la mémoire avec d'autres peuples, nous acceptons la culpabilité historique entière qui est la nôtre". Le ministre allemand voit dans le souvenir de l'Holocauste un possible point de fuite, à partir duquel fonder une nouvelle percepetion morale. Il accorde à la culture de la mémoire une dimension universelle dans la mesure où elle ne serait pas "passivité devant l'histoire" mais où, adaptée à l'époque, elle serait "une mémoire active", présente "au milieu de la société". News Press 13/03/2008 16:52