English Version Force de Défense d'Israel sur Internet
Inscription gratuite
AccueilInfos IsraelBlogs Juifs et IsraéliensVidéo IsraelOpinions : monde Juif et IsraelLe MagTOP SitesLa BoutiqueJuif.org TV

Blog : Torah-Box

Noa'h - Le vol est une faute irréparable dans certains cas

Noa'h - Le vol est une faute irréparable dans certains cas - © Torah-Box

« Hachem dit à Noa’h dans la paracha du même nom : "Le terme de toutes les créatures est arrivé à Mes yeux, parce que la terre, à cause d’elles, est remplie d’iniquité ; Je vais les détruire avec la terre." » (Beréchit, 6:13)

Rachi explique sur les mots « Parce que la terre est remplie d’iniquité » : La décision finale de leur anéantissement ne fut arrêtée qu’à cause du vol.

La génération du déluge commit plusieurs graves fautes. Pourtant Rachi écrit que le décret ne fut édicté qu’à cause du vol. Les commentateurs demandent pourquoi, parmi tous les péchés, le fait de dérober est si crucial. Le Maharal[1] explique qu’à partir du moment où l’on n’a plus la possibilité de faire techouva (se repentir), le décret ne peut plus être annulé ou modifié.

Toute faute peut être expiée, mais le vol est pratiquement irréparable quand il s’agit de guézel derabim – dérober quelque chose qui appartient à tout le monde – parce qu’il est trop difficile d’identifier les victimes et de leur rendre ce qui leur a été pris.

À l’époque du Déluge, la Thora affirme que « le vol avait empli le monde entier », ce qui signifie, selon le Maharal, que tout le monde escroquait tout le monde – c’est ce que l’on appelle guézel derabim. Ce qui fait la gravité du vol est donc l’impossibilité de s’en repentir – c’est ce qui a décidé du sort de cette génération.

On peut même dire que leur vol les empêchait de faire techouva. Le midrach[2] met l’accent sur une particularité de leurs actes — ils ne dérobaient que des objets ou des quantités qui valaient moins d’une perouta[3], et ce, délibérément.

Ceci, parce que légalement, on n’est puni que pour un objet coûtant plus d’une perouta. Le Kli Yakar explique que puisqu’ils étaient exempts de sanction, ils se croyaient innocents et parfois, ils s’estimaient même vertueux ![4]

Le fait qu’ils ne pensaient pas faire quelque chose de mal rendait leur techouva quasi impossible – les fautes que les gens justifient et considèrent comme permises sont les plus difficiles à corriger, pour la simple raison qu’ils ne penseront jamais qu’un repentir est nécessaire !

Le fait de justifier le vol et de penser qu’il est autorisé est très courant, même de nos jours. La guemara affirme que la plupart des gens en sont touchés d’une certaine façon[5]. Le Rachbam explique que les gens s’autorisent certaines choses dans des domaines tels que le business.

Ainsi, même les gens qui s’efforcent de respecter la Thora risquent de trébucher dans ce domaine, parce qu’ils ne réalisent même pas que c’est interdit. La raison est rapportée dans le traité Makot, qui précise que l’immoralité et le vol sont les deux fautes que les hommes sont le plus enclins à transgresser.[6] Les penchants d’un individu pour l’argent l’empêchent donc d’effectuer une analyse sincère et de vérifier si ses actions ne sont pas prohibées par la Thora.

Rav Israël Salanter zatsal mit grandement l’accent sur la nécessité d’être aussi vigilant sur le vol que sur les autres interdits. Dans Iguéreth HaMoussar, il note combien les gens font attention aux lois de la cacherout, mais pas du tout aux affaires d’argent. Il montre à quel point c’est illogique, puisque les mitsvot liées au vol sont jugées aussi sévèrement que celles de la cacherout[7].

Un jour, un cho’het (abatteur rituel) craignant D. vint lui dire qu’il voulait cesser ce travail, parce que la responsabilité qui lui incombait était trop lourde. Quand rav Israël lui demanda ce qu’il comptait faire comme autre métier, il répondit qu’il voulait ouvrir un commerce. Rav Israël fut surpris ; il expliqua à cet homme que la che’hita n’implique qu’une seule proscription, tandis que dans un magasin, de nombreux interdits[8] risquent d’être transgressés[9].

Rav Chelomo Wolbe zatsal soulignait l’importance d’apprendre les nombreuses lois que le business implique. Il rencontra une fois un groupe d’hommes d’affaires qui étudiaient les lois de tsitsit. Il leur dit que bien qu’il fût recommandé d’apprendre de telles lois, il leur était bien plus important d’étudier celle de ‘Hochen Michpat[10]. Ils se conformèrent à ses instructions et découvrirent qu’ils avaient transgressé de nombreux interdits de la Thora !

Une personne risque souvent de se montrer négligente concernant le vol – par exemple, sortir un charriot d’un magasin sans permission, ou bien ne pas le ramener après utilisation, emprunter l’objet d’autrui sans autorisation, emprunter un objet servant à accomplir une mitsva[11] puis ne pas le remettre à sa place, entrer quelque part sans en avoir eu le feu vert, etc.

La première étape pour s’améliorer dans ce domaine est tout simplement de réaliser que notre comportement en ce qui concerne l’argent, comme tout le reste, est basé sur des halakhot et qu’il faut donc clarifier avec un rav les actions permises et celles qui ne le sont pas. Ensuite, comme le prescrit rav Wolbe, il convient de consacrer du temps à l’étude de ces lois, au moins au niveau le plus basique.

Puissions-nous tous être exempts des terribles fautes impliquées par le vol.


[1] Gour Arié, 6:13. Deux autres interprétations y sont proposées.

[2] Beréchit Raba, 31:5.

[3] Une perouta est la plus petite somme d’argent, du temps de ‘Hazal – c’est l’équivalent de quelques centimes.

[4] Kli Yakar, Beréchit, 6:13.

[5] Baba batra, 165a.

[6] Makot, 23b.

[7] Iguéreth HaMoussar, p. 195.

[8] Comme voler, oppresser, convoiter, tromper, mentir, ou bien utiliser des poids et mesures inexacts.

[9] Sparks of Moussar (Etincelles de Moussar), rav ‘Haïm Ephraïm Zaitchik.

[10] La partie du Choul’han Aroukh qui traite d’affaires d’argent.

[11] Qui peut être permis si l’on est sûr que la personne serait heureuse de voir un autre Juif accomplir une mitsva avec. En revanche si le propriétaire risquerait de ne pas accorder sa permission, s’il savait que l’objet ne serait pas remis à sa place, c’est considéré comme guézel. Voir Michna Beroura, tome 1, Siman 14, s.k 13.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 20 minutes